Les gagnants et les perdants

Voilà une crise – mon Dieu, qu’elle est bonne pour les géants et futurs géants du marché ! Ces derniers sont dans les starting-blocks depuis longtemps et une généreuse pandémie offre l’impensable, l’inattendu, l’inespéré. La faillite de tout le menu fretin des restaurants, des hôtels, des médecins, des chirurgiens-dentistes, des petits commerces (liste non exhaustive malheureusement) s’annonce – malgré les promesses gouvernementales. Verra-t-on ce que l’on peut imaginer, les petits nommés plus haut remplacés par les grandes chaînes au pouvoir financier gigantesque ? Prenons le cas du petit restaurant en faillite sauvé par tel géant de l’agro-business : content de ne pas mourir, il travaillera sous licence. Même chose pour les hôtels. Les dentistes sont déjà dans le collimateur : avec toutes les règles imposées, ils sont au bord de l’asphyxie. Quelques petits producteurs trouvent des solutions mais qui bénéficie de la fermeture des magasins ? Les grandes surfaces qui ont le quasi-monopole de la distribution alimentaire et qui continuent, de ce fait, à commercialiser, vêtements, matériels électroniques, fleurs, presse et bouquins, produits de nettoyage, etc. Qui est en mesure de bénéficier de tous ces milliards proposés pour sauver l’économie, si ce ne sont les plus gros, armés jusqu’aux dents de conseillers financiers et autres experts comptables habitués de l’optimisation fiscale ? Il est bien possible que, pour eux, les pertes soient minimes (pour cela, attendons quand même la reprise qui promet d’être complexe). On peut imaginer également que ces milliards ne seront pas perdus pour tout le monde. Beaucoup d’argent distribué à toute vitesse égale « pognon de dingue » pour certains et faillites pour d’autres !