Le rachat des pépites françaises par des fonds américains

Le rachat des pépites françaises par des fonds américains

En septembre 2019, dans l’une de ces gesticulations de communication dont il a le secret, Emmanuel Macron fixait un objectif ambitieux pour la France, afin qu’elle puisse compter d’ici à 2025 «25 licornes» – nom donné aux entreprises non cotées de la Tech (start-up) valorisées à minimum un milliard de dollars.

Malheureusement, l’actualité nous donne une nouvelle fois l’illustration de l’absence de stratégie dans ce domaine, pourtant chasse gardée présidentielle.

En deux jours, il y a eu le rachat d’Alsid (spécialiste du marché de la sécurité Active Directory) par l’américain Tenable (spécialiste du Cyber Exposure), puis le passage sous pavillon américain d’une autre pépite française, Sqreen, spécialiste de la sécurité des applications.

Cette dernière, qui compte plus de 500 clients dont Natixis Lenovo ou le «Monde», a été rachetée par Datadog basée à New York et cotée au Nasdaq.

Pour rappel, la pépite lyonnaise Sentryo, spécialiste des solutions de cybersécurité pour l’internet des objets industriels, avait ouvert le bal mi-2019 en étant rachetée par le géant US Cisco.

Ironie du calendrier, ces rachats coïncident avec l’annonce imminente par le gouvernement d’un «plan cyber», dont l’objectif est de doter enfin la France de sa première «licorne»!

Le fantomatique secrétariat d’État au Numérique de Cédric O s’illustre une nouvelle fois par son absence de stratégie face aux attaques hostiles des industriels et surtout des fonds américains qui, ayant parfaitement identifié les failles du système français, font tranquillement leur marché en rachetant à bon prix des start-up françaises de la Cyber, compétentes mais trop souvent sous-capitalisées.

Cette absence manifeste d’anticipation hypothèque d’ores et déjà toute possibilité d’indépendance nationale dans le domaine de la technologie et demande instamment une vision politique d’envergure comme une véritable stratégie numérique de souveraineté

Merci César!

Joëlle Melin

Partager cette publication

Comments (5)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    Marine Le Pen et le Rassemblement National

    son ” plafond de verre ” n’ est autre que ce qui constitue le … ” plancher ” de son électorat : … les ” bas du front ” !

    les exemples sont nombreux sur ce site !

    4 mars 2021 à 11 h 50 min
    • ELEVENTH Répondre

      Cela va t il mieux pour vous maintenant que vous avez , une fois de plus, déversé votre bile ? Sinon, n’hésitez surtout pas à remettre le couvert.
      Il est possible qu’il y ait des “bas du front”, comme se plaisent à le dire vos amis mélangistes. Mais il y a pire : ceux, comme vous, qui n’ont pas de front du tout et sont prêts à vendre ce qui leur sert d’âme à qui acceptera de l’acheter. Un vendu congénital, en somme.

      4 mars 2021 à 18 h 06 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Les fonds américains?

    Je suppose qu’il s’agit de fonds de pension, si oui il en existe aussi en Europe.
    Ces fonds ont pour mission de payer des pensions à leurs cotisants.

    Un tonneau peut à un certain moment être plein à déborder mais si on soutire constamment par le bas sans rajouter du jus par le haut il est rapidement vide.
    C‘est ce qui se passe avec le système de pensions français, le jus qui devrait l’alimenter par le haut devient de plus en plus rare voire inexistant et cela déjà avant le confinement qui a quand même accéléré le processus.
    Et comble d’inconscience on a complètement retiré le fond du tonneau. Par exmple des pensions sont payées à des centenaires ne résidant même pas en France. Allez savoir s’ils existent encore?
    De toutes façons les impôts payés par tous contribuent maintenant à fournir le jus manquant.
    C’est à dire même les pensionné(e)s payé(e)s par des fonds de pension privés doivent passer à la caisse. Bel exemple de justice.

    Les fonds américains par principe privés ne peuvent recourir à l’impôt pour couvrir leurs obligations. Le seul moyen d’alimenter le tonneau est de faire fructifier l’argent en dépôt pour continuer à payer les pensions dues.

    On ne peut donc pas les blâmer pour essayer de se maintenir à flot.

    3 mars 2021 à 10 h 37 min
  • ELEVENTH Répondre

    Pour qu’il y ait des acheteurs, il faut des vendeurs.
    Peut être pourrions nous nous interroger sur la motivation de ces derniers qui, soit ne trouvent pas d’investisseurs en France pour se développer d’avantage, soit ne veulent pas se faire étrangler par le fisc et préfèrent ramasser la mise avant de se la faire sucrer.
    Les “fonds” US si décriés en France savent aussi prendre des risques avec de jeunes boites et lacher du fric bien avant qu’elles aient prouvé leur rentabilité. Parfois, c’est à fonds perdus, parfois c’est le jack-pot. Chez nous – la start-up nation ! – rien de comparable. Que de la gueule…

    3 mars 2021 à 1 h 26 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    avec les ” produits financiers ” ( c à d des bénéfices uniquement spéculatifs ) vous pouvez acheter du ” réel ” … comme il n’ est pas dans les gènes des financiers de gérer du réel ils en tirent le plus de jus ( ou de substantifique moëlle ) possible avant de le revendre avec un bon bénéfice après l’ avoir ” saigné ; c’ est ce qu’ on pourrait appeler l’ abattage rituel des ” créateurs ” pour engraisser les fonds de pension

    2 mars 2021 à 19 h 09 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *