Libérer les entreprises pour redresser la France

Libérer les entreprises pour redresser la France

Tout d’abord, il faut rappeler une évidence qui, pourtant, n’est pas partagée par une majorité de Français: dans notre monde, la seule force créatrice de richesse, c’est l’entreprise – et l’entreprise industrielle ou agricole en particulier.

J’entends déjà les hauts cris, alors je vous demande de bien lire mon argumentation et, après seulement, vous pourrez me contredire mais avec des arguments crédibles – et pas seulement avec des affirmations non étayées.

Je vais donc partir de l’entreprise, tout d’abord industrielle et agricole, qui produit une richesse «palpable» qu’elle mettra sur le marché.

Pour arriver à ses fins, elle embauchera des salariés, du producteur au directeur, afin de garantir la fabrication d’un produit, sa commercialisation et éventuellement sa maintenance.

En contrepartie, elle leur versera un salaire, direct (qui se retrouvera sur le compte en banque) et indirect (qui permettra le financement du «social»: principalement santé, retraite et assurance chômage).

C’est donc bien une richesse transférée de l’entreprise au salarié.

Une précision: l’entreprise peut être privée, autogérée, nationalisée ou d’État, le processus est le même, sauf qu’elle est plus performante lorsqu’elle est privée, ce qu’ont choisi une grande majorité des pays – les Chinois y compris qui, depuis Deng Xiaoping, s’y sont convertis (je ne parle que de l’économie).

Et le fonctionnaire, me direz-vous? Il crée surtout des contraintes mais, de toute façon, son emploi est payé par l’État qui prélève des impôts et taxes sur les entreprises et sur les salariés (eux-mêmes rémunéré par l’entreprise).

C’est la même chose en ce qui concerne le «politique» qui, lui, crée des lois et dont la rémunération provient en partie de l’État – payé, nous venons de le voir, par les citoyens et les entreprises.

La culture suit également ce même financement et on peut, là encore, affirmer qu’au final, c’est l’entreprise qui est à l’origine de son financement.

J’ai minimisé ici le rôle de l’entreprise de services, non pas que son existence ne soit pas importante, mais elle est soit une externalisation d’un service qui, au départ, était à l’intérieur de l’entreprise industrielle, soit au service direct de la population (et, dans ce cas, elle rejoint le cycle précédent, c’est-à-dire qu’elle est financée indirectement par l’entreprise industrielle ou agricole).

Vous vous posez peut-être la question : où veut-il en venir?

À une conclusion simple que nos amis allemands ont appliquée voici bientôt 20 ans: lorsqu’on surtaxe nos entreprises, comme en France, elles disparaissent inéluctablement.

C’est d’ailleurs le cas depuis une vingtaine d’années, puisque nous avons perdu la moitié de notre industrie qui est passée à 12% du PIB et que, malgré les incantations de notre ministre des Finances Bruno Le Maire, la France continue, d’année en année, à détruire son industrie jusqu’aux conséquences sanitaires fâcheuses que nous venons de vivre. Dans le même temps, l’Allemagne, elle, a vu son industrie augmenter pour atteindre 24 % de son PIB. Tout simplement en prenant deux mesures qui ont prouvé leur efficacité:
– Baisse drastique des taxes et impôts sur les entreprises;
– Assouplissement des con­traintes sociales et administratives, principalement celles qui pèsent sur les PME.

La fameuse courbe de Laffer montre que «trop d’impôt tue l’impôt». Ici trop de taxes tuent les taxes, tout simplement parce qu’elles tuent les entreprises, au point que la France, devant cette débâcle, a été obligée de s’endetter à outrance, limitant alors la possibilité de soutenir notre économie pendant cette terrible pandémie.

Pour information, l’Allemagne, en plus d’avoir géré la crise sanitaire nettement mieux que nous, a débloqué une aide aux PME de 50 milliards d’euros, alors que nous nous sommes limités à 7 milliards (7 fois moins).

En plus, elle vient de débloquer un chèque de 150000€ pour chaque PME qui aurait perdu 60 % de son chiffre d’affaires, tout en limitant son déficit à 80 % de son PIB, alors que nous serons à plus de 120%!

Il est grand temps de prendre ces mesures que je préconise depuis 20 ans.

En divisant par deux les charges sur les entreprises, on doublera le nombre d’entreprises et donc on conservera le même budget.

Cerise sur le gâteau, on réduira drastiquement nos dépenses sociales parce que le chômage aura pratiquement disparu.

Convaincus?

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Comments (2)

  • ELEVENTH Répondre

    “Convaincus” ?
    Non, pas vraiment. Car il manque une partie importante dans votre texte pour que vos propositions puissent être applicables en France.
    Tout simplement : prôner une baisse des impots et prélèvements divers sans préciser qu’il faudra inévitablement tailler dans les dépenses de ce que ces prélèvements alimentent est une impossibilité garantie.
    Et là, il y a un “loup” comme dit la célèbre Aubry . Et le loup ça mord.
    C’est un peu comme les niches fiscales : dans chaque niche il y a un chien qu’il va falloir décider à lâcher son os.
    Autant demander aux syndicalistes fonctionnaires de réclamer la suppression de leur statut et la diminution de leur nombre.
    Bon courage et respect à vos convictions même si elles sont inapplicables , sauf après une totale décente aux enfers: une sorte de “grand reset”, mais d’un autre genre.

    25 novembre 2020 à 1 h 30 min
    • Claude GOUDRON Répondre

      Si j’ai bien compris il faut attendre la mort lente de notre pays, ça fait quarante ans que l’on reporte les réformes indispensables et plus on attend plus c’est difficile.
      nos voisins allemands l’on fait il y a maintenant bientôt 20 ans pour des résultats incontestables.
      Vous actez que ce sont les syndicats qui nous gouvernent là est votre erreur!
      C. GOUDRON

      4 décembre 2020 à 11 h 35 min

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