Limiter le poids des partis pour sortir du socialisme

Limiter le poids des partis pour sortir du socialisme

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Bien que notre malheureux pays s’enfonce dans le déclin, par la faute de 50 ans d’erreurs politiques volontaires, nous savons bien qu’il dispose de remarquables atouts et qu’il ne serait pas si difficile que le prétendent les médias et les politiciens de le sortir de l’ornière.

Le seul problème, c’est qu’il y faudrait des responsables (et c’est bien, précisément, cette qualité qui manque le plus à nos dirigeants !) qui n’aient pas pour unique objectif leur prochaine réélection. En d’autres termes, soit il faut changer les règles de désignation des élus et empêcher qu’ils soient des « professionnels » de la politique, soit il faut laisser une place à d’autres sources de légitimité politique.

Pour empêcher que les politiciens vi­vent exclusivement de leurs mandats et donc pensent exclusivement à leur réélection, au risque d’aggraver encore la démagogie et le clientélisme ambiants, plusieurs possibilités existent – dont aucune n’est simple à imposer.

On pourrait imaginer, tout d’abord, une interdiction du cumul des mandats, non seulement à un moment donné, mais dans le temps. De la même façon que la loi prévoit qu’à partir de 2017, il ne sera plus possible d’être député et maire, on pourrait prévoir qu’il ne soit plus possible d’effectuer deux mandats successifs de député ou de maire.

On pourrait aussi imaginer – ce serait beaucoup plus radical, beaucoup plus efficace… et beaucoup plus improbable encore que l’interdiction du cumul ! – que tous les mandats politiques soient alignés sur les mandats associatifs et soient donc gratuits – ne prévoyant qu’une forme d’indemnité pour les frais engagés dans le cadre de ces mandats.

On répond souvent à cette suggestion qu’alors, la politique serait réservée aux « riches ». Il est facile de ré­pondre, d’une part, qu’on voit assez peu de pauvres se lancer aujourd’hui en politique ; et, d’autre part, qu’il est faux que les « riches » aient pris le contrôle du monde associatif.

S’agissant d’autres formes de légitimité politique, j’ai dit maintes fois et je répète que le référendum d’initiative populaire serait un excellent garde-fou contre la démagogie politicienne – de même qu’il est arrivé dans l’histoire que le parlement soit un garde-fou de la démagogie référendaire (et, plus souvent, plébiscitaire).

L’exemple de la Suisse montre assez bien que le peuple est souvent beaucoup plus raisonnable que ses « élites ». Qu’il suffise ici de mentionner le refus d’un salaire minimum, exemple-type de la démagogie gauchiste dont – à ma grande surprise, je l’avoue – le peuple suisse n’a pas voulu.

Pourquoi ce qui fonctionne en Suisse ne fonctionnerait-il pas chez nous ?

Je suis évidemment bien conscient du caractère de politique-fiction de ces solutions, dont on voit mal comment le parlement pourrait les adopter. Cependant, il pourrait se faire qu’à l’approche des échéances nationales, certains candidats portent ce genre de propositions – que les médias qualifieront immédiatement de « po­pulistes », naturellement, mais qui auront au moins l’avantage de séduire la majorité des électeurs.

En toute hypothèse, ce qui importe, c’est que les élus soient responsables devant leurs électeurs et non devant leurs partis. Il n’est pas normal que des parlementaires violent leurs engagements sur un simple coup de sifflet de leurs chefs de parti – ces derniers détenant la clé de leur nouvelle investiture et donc de leur avenir.

À ce propos, il faut rappeler que le scrutin proportionnel – que réclament beaucoup d’électeurs de droite, constatant l’absence de représentativité du parlement – donnera encore plus de pouvoir aux partis. C’est la raison pour laquelle je suis beaucoup plus favorable à un scrutin majoritaire à un seul tour (qui empêche toute magouille politicienne et ne donne pas tout pouvoir aux apparatchiks).

Cela étant, les choses sont, de ce point de vue du poids des partis dans la vie politique, en train de changer.

Nicolas Sarkozy vient de s’engager à ce qu’il y ait des primaires ouvertes à toute la droite pour la désignation du candidat de l’UMP à la présidentielle. Bien sûr, vu du côté médiatique, le seul intérêt de ces primaires ouvertes, ce sont les querelles de personnes. Mais, pour nous, électeurs de droite, l’important, c’est de pouvoir imposer nos idées à ceux qui sont censés nous représenter.

Nous l’avons souvent dit dans ces colonnes : nous ne sortirons du socialisme que par l’entente à droite. Et l’entente à droite ne pourra progresser qu’avec les débats d’idées que favorisent ces primaires. C’est pourquoi cette annonce est une bonne nouvelle – y compris pour ceux qui ne sont pas électeurs de l’UMP.


Guillaume de Thieulloy

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Comments (9)

  • huguo Répondre

    ne plus payer l’impot sur le revenu et tout ces macaques disparaitrons.

    12 octobre 2014 à 14 h 39 min
  • Christophe Répondre

    Personnellement je doute de l’opportunité d’un système de primaire,seul les adhérents d’un parti à jour de cotisation se permettront de choisir celui ou celle qui se présentera afin de concourir à une élection.J’y vois une forme de confiscation du suffrage universel.

    9 octobre 2014 à 22 h 15 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      l’ histoire politique et l’ expérience électorale nous apprennent que :

      – les partis [ politiques français ] ont pour fonction ( pas pour raison ) de ” désigner parmi leurs apparatchiks celui qui sera le représentant de ” l’ appareil ” à une élection [ quelle qu’ elle soit ) ; en conséquence les luttes intestines y sont féroces puis qu’ il s’ agit avant toute chose de fidéliser ses propres troupes; le Media est un relais efficace … il suffit de voir l’ effet Juppé

      – une primaire ” fermée ” ne désignera que le SEUL champion des militants que celui ci soit accepté des ” alliés ” ou qu’ il soit l’ objet d’ un rejet virulent ( le cas Sarkozy )

      – une primaire ” ouverte ” est peu différente [ quant au résultat de la désignation du ” champion” ] d’ une primaire dite ” ouverte ” ; les raisons en sont les suivantes : ceux qui tiennent l’ appareil , et la bourse ( même si elle est en faillite comme à l’ U.M.P. ) contrôlent l’ accès à l’ élection des …. électeurs ; ensuite par un système oligarchique pérenne c’ est toujours le candidat ” officiel ” qui l’ emporte ( cas de Hollande )

      restent à parler de l’ influence des ” sondages “sur la désignation du candidat … et là il faut que ceux ci soient ” intenses ” quant au chiffre affiché et constants dans la durée pour faire … renoncer un candidat qui ferait immanquablement perdre sa ” famille ” politique

      tout cela en sachant qu’ environ 4 / 4 des électeurs à une élection présidentielle ne se décide que le jour même après avoir lu les professions de foi

      c’ est la glorieuse incertitude du sport politique français … avec les résultats que l’ on sait : Chirac, Sarkozy , Hollande … c’est à dire certainement pas les meilleurs dans leur camp mais les plus ” tortueux ” dans la manoeuvre … le ” tortueux ” se prolongeant alors tout naturellement une fois arrivé à ce qu’ ils appellent le pouvoir mais qui n’ est dans la réalité que de la démagogie et parallèlement une soumissions à TOUS les lobbies

      comme d’ autre part les sondages ne sont pas ” ouverts ” ( vous ne pouvez jamais proposer quel qu’ un d’autre que ceux que vous dicte le menu médiatique ) il vous reste donc là aussi que le … rejet d’ une personne … c’est une démocratie en ronds de bosses

      10 octobre 2014 à 7 h 53 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        pas 4 / 4 mais naturellement 1 /4

        10 octobre 2014 à 7 h 55 min
  • Fucius Répondre

    Selon moi toutes ces considérations sont vaines.

    La seule échappatoire est la vraie démocratie, la démocratie semi-directe.
    Que le parlement s’occupe du budget et des impôts, mais pas de modeler la société.
    Le référendum d’initiative populaire balaierait les citadelles socialistes et rendrait la liberté au peuple.

    9 octobre 2014 à 18 h 08 min
  • DeSoyer Répondre

    Merci Monsieur de Thieulloy d’avoir un peu clarifié vos positions. Peut-être mon livre “Economie ou socialisme: il faut choisir”, à paraître la semaine prochaine (l’imprimeur serait “à la bourre”), contribuera à éclairer votre lanterne.
    La Droite peut s’en sortir, mais par le haut, ce que je démontre.

    9 octobre 2014 à 12 h 13 min
  • jean Baud Répondre

    Et pendant ce temps la caravane passe,ça urge!

    9 octobre 2014 à 9 h 19 min
  • Laneyrie Répondre

    on pourrait également arrêter le financement public des partis : il n’est pas normal qu le contribuable finance des associations qui ne devraient vivre que des cotisations de leurs adhérents

    9 octobre 2014 à 9 h 10 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    limiter SURTOUT le poids des SYNDICATS ( y compris le …M.D.E.F. ! ) qui prennent les partis en OTAGES !

    8 octobre 2014 à 14 h 38 min

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