Les raisons monétaires de la crise financière

Les raisons monétaires de la crise financière

Le nombre des demandeurs d’emploi a augmenté de 41 300 au mois d’août. C’est la plus forte augmentation mensuelle depuis quinze ans. Les uns accusent la crise financière, ou l’augmentation du prix du pétrole. Les autres accusent l’action du gouvernement, qui aurait par ses mesures poussé les patrons à moins embaucher. Il y a probablement une part de vérité dans toutes les prises de position exprimées.
Mais, pratiquement aucun commentateur (sauf Jean-Pierre Chevallier dans son blog) ne donne une explication monétaire du chômage détruisant la « vieille Europe ».

Depuis 1983, les gouvernements des pays développés (les USA, le Japon ou les pays Européens) ont décidé de s’opposer à l’inflation en utilisant un nouveau système. Ils s’engagent d’abord à ne plus créer de monnaie. Ils confient à leur banque centrale le soin de s’opposer à l’inflation. Elle y arrive en rendant le crédit qu’elle accorde aux banques privées plus ou moins coûteux.

Quand l’inflation menace, la Banque centrale augmente ses taux courts. Les banques privées qui empruntent l’argent dont elles ont besoin à la banque centrale répercutent sur leurs clients cette augmentation du crédit : leurs clients empruntent moins. Les entreprises investissent moins, ou les particuliers reculent l’achat d’une maison ou d’une voiture. La demande diminue, donc les prix ont tendance à baisser.
Les banques centrales sont arrivées ainsi à obtenir ce que leurs gouvernements demandaient, jusqu’en 2007 : obtenir une inflation inférieure à 2 %. En 1999, avec l’arrivée de l’euro, la Banque Centrale Européenne (la BCE) a repris le même système de lutte contre l’inflation.

Or, les gouvernements, et le gouvernement français tout particulièrement, imposent à l’économie des contraintes inflationnistes. Ils imposent par exemple les entreprises, ce qui augmente leurs prix de revient. Ou ils distribuent des retraites de plus en plus longues avec l’augmentation de la durée de la vie, ce qui augmente la demande sans augmenter l’offre. Ils combinent les deux en France avec la Sécurité sociale : les charges sociales payées par les entreprises alimentant les caisses de retraite.

Il est évident que la Banque centrale doit aussi s’opposer à cette inflation induite par les gouvernements. Plus les mesures gouvernementales sont inflationnistes, plus la banque centrale doit augmenter ses taux courts. Plus la progression de notre pouvoir d’achat se ralentit. Le chômage apparaît.

Or, les gouvernements peuvent tout aussi bien réaliser leurs politiques sociales en utilisant des mesures s’opposant à l’inflation. Prenons l’exemple du pain, solide base de notre alimentation.

– On peut augmenter son prix en augmentant les charges sociales ou les impôts pesant sur les boulangers. On peut aussi augmenter son prix en augmentant la TVA sur la consommation.

– On peut tout aussi bien diminuer son prix en supprimant les charges sociales ou la TVA. Si l’on augmente dans le même temps les impôts sur le revenu pour ne pas augmenter le déficit de l’État, on réduit alors la demande. On s’oppose donc parfaitement à l’inflation. Le prix du pain va baisser dans la même proportion que le revenu des consommateurs. On pourrait croire cette manipulation fiscale inutile pour s’opposer au chômage. Mais le prix du pain baissant, la BCE pourra alors réduire ses taux. Notre pouvoir d’achat augmentera d’autant et le chômage diminuera. C’est ce qu’a fait l’Allemagne de Schröder en 2002.

– On peut enfin augmenter les impôts sur le revenu pour donner des subventions aux boulangers. Le prix du pain baissera encore plus. Mais, en Tunisie, où cette politique sociale a été menée, le prix du pain était devenu tellement bas, qu’on l’achetait pour nourrir ses poules et ses cochons… Il a fallu arrêter l’opération pain pas cher pour tous.

Le jour où l’on comprendra ces mécanismes monétaires simples, le chômage disparaîtra.

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Comments (6)

  • UN chouka Répondre

    De mon point de vue d’ignard, le chomage sèrt de nombreux intérets?

    La pression sur les travailleurs est renforcée a un point tel qu’ils sont obligés d’accèpter des salaires si bas qu’ils ne peuvent souvent plus honorer convenablement leurs charges?.

    Les travailleurs ont le sentiment d’etre des asistés incapables lorsqu’ils se retrouvent en pèriode de chomage ,alors qu’ils font eux aussi tourner la machine avec l’argent de l’état (dette ) ?

    Le chomage, a mon avis, sèrt a légitimer les prélèvements sur les revenus salariés ,les impots et taxes ,alors que cèrtaines entreprises savent s’en afranchir en s’installant ayeur ?

    Le chomage sèrt aussi a imposer de nouvelles lois "libérales "(intèrnationales ) qui ne vont pas dans le sens du travailleur local ?

    Le chomage diminu le pouvoir d’achat ?

    Et surement tout plein d’autres bonnes choses  ETC…………………

    15 octobre 2008 à 8 h 03 min
  • Anonyme Répondre

    Suite à une mauvaise manipulation les commentaire du lundi 13 octobre 2008 – après midi et soirée ont été supprimés.

    Désolé pour ce fâcheux incident.

    Le modérateur

    13 octobre 2008 à 22 h 38 min
  • JLL Répondre

    "Le chômage est un choix de société, pas un problème technique, nos dirigeants savent parfaitement créer du plein emploi, ils ne le font pas et même si il existait une baguette magique pour créer des emplois, nos hommes politiques feraient tout pour la briser. Hitler en deux ans a créé des millions d’emplois. En 39, l’allemagne avait le plein emploi."

    Oui mais à quel prix? Le déficit (la dette) de l’Allemagne allait devenir insoutenable. Oui nos dirigeants savent parfaitement créer le plein emploi: il suffirait pour cela qu’ils ne fassent rien et ca serait bien mieux. Une politique pro-active n’a jamais, jamais, jamais abouti à un résultat. Je ne vois pas comment il peut en être autrement. Peut-être l’immaculé conception? 

    11 octobre 2008 à 1 h 54 min
  • MINUX75 Répondre

    Bonjour Le chômage est un choix de société, pas un problème technique, nos dirigeants savent parfaitement créer du plein emploi, ils ne le font pas et même si il existait une baguette magique pour créer des emplois, nos hommes politiques feraient tout pour la briser. Hitler en deux ans a créé des millions d’emplois. En 39, l’allemagne avait le plein emploi. Nos technocrates européens sans le dire ont imposé la création d’emploi en france en limitant la possibilité pour la france de recourir au déficit budgétaire, la gouvernement CHIRAC d’alors avec une férocité incroyable a dénoncé cette “imposture”, voila le résultat http://www.danielmartin.eu/Economie/Dette2005.htm Le déficit budgétaire d’aujourdhui, c’est l’augmentation des impôts le lendemain et l’augmentation du chômage les jours suivants. Consternant. à bientôt

    9 octobre 2008 à 1 h 47 min
  • sas Répondre

    A mourrir de rire…..

    c’est la(pseudo) droite ripoublicaine qui va nationaliser les banques…….

    puis après la tempête et au retour des dividendes, on fera comme pour le credit agricole en 1989…on cedera en catimini et a quelques initiés les action sous evalué de l’etat …..et on sodomisera encore a sec les sociétaires ou les actionnaires…. ????5 700 000,00 sociétaires floués c’est le titre d’un très bon livre…les demons du credit agricole

    sas

    8 octobre 2008 à 20 h 47 min
  • Florin Répondre

    "Le jour où l’on comprendra ces mécanismes monétaires simples, le chômage disparaîtra."

    Tout est tellement simple pour Monsieur Trémeau ….

    Quel dommage que cette simplicité n’est que simplification abusive, qui occulte les réalités les plus évidentes :

    Le pain si cher (à M Trémeau, et pas seulement) : son prix a  augmenté avec la hausse de la matière première (le blé), mais n’a pas baissé ensuite, lorsque, à partir de l’été dernier, le prix du blé s’est effondré.

    L’essence : son prix grimpe avec celui du pétrole, mais oublie de baisser ensuite …. Certes, le dollar qui est la monnaie de référence pour le prix du pétrole, a lui, augmenté face à l’euro, mais le compte n’y est pas.

    Preuve en est qu’il y a bien d’autres éléments à considérer, en dehors du mécanisme de crédit et de la masse monétaire disponible sur le marché.

    Mais puisque M. Trémeau vous dit que tout est simple …

    8 octobre 2008 à 0 h 49 min

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