L’Europe, espoir ou handicap ?

L’Europe, espoir ou handicap ?

Fustigeant les pro-européens bruyants, le général de Gaulle s’en moquait, mimant qu’ils disaient : « L’Europe, l’Europe, l’Europe, en sautant comme des cabris. »

On notera que ce n’est pas le général de Gaulle qui sautait comme un cabri, mais ceux qui proclamaient leur attachement à une Union européenne en gestation, un paradis en construction, disaient-ils.

En réalité, cette idée d’Europe unie circule depuis longtemps, mais de façon très épisodique. L’empire romain était européen géographiquement, mais, à vrai dire, il était d’abord romain. L’idée européenne apparaît rarement. Le monde, c’était Rome et les barbares. Puis l’idée disparut.

Sans doute, parle-t-on de Charlemagne comme du premier souverain européen. C’est une légende. Charlemagne fut un empereur germanique. Il régnait avec peine sur une multitude d’États plus ou moins anarchiques et éphémères. Il fut avant tout le roi des Francs et facilita la christianisation de l’Europe, dont à l’époque le nom n’existait pas.

Le Moyen-Âge, avec la féodalité, acheva la christianisation de l’Europe (commencée par l’Antiquité gallo-romaine), mais ne put empêcher d’incessants désordres avec cependant le concept d’un saint empire romain germanique, englobant jusqu’à la Bourgogne, sous l’autorité des Habsbourg. Mais ce fut plus une nostalgie qu’une réalité politique adossée à une administration spécifique.

L’idée européenne n’apparut clairement qu’avec Napoléon. On sait comment finit le rêve. Hitler fut également un Européen, qui voulait une Europe germanique. On sait aussi comment cela se termina.

Après la Seconde Guerre mondiale, ses millions de morts et ses destructions gigantesques, l’idée d’une Union européenne structurée et agissante finit par s’imposer dans une idéologie sociale-démocrate avec quelques réminiscences marxistes. C’était la mode à l’époque. Malheureusement, très vite, l’idée engendra une bureaucratie envahissante avec, aujourd’hui, quelque 50 000 fonctionnaires qui gèrent dans une effroyable complexité une entité indépendante, sorte de confédération compliquée. Celle-ci, au même titre qu’une nation indépendante, envoie ses ambassadeurs partout dans le monde.

À un jeune collègue affecté dans un bureau de l’administration française, à côté de l’administration de l’Union, j’ai posé cette question : « Mon pauvre ami, qu’est-ce que vous faites toute la journée ? » Il me répondit, peu glorieux : « Je compte les bœufs allaitants. – Et vous en trouvez beaucoup ? – Oui, surtout, dans le Midi … » N’insistons pas : cela s’appelle de la fraude !

Comme toute grande puissance qui se respecte, l’Union européenne dispose d’un vaste parlement où siègent 751 députés fort bien traités. Ils reçoivent chaque mois 40 000 euros, répartis de la façon suivante : 8 484 euros bruts d’indemnités, plus 4 416 euros de frais généraux, plus tous les frais de voyage remboursés et 24 526 euros pour le salaire des collaborateurs. Bref, cela fait un Parlement européen qui revient à 2 milliards d’euros par an !

Il va sans dire que ce budget parlementaire est alimenté par les pays membres, c’est-à-dire par les cotisations payées. Soit, pour la France en 2017, 18 690 millions d’euros, Bruxelles rétrocédant 13,5 milliards d’euros de subventions, dont 9,2 milliards pour l’agriculture française, ce qui fait dire aux leaders de l’opposition, Marine Le Pen et quelques autres : la France offre chaque année à Bruxelles-UE un cadeau de plus de 5 milliards d’euros.

C’est alors qu’apparaît en Grande-Bretagne le Brexit. Cette décision électorale, prise à une courte majorité, a créé à Londres des problèmes d’une extrême complexité qui devraient causer grand tort aux
Anglais aux plans économique, financier et politique. Déjà, on parle d’une ambassade d’Écosse à Paris ! Pour autant, je ne suis pas sûr que Paris profite de la débandade ainsi créée en Grande-Bretagne. La City de Londres restera probablement à Londres ou se transportera à Francfort, mais ne viendra pas s’installer parmi les gilets jaunes et la CGT, c’est-à-dire dans la pagaille agressive.

Ceci constaté, il faut se souvenir que l’Angleterre n’a jamais été favorable à l’Europe, soucieuse avant tout d’empêcher une puissance du continent de devenir dominante, la France et l’Allemagne furent ainsi, tour à tour, visées.

Ce qui est tout aussi grave, c’est la division qui s’installe dans l’Union. Des États sont mis à l’index par Bruxelles qui leur reproche leur « populisme ». Ces États, la Hongrie de Viktor Orban en tête, plus la Tchéquie, la Slovaquie, la Pologne, l’Autriche et aujourd’hui l’Italie, sont accusés de veiller à leurs intérêts en s’opposant à l’invasion migratoire musulmane. Le moins que l’on puisse dire est que cette ingérence bruxelloise est mal venue, mais elle est, hélas, approuvée notamment par la France de Macron et l’Allemagne de Merkel.

Chirac, déjà, s’était distingué en s’opposant avec succès à ce que soient mentionnées dans le texte fondamental de l’UE les racines chrétiennes de l’Europe – cela, pour plaire aux Turcs qui demandent à être intégrés dans l’UE avec les conséquences désastreuses qui en résulteraient, c’est-à-dire la fin de l’Europe.

Assurément, l’union de l’Europe est souhaitable, mais pas une union qui milite contre son propre intérêt. Les grandes guerres ne se sont pas renouvelées, dit-on – c’est-à-dire les guerres entre la France et l’Allemagne. Très bien, mais ce n’est pas dire que la guerre est supprimée en Europe. Dans l’ex-Yougoslavie, une guerre larvée se poursuit entre des peuples qui ne peuvent pas se supporter. Et cela, c’est plus important que l’étude par la commission des subventions à accorder aux cultivateurs de haricots bio !

 

 

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Comments (5)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    clin d’ oeil historique

    ” arrouba ” , belle femme en … arabe , qui se prononce ” europe ” en grec, est bien un nom d’ origine … sémitique; il est, selon la mythologie grecque, celui d’ une princesse phénicienne de Tyr enlevée par Zeus

    17 février 2019 à 16 h 49 min
  • Alain PROTTE Répondre

    Dans l’esprite des vainqueurs russes ou américains, en 1945, favoriser l’avènement d’une Europe ruinées, battues et soumises ne pouvait être que de profiter au mieux de son potentiel , mais aussi d’y créer un handicap permanent qui la paralyse politiquement, l’empêche de devenir une concurrente, de verser dans le camp opposé et de devenir libre de ses destinées. C’est ce qui fut décidé à Yalta et qui n’a pas changé depuis, malgré les rodomontades grandiloquentes des partisans d’une grandeur européenne.

    14 février 2019 à 11 h 57 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    // il va sans dire que ce budget parlementaire est alimenté par les pays membres, c’est-à-dire par les cotisations payées. Soit, pour la France en 2017, 18 690 millions d’euros, Bruxelles rétrocédant 13,5 milliards d’euros de subventions, dont 9,2 milliards pour l’agriculture française, ce qui fait dire aux leaders de l’opposition, Marine Le Pen et quelques autres : la France offre chaque année à Bruxelles-UE un cadeau de plus de 5 milliards d’euros. //

    Allonger 18.7 milliards pour s’en faire rendre 13.5 milliards. Tout cela administré par des milliers de fonctionnaires européens payés grassement sur le dos des contribuables et avec en plus des représentants payés € 40000 / la pièce.
    C’est cela l’EU et on veut nous faire gober que c’est pour notre bien.

    Si oui alors il faudra voter RN aux prochaines élections. Autant donner sa chance à ce parti pour placer un bon coup de pied dans ce tas de fumier.

    13 février 2019 à 9 h 46 min
    • BRENUS Répondre

      HANS, voter RN ? Mais vous allez être immédiatement dénoncé à jupiter par notre Grand Timonier, Phare éblouissant de l’intelligence suprème, placé là pour tenter de raffermir nos cerveaux ramollis par la propagande lèpreuse de la bête immonde au ventre fécond.
      Et estimez vous heureux si vous ne faites pas l’objet d’une plainte pour pensée déviante constamment surveillée par le parangon de vertu dont nul n’a plus le droit de prononcer le Nom Sacré. A vos souhaits……

      17 février 2019 à 0 h 15 min
      • HansImSchnoggeLoch Répondre

        En Europe nous avons eu surtout la peste ailleurs la lèpre.
        Entre les deux mon coeur ne balance pas et je choisi RN comme moindre mal.
        Au point où nous en sommes il faut bien donner une chance à celles et ceux qui ne l’ont jamais eue.

        Et peu m’importe l’espion qui vient du chaud.

        17 février 2019 à 12 h 02 min

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