Le TGV Lyon-Milan et les écologistes

Le TGV Lyon-Milan et les écologistes

Lundi 3 décembre 2012, Mario Monti, président du Conseil italien a rencontré à Lyon François Hollande, président de la République française.

Ces deux responsables ont réaffirmé leur volonté de poursuivre la construction de la voie ferrée nouvelle reliant Lyon à Milan.

Il existe actuellement une voie ferrée reliant Lyon à Milan datant de 1871. Cette voie monte d’abord dans la vallée jusqu’à Modane, à près de 1 200 mètres d’altitude. Elle emprunte ensuite un tunnel de 12 km de long jusqu’à Bardon­nechia et descend enfin dans la vallée jusqu’à Milan. Son profil datant de plus de 140 ans ne correspond absolument plus aux normes techniques modernes, aux normes de sécurité en particulier. Le vieux tunnel est, par exemple, monotube.

Cette intolérable vétusté fait qu’aujourd’hui, seulement 10 % des marchandises traversant les Alpes entre la France et l’Italie empruntent le train. Ce sont les camions qui remplacent les wagons de marchandises. Alors qu’entre la Suisse et l’Italie, 60 % des marchandises empruntent la voie ferrée.

Cette vétusté a donc poussé les gouvernements italiens et français à mettre en place, il y a plus de 20 ans, en 1991, un comité italien et un comité français chargés d’étudier cette nouvelle voie transalpine.

Huit ans plus tard, en mars 1999, aucune solution n’était encore trouvée. Mais un accident routier dans le tunnel du Mont Blanc a tué 39 personnes.

Deux ans plus tard, en 2001, un accord franco-italien était enfin signé.

Et, en 2004, un vote au Par­lement européen inscrivait la réalisation de ce tunnel dans la liste des projets prioritaires.

En janvier 2011, le tracé définitif de la ligne Lyon-Milan était enfin décidé. Le coût en est élevé. Il semble se situer autour de 20 milliards d’euros, mais certains avancent le chiffre de 40 milliards. La fin des travaux est prévue pour 2023.

Cette nouvelle ligne à très grande vitesse aura un tunnel allant de Saint-Jean de Maurienne à Suze. Ce tunnel est long de 55 km, plus long que le tunnel sous la Manche. Suze et Saint-Jean de Maurienne ne sont qu’à une altitude de 500 mètres : les chutes de neige perturberont donc rarement la circulation des trains. Et, sous la frontière, l’altitude restera intérieure à 800, alors que le vieux tunnel monte jusqu’à 1 400 mètres. La dépense énergétique du train sera bien inférieure.

Le chargement et le transport des camions sur cette nouvelle voie ferrée sont prévus dans les gares voisines du tunnel.

Le coût et le temps des transports des marchandises et des hommes entre la France et l’Italie vont donc fortement diminuer. Les camions encombrants, bruyants et polluants, ne traverseront plus villes ou villages. Et ils franchiront les Alpes sans consommer de fioul. Tous les Français vont donc profiter de ces grands avantages écologiques, mettant en plus à leur disposition les produits italiens moins coûteux.

Mais le tracé de la nouvelle ligne de Lyon à Saint-Jean de Maurienne oblige le gouvernement à expulser les propriétaires, les cultivateurs en particulier. Elle perturbera la vie quotidienne de nombreux autres habitants. Alors que la fermeture des gares de l’ancienne ligne pourra créer en certains endroits un vide économique douloureux.

La nouvelle ligne est donc source d’une évidente hostilité de la part de tous ceux qu’elle at­teint. Malgré les avantages écologiques évidents de cette nouvelle ligne, les écologistes français, derrière José Bové ou Nicolas Hulot, ont décidé de prendre la défense de tous les mécontents. Ils espèrent augmenter ainsi leur influence. À moins qu’ils pensent qu’il vaut mieux traverser les Alpes à bicyclette ?

Et Cécile Duflot, écologiste convaincue et actuel ministre « de l’égalité des territoires et du logement », a décidé de suivre ses amis. Et elle annonce urbi et orbi qu’elle est opposée à ce nouveau tunnel sous les Alpes, alors que les travaux sont déjà bien commencés du côté italien. Et que notre président de la République vient de signer leur poursuite avec Mario Monti.

Les responsables de la construction de cette ligne de TGV doivent-ils suivre les ordres du président de la République, du Premier ministre ou de la ministre écologiste ?

En tout cas, le bon peuple de France ne sait plus très bien où le gouvernement actuel l’emmène…

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Comments (2)

  • charlie harper Répondre

    Toujours les mêmes délires des betonneurs.
    Sous les pyrénées il y a un tunnel qui est largement sous employé, qui n’a pas amené 1 emploi à la région et qui a couté 300 millions d’euros.

    Et ça ne leur sert pas de leçon. On pourrait multiplier les exemple à l’infini comme celui là.

    Mais con comme on est on continue à voter pour eux….enfin moi y a longtemps que je part aux champignons ce jours là.

    16 décembre 2012 à 17 h 07 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    comme à son habitude, le bon docteur Bernard Trémaux , toujours nostalgique de grands travaux , nous ressort un resucer du canal à grand gabarit Rhin-Rhône …

    ce tracé est inutile :
    – le tunnel ferroviaire du Fréjus n’est qu’à 30 % de ses capacités d’utilisation en fer-routage
    – les travaux de percement et d’établissement du tracé seront comme d’habitude vus à la hausse : l’histoire nous dit au minimum 30 % à la charge des contribuables
    – nous ” importerons ” de la main d’oeuvre ” étrangère ” et du matériel étranger ( caterpilar , volvo- corée etc … °
    – les dégâts humains et environnementaux seront eux inestimables
    – sans compter que le trafic routier ” industriel ” maintenant n’est plus celui des trente glorieuses

    bref , économiquement inutile , financièrement ruineux pour le contribuable, humainement destructeur il n’est en rien étonnant que ce projet aussi démentiel que pharaonique ait la préférence d’un ” économiste ” aussi avisé que Trémaux et je pense aussi d’un grand nombre de lecteurs des ” 4 V ² “

    12 décembre 2012 à 14 h 50 min

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