Le pseudo virage à 180° de François Hollande

Le pseudo virage à 180° de François Hollande

hollande-pinocchio
 
La plupart des médias ont doctement commenté le virage social-démocrate du président de la République annoncé dans sa conférence de presse du 14 janvier.

Il semble effectivement y avoir un début de prise de conscience des règles de la création de richesses. Pour la première fois, le président a assumé être social-démocrate – ce qui paraissait être un tabou au Parti socialiste, alors même que les caci­ques de ce parti ne cessent de nous dire qu’ils comprennent fort bien l’économie de marché. Il a également insisté sur l’importance des entreprises « sans lesquelles il ne peut y avoir d’emplois dans la durée ».

Voilà qui est bel et bon. Mais comment y croire ?

Toute l’action du gouvernement a été aux antipodes de ce nouveau credo. Alors que, globalement, la France a détruit des milliers d’emplois depuis le 6 mai 2012, les seuls emplois créés ont été des emplois de fonctionnaires ou des emplois bidon (contrats de génération et d’avenir).

Chacun savait bien que ce n’était pas, là, de la création d’emploi durable. Le président vient de le reconnaître. Mais il n’en maintient pas moins le cap. Alors qu’il doit bien savoir que la création artificielle d’emplois par décret détruit des emplois réels. Il est vrai que cette création artificielle se voit bien plus que la destruction réelle… Ce qui pour un démagogue est évidemment prioritaire.

À mon sens, là se trouve le vrai problème de François Hollande. Ce n’est pas un homme à qui l’on peut faire confiance. Son ex concubine, Ségolè­ne Royal, demandait pendant les primaires socialistes ce que l’on pouvait mettre à son actif en 30 ans de vie politique – et elle répondait sans ambage : rien. Ce qui n’est pas tout à fait juste, car Hollande a, à son actif, un nombre impressionnant de petites combines d’appareil et de motions de synthèse grandiloquentes.

Il est probable, d’ailleurs, que l’un des ressorts de ce que l’on appelle l’affaire Gayet réside précisément dans cette incapacité du président à dire la vérité et à s’engager. Les Français ont toujours été extrêmement bienveillants sur les incartades amoureuses de leurs rois comme de leurs présidents – et c’est, à mon sens, une excellente chose, si on la compare au souci totalitaire de la transparence qui caractérise beaucoup de nos voisins. Pourquoi réagissent-ils aussi vivement cette fois-ci ? Tout simplement, parce que cette aventure illustre le peu de confiance que l’on peut accorder au chef de l’État – qui, hélas, est si peu chef de l’État !

Mais c’est tout le système politique qui pousse à la démagogie et au mensonge. Le président n’est plus un arbitre, ni, moins encore, le père de la nation. Il est un chef de clan, poussé par les impératifs électoraux à mépriser et à spolier une bonne moitié des Français – et, pour cela, il faut reconnaître que François Hollande s’y entend !

Le quinquennat, en jetant le président dans l’arène politicienne, a encore aggravé cette situation.

Et la situation électorale particulière du président la complique davantage encore, s’il était possible. Car François Hollande ne règne pas par la grâce de l’adhésion de la majorité des Français, mais par un rejet massif de son prédécesseur. Ce qui donne à sa « majorité » les allures d’une coalition hétéroclite.

On voit mal comment il pourrait aller jusqu’au bout de son « tournant social-démocrate », sans changer carrément de majorité, en perdant son aile extrême gauche et en gagnant des parlementaires centristes ou UMP. Or, numériquement, il perdrait plus qu’il ne peut espérer gagner.

 

Tout laisse donc croire que ce « tournant social-démocrate » est de la poudre aux yeux, sans le moindre contenu réel.

Au demeurant, le président continue à avoir des difficultés avec la réalité. Il a osé commencer sa conférence de presse avec ces mots :

« Il y a d’abord eu une crise longue, profonde et sans doute sous-estimée, y compris par nous-mêmes [Hollande l’a même niée pendant la campagne !]. Et puis, il y a eu une fuite en avant, depuis trop longtemps avec un creusement des déficits […]. Un coup d’arrêt a été porté. C’est l’action du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, depuis 18 mois, qui en a été à l’origine. »

Si François Hollande croit que l’action de son gouvernement a mis un terme à la crise et au creusement des déficits, il est clair qu’il ne vit pas dans le même monde que nous !

Ce qui nous manque cruellement, c’est un vrai chef d’État, capable à la fois de voir la situation où nous sommes et de nous galvaniser pour en sortir. François Hollande, ne voyant pas la réalité et dépourvu de tout esprit de décision, ne peut pas être cet homme-là. 

Partager cette publication

Comments (13)

  • lavandin Répondre

    ce n’est pas la baisse des charges qui va engendrer ipso facto des embauches : elle permet de réduire les couts , de reconquérir des marches, d’engranger des commandes, de reconstituer les carnets de commandes, et seulement alors d’envisager des embauches. Il y a donc bien un décalage entre la décision (si elle n’est pas ridicule) de réduire les charges , et les embauche . Comme d’habitude , la gauche met la charrue avant les boeufs

    25 janvier 2014 à 9 h 04 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    je vais y aller de mon commentaire bien qu’il s’agisse de copier-coller

    – d’abord si François Hollande à ( à en croire le Media ) donné un coup de volant sur la droite c’est qu’il veut renégocier la ” Dette Immonde ” et pour cela ” donner des gages ” et c’est un comble pour un domestique européen , à Bruxelles; notons que Merkel n’en croit pas un traître ( c’est le cas de le dire ) mot d’autant que F.H. demande en plus à l’Europe d’harmoniser ses systèmes sociaux ( sur le modèle français ? )
    – qu’ensuite avec son ” pacte de responsabilité ” il ne s’engage dans aucun plan de réduction de la dette PUBLIQUE , mais qu’il désigne les futurs coupables … les entreprises ***

    – enfin, mais il y aurait encore beaucoup d’autres choses à dire, qu’il attend comme soeur Anne une reprise ( fin 2016 début 2017 ) qui d’une part ne lui devra rien et qui d’autre part trouvera un pays économiquement trop anémique pour saisir l’occasion

    *** à ce sujet les exigences du Bel Arnaud que les entreprise créent le double d’emplois va dans le sens de ce que j’avance

    ” citez moi une seule chose que François ait faite en 20 ans ” lui colle à la peau comme la tunique de Nessus ; ” la Banquière ” d’Heuliez pourrait apparaitre comme un génie de la Finance comparée à lui

    23 janvier 2014 à 18 h 38 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Je viens de lire dans un article de Valeurs Actuelles que sept entreprises françaises par heure mettent leur clé sous le paillasson.
      LeBell Arnaud avec son ambition de créer 2 millions d’emplois grâce au nouveau pacte va déchanter d’ici peu et se retrouver le bec dans l’eau, comme d’hab.
      Je formule un voeu, que le socialisme à la française se casse la figure en 2014.

      25 janvier 2014 à 16 h 58 min
  • jean Baud Répondre

    Ce Monsieur mal élu par défaut n’est pas l’homme de la situation.De plus,il aggrave considérablement chaque jour qui passe notre désespoir et notre colére par de nouvelles attaques et par de nouvelles lois liberticides qu’il va bien falloir renverser un jour .Le pouvoir contesté de partout vacille de plus en plus,Pour essayer de prendre la main,il fait feu de tout bois inspiré par le machiavélisme de son modéle l’autre François qui a sévi ici durant deux longs mandats !
    La pseudo orientation libérale qu’il vient d’annoncer lors de sa derniére intervention n’en est qu’un exemple flagrant,j’ai connu quelqu’un qui disait en pareille situation:ce ne sont que des paroles verbales!il avait bien raison je l’ai bien souvent vérifié.Hélas!
    Il n’empêche que la manoeuvre de diversion est engagée et copieusement relayée,certains naïfs s’interrogent encore sur l’honnéteté de son propos,alors qu’il est en train de se défausser sur le Medef et surtout sur les entreprises,qui si elles se laissent abuser,seront désignées demain comme les résponsables de la non amélioration de la situation.
    Rappelons nous qu’un un emploi se constate,il ne se décréte pas.L’idée d’un pacte liant une baisse des charges à la créations d’emplois ne peut germer que dans des cervelles d’énarques déconnectés de la réalité.C’est du pur Machiavel.
    Cela,il faut de dire et le rabàcher ,personnellement,je ne m’en prive pas!

    23 janvier 2014 à 11 h 39 min
    • Jaures Répondre

      Je rappelle que c’est le Medef qui a lié la baisse des cotisations sociales à la création d’emplois. En quoi est-ce scandaleux que le gouvernement lui réponde chiche !

      23 janvier 2014 à 16 h 29 min
      • HansImSchnoggeLoch Répondre

        Cette baisse peut en ce moment se chiffrer à ~10 milliards en faisant le calcul correctement (cice +/- pacte) et encore elle n’est pas immédiate. Les compteurs de l’usine à gaz sont naturellement biaisés à gauche.
        Pas de quoi en faire de la réclame.

        25 janvier 2014 à 17 h 03 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        vous qui vous flattez d’être un économiste de pointe , les projections sont les suivantes : dans le meilleur des cas ce ” pacte ” ( dont on ne connait en réalité rien du fonctionnement financier ) ne devrait déboucher que sur la ” création ” d’environ 400.000 emplois … encore qu’il ne s’agisse pas véritablement de créations pérennes mais pour l’essentiel d’adaptation à des postes de travail non actuellement pourvus du fait de l’inadéquation de l’E.N. avec le monde du travail ; d’autre part, une grande partie de cette main d’oeuvre pourrait bien être … importée ( pour la même raison )

        c’est une chose qu’a bien compris le ” patronat” et pas du tout le benêt ” corrézien “

        5 février 2014 à 20 h 08 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      Machiavel ,qu’il vous faut lire à ce que je constate, n’aurait jamais eu des idées aussi débiles ; c’était un pragmatique et un ” cynique ” qui n’avait, dans ses écrits, qu’un unique fruit en gestation : la Puissance du Prince; alors que là nous avons à faire à un démolisseur qui plus est maladroit et ridiculement stupide

      quant à un emploi ce n’est pas forcément un travail qui crée de la richesse

      un cheminot disait dans un bar-restaurant il y a de cela 15 ou 20 ans

      ” je ne travaille pas vraiment, mais j’ai un emploi “

      23 janvier 2014 à 20 h 44 min
      • HansImSchnoggeLoch Répondre

        Il aurait aussi pu dire: je ne travaille par réellement mis j’ai une rémunération.
        Payée par quelqu’un d’autre qui travaille!

        25 janvier 2014 à 22 h 18 min
  • André MAMOU Répondre

    Analyse pertinente mais on peut attendre quelques mois pour voir si “l’accélération ” est un vrai tournant ou un simple positionnement politique .On jugera sur les mesures qui seront prises.

    23 janvier 2014 à 7 h 43 min
    • jean Baud Répondre

      Attendre quelques mois?Ce temps est dépassé depuis fort longtemps!

      23 janvier 2014 à 11 h 44 min
  • Marquais Répondre

    C’est toute la faiblesse des Démairdocraties, ce n’est pas l’élite morale et intellectuelle qui compte , c’est le NOMBRE !
    . Après un certain temps de fonctionnement le ” système” s’éffondre dans la gabegie généralisée

    23 janvier 2014 à 7 h 11 min
  • DESOYER Répondre

    Le socialisme reste le socialisme, quel que soit le masque qu’il utilise!

    22 janvier 2014 à 22 h 47 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *