L’Economie américaine en récession en 2007

L’Economie américaine en récession en 2007

Le sort de l’économie mondiale dépend de celui de l’économie américaine. Elle ne se porte pas très bien. Le rythme annualisé de croissance du PIB pour le second trimestre 2006 est estimé à +2,9 % : un net ralentissement par rapport au premier trimestre (+5,6 %). C’est le taux de croissance le plus faible depuis le quatrième trimestre 2005. Est-ce l’atterrissage en douceur voulu par Ben Bernanke, le patron de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a effectué récemment une série de hausses des taux d’intérêt directeurs (actuellement à 5,25 %) ?

Certains indices sont bons. Au deuxième trimestre, les entreprises ont beaucoup investi dans les infrastructures (+22,2 %, hausse la plus importante depuis le deuxième trimestre 1994), et renfloué leurs stocks plus que prévu (de 58,7 milliards de dollars).

Mais d’autres indices font craindre un atterrissage brutal, c’est-à-dire une récession. Le 6 septembre, le Livre beige de la Fed – un document publié huit fois par an – qui fait le point sur la conjoncture aux États-Unis, a fait état d’un essoufflement de l’activité économique. La productivité non agricole a augmenté d’à peine 1,6 % en rythme annuel, au deuxième trimestre, après une hausse de 4,3 % au premier trimestre. Sur un an, la hausse des coûts unitaires du travail a atteint 5 % (la plus forte hausse depuis 1990). Ce facteur inflationniste pourrait conduire à une nouvelle hausse des taux d’intérêts. Celle-ci pourrait tuer la croissance, qui est fragile : le marché automobile se retourne. Et celui de l’immobilier décline : en juillet dernier, les reventes de logement ont accusé un repli plus important que prévu (-4,1 %) par rapport au mois précédent. Depuis le pic de juin 2005, le marché a baissé de 13 %. Signe d’engorgement, le stock de maisons en vente, augmenté de 3,2 % en juillet, représente plus de 7 mois de ventes : son plus haut niveau depuis 1993. L’indice NAHB du moral des promoteurs immobiliers est en chute libre depuis la mi-2005. Une récession immobilière entraînerait des conséquences plus graves que celles qui, en 2000, ont suivi l’éclatement de la bulle technologique : la propriété constitue une part beaucoup plus grande de la richesse d’un ménage que des actions dans la technologie. Environ 30 % de l’augmentation des emplois aux États-Unis, depuis la récession de 2001, sont dus à l’immobilier.

Autre sujet d’inquiétude : un ralentissement de la croissance de l’investissement dans les équipements et logiciels informatiques (supposé compenser la décroissance des dépenses dans l’immobilier et la consommation des biens durables).

La contraction de l’immobilier et de la consommation hypothéquerait l’efficacité d’un éventuel retour à une diminution des taux d’intérêt par la Fed. Une nouvelle flambée des prix du pétrole, résultant d’aléas climatiques (un cyclone dans le Golfe du Mexique endommageant les raffineries) ou géopolitiques (la crise iranienne), alourdirait la barque. Le moral des consommateurs américains, affecté par le surendettement et la diminution des salaires réels, est en baisse, comme en témoigne l’indice de leur confiance pour août : 99,6 points, contre 107 points en juillet. Sous-estimant ce phénomène, les économistes avaient anticipé un indice légèrement supérieur à 102 points, alors qu’il est revenu à son niveau de novembre 2005. La Fed abaisserait ses taux d’intérêt, en cas de récession. Mais cela ne suffirait pas. En 2000-2001, la Fed espérait, aussi, un atterrissage en douceur de l’économie. Elle cessa de relever ses taux, en juin 2000, six mois avant le début de la récession. Cependant, celle-ci surgit, provoquée par l’éclatement de la bulle Internet, qui cassa la croissance. En décembre 2000, comprenant que la récession arrivait, la Fed réduisit vite ses taux. Trop tard. La récession continua. Aujourd’hui, la bulle qui est sur le point d’exploser et de provoquer une récession, c’est celle de l’immobilier. Lutter contre l’inflation sans tomber dans la récession : Ben Bernanke doit résoudre la quadrature du cercle.

Une récession américaine s’étendrait au monde entier. Le vide laissé par un recul de la consommation aux Etats-Unis ne saurait être comblé par les autres économies. La marge de manœuvre monétaire et fiscale du G7 est bien plus limitée qu’en 2001, à cause de l’inflation et de forts déséquilibres budgétaires. Même si, cette année, la croissance atteignait 2,5 % dans la zone euro (la plus élevée depuis 2000), elle risquerait de retomber en dessous de 1,5 % l’an prochain, à cause de l’alourdissement de la pression fiscale, de la hausse des taux d’intérêt et d’un euro fort.
…………..
Voir également :

http://usinfo.state.gov/

http://www.firstgov.gov/Topics/Reference_Shelf/Data.shtml

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Comments (9)

  • sas Répondre

    Et de rajouter ,mon chèr ami…que dès lors que le système de vol, de monopole et de captation ne leur conviendra plus…”ils” en changeront ….comme d’un simple slip…entraînant priritairement certaines nations à la faillite sur l’autel du dieu dollard….c’est exactement ce qui c’est passé EN ARGENTINE,les filliales banquaires des maisons mères américaines et anglaises pour la plupart , ont rappatries masivement et illégalement des milliards….au mépris du droit bancaire et des notions de responsabillités et couvertures finnacières dues à leurs structures commerciales…..assurant de retirer l’echelle ,déjà bien savonnée, au moment idéale….puis le FMI a fait le reste…. à ce jour et après une faillite de 1 000 milliards de dollards et après restructuration et dont du patrimoine d’etat restant aux grouppes mafieux et initiés internationnaux….les argentins ont une dette de 3000 milliards ???…..n’ont rien réglé à leurs problèmes structurels….et ne peuvent sortir de l’ornière sans une guerre remetant en cause et le système perfide et faussé et les créanciers “ciblés” à l’origine de la prédation. Je crois que c’est là l’intérêt majeur des pays non alignés….dont la france devrait éminament faire parti… pour sauver ce qu’il peut encore l’être… le “liberalisme” economique” à la sarkozy de l’economie française sonnera le tocsin promis aux nations des goyims du monde entier…et achèvera une oeuvre débutée avant 1789. sas

    16 septembre 2006 à 14 h 30 min
  • Jean-Claude Lahitte senior Répondre

    Parce qu’elle est liée de plus en plus au consumérisme, lequel veut que, chaque année, la consommation augmente non en fonction du nombre de la population, mais de l’appétit sans cesse renouvelé et agrandi (de plus en plus de manière factice, avec de fausses nouvautés) des consommateurs (dont l’appétit est entretenu par la “pub”). Ces consommateurs sont incités à acheter non pas des produits nécessaires, mais de plus en plus des produits superflus dont, la plupart du temps, ils ne savent pas utiliser tous les progrès techniques, ou n’en ont aucun besoin. Et pour aliment leur soif de produits, leur soif de modernité, ces consommateurs sont obligés de recourir à l’emprunt. Parfois jusqu’au surrendettement. Il en est ainsi des consommateurs Il en est ainsi des Etats. Tous, individus comme collectivités, vivent au dessus de leurs moyens en faisant appel au crédit. Sans penser qu’ils grevaient l’avenir, celui des générations futures. Un penseur, doublé d’un économiste, Napoleon HILL (un Américain), avait déjà dénoncé, au début du siècle dernier, ce recours au crédit en préconisant qu’il serait, tôt ou tard, une catastrophe pour les Américains, pour les Etats-Unis. Il aurait pu ajouter, pour tous les états prétendus “développés”. Il est vrai qu’à son époque, il n’était pas encore question de mondialisme. Un “mondialisme” qui a donné un sacré coup d’accélérateur à cette frénisie consumériste ! Et malheur à tous les pays dont l’économie et la vie des entreprises est liée aux cours de Bourse, et dépend de la férocité de raiders tapis dans l’ombre pour faire “travailler” leur argent sans se soucier ni de la vie des entreprises (la plupart du temps, ils ne savent pas ce qu’est vraîment une entreprise !) et encore moins de leurs ouvriers. Dont ils oublient que ce sont aussi des … consomateurs ! Donc des … clients ! Cordialement, Jean-Claude Lahitte senior

    15 septembre 2006 à 14 h 40 min
  • SAS Répondre

    L’economie américaine est tellement tonique….qu'”ils”(la reserve fédérale)ont du battre monnaie pour plusieurs milliards….faisant fummer la planche à billets….juste pour compenser les petes abyssales générées par le nouveau marché PETROLE/euro…..avec 700 milliards de dette publique et le juste maintient du plein emplois au stricte minimum…..l’economie américaine est EN RECESSION depuis un moment déjà… sas le goyim…

    15 septembre 2006 à 13 h 32 min
  • grandpas Répondre

    Jaures Comme pour toutes vos affirmations,au bonheur du vent.

    14 septembre 2006 à 22 h 48 min
  • Jaures Répondre

    Je procède avec l’économie comme avec la météo: j’ouvre mes volets le matin et je constate ce qu’il en est vraiment. Les prédictions des analystes s’avèrent bien souvent inexactes et relèvent généralement de l’imposture:”Quel est celui qui tirant un jour entier n’atteindra jamais son but” Ciceron.

    14 septembre 2006 à 19 h 35 min
  • sas Répondre

    economie mondiale…et blabla,blabla,blabla… sas

    14 septembre 2006 à 13 h 26 min
  • Helios Répondre

    De la même façon qu’une hirondelle ne fait pas le printemps, un ralentissement de la croissance ne fait pas une récession. Car on parle encore de croissance même pas de stagnation. L’économie américaine a le droit de reprendre son souffle après le superbe marathon couru depuis septembre 2001. Et bonne nouvelle, les prix du pétrole descendent, l’énergie moins chère contribuera à freiner la hausse du coût de la vie et stimulera la croissance. Que les cassandres prennent leur mal en patience, ce n’est pas pour demain, quand la Fed expose des indicateurs en apparence négatifs c’est qu’elle se prépare soit à maintenir les taux d’intérêt inchangés soit qu’elle envisage de les réduire. Autre élément positif, pour une fois les chiffres sont bons en Europe et au Japon, cela signifie que la croissance mondiale se maintiendra au cours des prochains trimestres, parions que l’Oncle Sam sera de la fête après tout c’est lui qui a toujours payé la tournée! Helios

    14 septembre 2006 à 7 h 01 min
  • David972 Répondre

    Il faut quand même rester prudent et ne pas s’élancer dans des prévisions hasardeuses… Car l’emploi semble se porter assez bien aux Etats-Unis avec de bon chiffre du chômage. La croissance n’est pas tout. De toute manière, Bush avait déjà prévenu que la croissance américaine en 2006 serait inférieure à 2005… Alors restons prudent. Oui, il y a un bon ralentissement économique mais il fallait s’y attendre… Et puis, de toute manière, si une récession serait fatal pour le gouvernement américain actuel, elle ne serait en réalité pas très mauvaise pour l’économie américaine. Car la Chine se retrouverait en grande difficulté car les Etats-Unis ne seraient plus du tout en mesure de lui acheter quoi que ce soit. Bref, les Etats-Unis verraient ainsi leur croissance repartir à la hausse de façon très spectaculaire… Car les exportations américaines partiraient en forte hausse et les Etats-Unis en profiteraient pour réduire drastiquement leur dette et pour redresser l’économie… Bref, la récession est n’est pas aussi proche qu’il n’y paraît…

    14 septembre 2006 à 1 h 06 min
  • sas Répondre

    Bien sure que l’économie américaine ne se porte pas très bien….comment en serait-il autrement à la veille du grand clash financier internationnal??? N’ayez craionte ami américain , votre dette est “juste” entre les mains de la banque fédéral “associative” et “familliale”….vous ne risquez rien…. sas

    13 septembre 2006 à 13 h 32 min

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