Les « crimes » de la colonisation française selon Macron et la vérité

Les « crimes » de la colonisation française selon Macron et la vérité

De nombreux Français ont été choqués par les déclarations de Macron accusant publiquement la colonisation française d’avoir commis des « crimes contre l’humanité ».

Qu’en est-il en réalité ?

Ayant passé des années en Afrique noire et en Extrême-Orient, je crois être en mesure d’apporter sur cette grave accusation l’éclairage suivant :

Le continent africain a toujours été le continent de l’esclavage et des guerres incessantes entre ethnies pour s’emparer d’esclaves. Lorsque la colonisation européenne l’a abordé à partir du XVIIIe siècle, elle a découvert en Afrique trois sortes d’esclavages : l’esclavage domestique, l’esclavage d’exportation vers l’Orient, et l’esclavage d’exportation vers l’Amérique. Un historien, spécialiste de l’Afrique centrale, Pierre Kalck, donne dans un ouvrage remarquable de précision des statistiques pour le moins révélatrices (Histoire centrafricaine, L’Harmattan, 1970)

« Le consul de Venise en Égypte, Rosette, écrit-il, estimait que l’importation en Égypte vers 1850 d’esclaves capturés en Afrique centrale atteignait 20 000 têtes par an. »

Je lis par ailleurs dans cet ouvrage : « Les habitants de l’Afrique centrale étaient terrorisés par l’idée que les pillards du Darfour soudanais allaient les vendre à des Arabes blancs. Ils étaient persuadés que les Blancs se nourrissaient de viande humaine et qu’ils fabriquaient du savon avec la cervelle des Noirs. » (p. 78) « La tradition relate que les Baguirmiens, une ethnie de ce qui est aujourd’hui la République centrafricaine, étaient contraints de supprimer les adultes capturés car ceux-ci cherchaient constamment à s’évader. Ils ne conservaient que les enfants, ce qui contribuait à accentuer leur spécialisation dans la fabrication d’eunuques réputés jusqu’à Constantinople. »

Anecdote étonnante : des documents relatifs à la campagne d’Égypte révèlent que Bonaparte a demandé au roi du Darfour, le soudanais Abd el-Rahman, de lui envoyer de nombreux jeunes esclaves en vue de constituer une armée noire. Heureusement, l’idée saugrenue du Premier consul n’a jamais vu le jour.

Quant à l’esclavage d’exportation vers l’Amérique, on dispose à ce sujet d’une nombreuse et précise documentation. Les champions dans cet immense trafic scandaleux furent les Portugais. La seule côte d’Angol fournissait aux alentours de 1780 quelque 20 000 esclaves par an, destinés notamment au Brésil. Pour la période 1728 à 1760, les négriers français auraient conduit aux « isles » 203 522 « têtes de nègres » vendus 201 544 306 livres, 4 sous et un denier ! De 1700 à 1750, les Anglais ont fait mieux, assurant ainsi la fortune de Liverpool.

Dans cette vaste affaire, les potentats africains étaient très demandeurs, offrant avec insistance les esclaves cédés contre des escopettes, du tissu et de la verroterie.

Pour être complet, il faut mentionner les compagnies commerciales concessionnaires qui, pour obtenir à un prix dérisoire, caoutchouc et café de brousse, employaient des aventuriers, bons à rien, brutaux et parfois alcooliques – ce qui fut dénoncé en son temps, ainsi que le travail forcé, par André Gide.

Ceci dit, dès qu’elle fut établie, la colonisation française s’opposa à ce commerce. Mais on ne peut mettre fin à des procédés millénaires en quelques années, sur des territoires grands comme dix fois la France, avec une administration de quelques centaines d’administrateurs, secondés par les missions chrétiennes. Il fallut l’action de Victor Schoelcher pour que l’esclavage soit officiellement aboli en 1848. Les Antillais lui en furent reconnaissants, qui en firent le député de la Martinique. On retiendra aussi que, dans la lutte pour une amélioration du sort des « indigènes », une loi du 11 avril 1946 supprima le travail forcé qui, en théorie, avait déjà été aboli en 1922 et en 1945.

Jusqu’aux indépendances, l’administration coloniale avait pour mission de surveiller les longues files de pèlerins africains se rendant à pied, parfois en camion, à La Mecque où, dans ces longs convois, pouvaient être dissimulés des jeunes à vendre en Arabie. Je note à ce propos, en passant, que le pèlerinage à La Mecque était subventionné financièrement par l’administration française !

L’islam, en effet, ne condamne pas l’esclavage. Le coran et plusieurs hadiths en définissent le statut juridique et en consacrent l’existence. On observe, d’ailleurs, que, dès que la présence et l’influence occidentales disparaissent, l’esclavage est rétabli. C’est le cas, aujourd’hui, en Libye.

D’innombrables ouvrages, thèses et études ont été consacrés à ce commerce. Il était donc pour le moins imprudent de proclamer par ignorance que la colonisation française avait commis des « crimes contre l’humanité », très grave accusation imprescriptible. Tout cela, finalement, pour obtenir les voix des très nombreux Arabo-Africains à qui la nationalité française a été distribuée et qui donc peuvent voter.

Bref, accuser la colonisation française d’avoir commis des crimes, c’est un peu accuser un gendarme des crimes que vient de commettre le meurtrier qu’il a arrêté.

Quant à la colonisation en Indochine, je n’ai jamais entendu parler d’esclavage, mais j’ai beaucoup entendu parler des cruelles persécutions contre les chrétiens, en particulier sur l’ordre des empereurs d’Annam.

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Comments (14)

  • Agathe Répondre

    Acheter et vendre un être humain existe toujours de fait, en Afrique, au Moyen Orient, et en Asie.
    En attendant de venir chez nous…

    9 juillet 2018 à 13 h 39 min
  • BRENUS Répondre

    Si “tout le monde a été complice dans le trafic d’esclaves”, comme l’écrit Iosa, alors n’oublions pas d’y associer les descendants des romains qui ne se sont pas gênés pour asservir les gaulois. Quand ils ne les ont pas massacrés jusqu’au dernier – femmes enfants vieillards inclus – comme a Avaricum (Bourges) qui avait eu le tord de fermer ses portes : les historiens rapportent que sur environ 40000 personnes, seules 800 ont pu passer au travers. Alors quand j’entends une invitation à l’auto flagellation, je réponds “tiens fume” et ce n’est pas du belge!
    Ce con de Vercingétorix n’aurait pas du épargner la ville d’Avaricum comme le suppliaient ses habitants mais y poursuivre sa politique de la terre brulée alors que les romains y étaient près de crever de faim. J’espère que les “derniers gaulois” que nous allons devenir face aux envahisseurs ne laisseront à ces derniers qu’un territoire ravagé sur lequel leurs vagues viendront mourir à leur tour.

    6 juillet 2018 à 0 h 04 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    ” Le Point ” titre : …

    ” Simone Veil, une héroïne française ”

    non, et même pas du tout, mais plutôt ; ” Simone Veil une héroïne à la française ”

    car malgré tout le bien que l’ on peut penser de certains de ses actes elle fût ” débordée ” par son empathie et ce sont justement ceux qui l’ ont débordée qui s’ auto-glorifient aujourd’ hui au Panthéon

    2 juillet 2018 à 8 h 01 min
  • KAVULOMKAVULOS Répondre

    Un seul mot d’ordre : ” les blancs tous coupables”. Même les descendants des habitants du plus éloigné village de la France profonde qui dans le passé ne savait même pas qu’il existait des noirs. Si ce n’est pas toi c’est donc ton frère. Du moment que l’on paie son tribu au l’Afrique et autres iliens pour l’éternité et que l’on ceint le cilice à pointes, peut être t’accordera t on le droit de raser les murs.

    1 juillet 2018 à 1 h 04 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    la culpabilisation fait obéir : une vieille ” recette ” …

    exemple : … je n’ ai pas à m’ estimer coupable de la … Shoah !

    27 juin 2018 à 18 h 49 min
    • IOSA Répondre

      Certes non, sauf si vous êtes assez vieux pour avoir été gendarme au moment de la rafle du Vel d’hiv.

      28 juin 2018 à 20 h 47 min
      • HansImSchnoggeLoch Répondre

        Il ne doit plus rester beaucoup de survivant(e)s.

        29 juin 2018 à 11 h 39 min
  • IOSA Répondre

    Tout le monde a été complice dans le trafic d’esclaves et la colonisation doit être regardée comme tel, avec la bénédiction des religieux de tous bords, à l’asservissement de l’être humain quel que soit sa couleur.

    Rien de nouveau en fin de compte, sauf à reconnaître le statut de victimes aux descendants d’esclaves et à nier la culpabilité de la religion trempant son pain à toutes les avantageuses sauces financières depuis le premier jour de sa création.

    Le paradis se trouve au ciel et l’enfer sur terre selon toutes ces “satanées religions” et la simple acceptation de cette vision fait de vous une victime volontairement soumise et corvéable… surtout si vous avez le statut de kapo dans l’enfer religieux.

    27 juin 2018 à 12 h 20 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Excellent article Monsieur Lambert qui malheureusement restera très discret dans le paysage mediatique

    27 juin 2018 à 8 h 49 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Dans le temps on entendait plutôt des histoires de missionnaires se faisant bouillir dans de grosses marmites.
    Les membres de la tribu dansant autour et se léchant d’avance les babines.

    26 juin 2018 à 14 h 01 min
    • Gérard Pierre Répondre

      …… tel ce chef de village africain se léchant les babines et demandant à son petit fils, au cours du repas :
      « – Tu l’aimes bien ta grand-mère ?
      – Oh oui !
      – Eh ben r’prends en ! »

      28 juin 2018 à 8 h 36 min
      • HansImSchnoggeLoch Répondre

        Les temps où l’on pouvait encore se permettre ce genre de blagues sont révolus.
        De nos jours c’est la 17ème chambre du TGI de Paris qui vous attend.

        29 juin 2018 à 11 h 44 min
        • Gérard Pierre Répondre

          …… Eh bien qu’elle m’attende ! …… j’en ai toute une cargaison de pires dans le tiroir de gauche de mon bureau !

          29 juin 2018 à 17 h 54 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        nos ancêtres [ à 4 % de gênes ] les néandertaliens appréciaient eux-aussi la bonne … chaire

        du coup je culpabilise mais pas plus à hauteur de 4%

        2 juillet 2018 à 8 h 05 min

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