Mel Gibson sur le Golgotha

Mel Gibson sur le Golgotha

Je n’ai pas vu le film de Mel Gibson sur le calvaire du Christ et je n’irai pas le voir. Je ne trouve en effet aucun intérêt à regarder torturer et crucifier un pauvre jeune homme idéaliste, qui croyait naïvement pouvoir introduire par sa seule parole un peu de douceur et de fraternité dans un monde de brutes. S’il avait su que sortiraient de son message la boucherie des Croisades, les tortures de l’Inquisition et le massacre de la St Barthélémy, il n’aurait sûrement pas pris de tels risques. Dommage qu’il n’ait pas médité la profonde parole de Confucius : « Le sage, s’agirait-il de sauver le monde, ne sacrifierait pas un seul de ses cheveux. » On m’a dit que le film retraçait toutes les cruautés du calvaire à grand renfort d’hémoglobine et sans nous en épargner les plus épouvantables détails, comme la lente pénétration des clous de charpentier dans les mains de Jésus, filmée en gros plan. Je trouve cet hyperréalisme grandguignolesque du plus mauvais goût. Mon sens esthétique et ma sensibilité m’éloignent résolument de ce genre de spectacle. Faites excuse, mais le sado-masochisme voyeur n’est pas ma tasse de thé. Au demeurant, nul n’ignore que Mel Gibson, révérence faite à son talent, est quelque peu exalté. Il semble qu’il soit passé, lui aussi, directement de l’alcoolisme au mysticisme. Serait-ce décidément une mode en Amérique ?

De toute manière, si Jésus, comme l’affirment les Chrétiens, est d’essence divine, le supplice du Golgotha est incompréhensible, car un dieu, pur esprit par définition, ne peut pas souffrir. S’il souffre, c’est qu’il n’est qu’un homme, et c’est en l’occurrence ce que je crois. Mais si, étant divin, il ne souffre pas, alors c’est que tout ça, c’était déjà du cinéma… J’avoue humblement (une fois n’est pas coutume) ma perplexité. Mais puisque l’un de nos abonnés, docteur en théologie, m’adresse depuis quelque temps des lettres d’une parfaite courtoisie et d’une belle hauteur d’âme, il voudra certainement éclairer ma lanterne.

Cependant, il y a plus grave. J’ai ouï dire qu’on avait accusé Gibson d’antisémitisme, parce que son film met en relief la responsabilité des Juifs dans la mise à mort de Jésus. Pardon, permettez, il y a erreur ! Ce n’est pas le peuple juif, ce sont les prêtres juifs qui ont réclamé la mort de l’hérétique (hérétique du judaïsme, dans ce cas). Mais n’est-ce pas ce qu’ont toujours fait, en tous lieux et à toute époque, les prêtres de toutes les religions, y compris la chrétienne ? Si donc Gibson fait ressortir la culpabilité des prêtres dans cette affaire, c’est un film anticlérical et non pas antisémite. Ne pas confondre, s.v.p. !

Non, ce ne sont pas les Juifs du peuple, mais les lévites du Sanhédrin qui ont exigé la mort de Jésus. Et ce ne sont pas les Athéniens, mais des polythéistes bigots réunis en tribunal d’exception qui condamnèrent Socrate à boire la cigüe (ses juges furent d’ailleurs ensuite mis en quarantaine par le peuple et certains acculés au suicide). Et ce ne sont pas les Italiens, mais les prêtres catholiques du tribunal de l’Inquisition qui brûlèrent vif Giordano Bruno. Ces trois hommes : Socrate, Jésus, Bruno ont d’ailleurs en commun d’avoir refusé de mendier leur grâce et d’avoir marché héroïquement à la mort, illustrant le mot de Nietzsche : « On peut mourir d’être immortel. » Mais de ces trois destins découle une moralité : ce sont toujours les religieux qui assassinent les penseurs, qu’ils appellent « hérétiques ». Du reste, les deux mots sont pour eux synonymes, puisque, si l’on en croit Bossuet, le plus célèbre de nos évêques, « Quiconque pense est hérétique ». Et je ne crois pas que l’on puisse trouver plus grand péché contre l’esprit que cette sentence épiscopale. (Mon théologien a du pain sur la planche !).

Le peuple de Jérusalem ne fut donc pas coupable du calvaire de Jésus, et j’espère que le film de Mel Gibson ne servira pas d’aliment à des haines absurdes. D’ailleurs, la crucifixion était un supplice romain et non israélite. Ponce-Pilate a eu beau s’évertuer à se laver les mains, son lavabo avait une fuite. Car les impérialistes romains demeurent les plus infatigables tortionnaires massacreurs de l’Antiquité, et le seul fait d’avoir inventé l’innommable supplice de la crucifixion (qu’ils réservaient aux non-Romains) suffit à ce qu’ils soient maudits pour l’éternité. Et si je verse volontiers quelques larmes sur le martyre de Jésus, on me permettra de réserver la plus grande part de mes pleurs aux 7 000 crucifiés alignés par les Romains tout au long de la Via Appia, après la révolte de Spartacus, 70 ans avant le Golgotha.

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Comments (16)

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    En complément de Johan : « Ce n’est pas pour baptiser que le Christ m’a envoyé, c’est pour annoncer l’Évangile, et cela sans la sagesse du langage, afin que la croix du Christ ne soit pas rendue vaine. Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu. Aussi est-il écrit : je détruirai la sagesse des sages, et j’anéantirai l’intelligence des intelligents. Où est le sage ? Où est le scribe ? Où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde ? Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse : nous, nous prêchons le Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs. Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes. Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n’y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages ; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes ; et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. » 1 Corinthiens, chap. 1, v. 17-29 « (…) la piété envers Dieu est en abomination au pécheur. » Ecclésiastique, chap. 1, v. 25 « Car la sagesse justifie son nom : elle ne se découvre pas au grand nombre. » Ecclésiastique, chap. 6, v. 22

    3 avril 2004 à 16 h 41 min
  • Adolphos Répondre

    http://lexpress.fr/info/quotidien/faitdujour/jeudi.htm Du journalisme dans toute sa splendeur…

    2 avril 2004 à 19 h 49 min
  • Lola Répondre

    Bonsoir,Monsieur Lance est incroyant, c’est son droit le plus fondamental. En effet, dans son immense amour pour sa création, Dieu laisse l’homme entièrement libre, Dieu donne à chacun individuellement la plénitude du libre-arbitre, en son âme et conscience. J’hésite à voir ce film, pour de toutes autres raisons que celles évoquées jusqu’ici: les souffrances de NSJC, Dieu fait homme pour notre rédemption, ne sont pas un spectacle, il m’est difficile de concevoir qu’on puisse regarder la Crucifixion confortablement assis dans un fauteuil, au chaud, en grignottant des pop-corn! Ceci dit, hommage à Mel Gibson qui apporte là sa pierre à l’Eglise, bien plus efficacement que n’importe quel concil d’évèques contemporain,là où nombre d’entre nous sont passifs, discrets, peu promtes à s’engager temporellement ou matériellement! Savez-vous que ce film provoque un engouement inattendu dans certains pays arabes, Egypte et Syrie notament? En voilà, un signe d’espoir…

    2 avril 2004 à 17 h 57 min
  • JB Répondre

    j’ai vu le film hier et il me parait une bonne cathéchèse tel les mystères qui pouvait être joués sur le parvis des cthédrale. La violence est atténué par la présence de la Sainte

    2 avril 2004 à 15 h 04 min
  • Gilles Répondre

    L’auteur de cet article montre dans sa conclusion un léger problème avec l’arithmétique. La révolte de Spartacus a prit fin en 71 avant JC. Et le Golgotha est le lieu où Jésus a été crucifié (vers 33 AD je crois), pas celui où il est né (à Bethléem si mes souvenirs sont exacts). 71 et 33 font 104. Ah!! Les ravages des réformes de l’Education Nationale entreprises sous Mitterrand se font déjà sentir! Rappelons que nos ancêtres ne sont pas les Gaulois, mais les Francs. La nation franque est née avec le baptême de Clovis et n’aura plus de raison d’exister quand le christianisme aura disparu. En tirant sur le christianisme nous nous tirons une balle dans le pied. N’est-ce pas exaucer les souhaits des Jeunes et de Ceux Qui Les Manipulent?

    2 avril 2004 à 12 h 38 min
  • tannerBoston Répondre

    Merci,merci,merci a Mel Gibson. J’ai vu le film aux US,c’etait formidable, cette brutalite en question vous fait detester la violence et l’injustice.Allez voir ce film,et que le feu spirituel regenere la France.

    2 avril 2004 à 9 h 39 min
  • Adolphos Répondre

    “S’il avait su que sortiraient de son message la boucherie des Croisades, les tortures de l’Inquisition et le massacre de la St Barthélémy, il n’aurait sûrement pas pris de tels risques.” Tout ca ne fait jamais que qq milliers de morts. C’est bien à nous, les héritiers du superbe XXeme siécle, du Socialisme et du Fachisme, d’aller donner des lecon avec nos 150 millions d’assasinés au christianisme…

    2 avril 2004 à 1 h 42 min
  • Adolphos Répondre

    Super ce film ! Je dois dire que j’ai été entrainé par l’histoire -et pour temps, n’est-ce pas, il n’y a rien d’original à attendre de celle ci. Alors oui il y a du sang. Mais pas autant qu’on l’a laissé entendre -ce n’est pas “Nuit et Brouillard”. Et puis quoi, c’est un film sur un complot et une execution : c’est un film pour Homme. Si vous avez des nerfs de fillettes, c’est sur qu’il vaut mieux passer votre chemin. “Au pays de Candy” devrait vous combler. Le film est assez réaliste historiquement. Il y a bien quelques détails erronés, bien sur, mais dans l’ensemble c’est convaincant. Par ailleurs le scénario “bouche les trous” là ou nous n’avons pas de témoignage. Pourquoi pas. Par exemple quand Pilate (Ponce) explique que l’Empereur a promit de le punir de la peine capital si cette province se révoltait. Maintenant si l’on n’a jamais étudier les textes certains éléments de la trame de cette tragédie risquent de rester obscure. Comme par exemple cette obstination du Grand Prétre (et de la classe sacerdotale) à vouloir la tête de Jésus. Elle risque de passer pour du fanatisme religieux, alors qu’il s’agit surtout d’une affaire de gros sous. Mais rien d’antisémite la dedans. Ceux qui voient de l’antisémitisme partout luttent contre leurs pulsions. D’ailleur la phrase “que ce sang retombe sur nous” à été coupé. Donc ce ne peut même pas être anti judaique. D’ailleur ce sont surtout les Romains qui passent pour de gros débiles. Franchement, je serais Italien je ne serai pas content qu’on présente les romain comme des grosse brutes sanguinaires complétement décerebrés. La foule est évidement la grande coupable. Elle brule ce qu’elle adoré 5 jour auparavant. Et le fait qu’elle choisisse de libérer Barabas plutôt que Jésus en dit long sur la psychologie des masses. Surtout que Barabas à une vrai tête de psychopathe ! Bref, vive la démocratie direct et autre fariboles participatives citoyennes… J’ai adoré que le film soit en Latin et Araméen (et Hébreu ? Difficile à distinguer pour moi vu mon niveau dans ces deux langues). Par contre où est passé la koiné ??? Cette régions du monde à été colonisé pendant 300 ans par les grecques. Le grec est la langue internationnal de l’époque. Or personne ne le parle dans le film ! Il n’y a que la fin que j’ai trouvé baclé. En effet, la scéne de la résurection montre Jésus ressemblant un peu trop à un Robocop ou un Terminator se relevant pour repartir à l’assaut. Bref, c’est un bon film qui aborde un sujet peu courrant. Ce qui peut être choque, c’est que l’Occident ose se remémorer une part de sa culture. On à ces dernieres années plutôt vu les groupuscule minoritaire et étranger s’exprimer. Cette “nouveauté” dérange assurément la gauche, vu la teneur des article de Libération sur “La Passion”….

    2 avril 2004 à 1 h 36 min
  • Johan Répondre

    Dommage, mais guère surprenant non plus que Mr Lance n’ait rien compris au christianisme. ” Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu. ” 1 Corinthiens 1:18

    1 avril 2004 à 17 h 11 min
  • pmaill1536 Répondre

    Il semble étonnant que la nature humaine n’arrive pas à accepter la descente de Dieu dans l’humanité déchue, par amour, justement. Vous écrivez que Dieu, pur Esprit ( !) ne peut souffrir. N’avez-vous jamais, vous, homme ou femme, éprouvé dans votre « âme » ou votre esprit (les mots en français sont dangereusement imprécis, hélas) une douleur insupportable ? Pourquoi Dieu, Créateur de toutes choses, ne saurait l’éprouver ? La grandeur du christianisme et du Christ est l’acceptation totale de la condition humaine par le Créateur (moins le péché). La Vie accepte la condition humaine. Tous les grands Conciles (ceux des sept premiers siècles) ont débattu sur cette relation Dieu-Homme en Christ. Sois dit en passant, le Christianisme est la seule religion matérialiste, puisqu’elle proclame la résurrection des corps. Ceci pour dire que le film de M. Gibson, qui ne s’inspire pas des Ecritures mais de Anne Catherine Emmerich et ses visions, est dangereux car il s’arrête à la mort et non la résurrection, et surtout, selon un sondage réalisé aux USA, montre que les Américains n’ont de connaissance de Dieu et du Christ qu’à travers le cinéma (25% de sondés connaissaient Ponce Pilate avant le film, 75% après…). Ajoutons que le Malin, lui, est esprit et méprise l’homme, ce moins que rien en qui Dieu a mis toute Son Amour et L’a fait « de peu inférieur aux anges ». Mystère de la liberté. Dernière chose : les textes bibliques sont souvent faux dans leur traduction. INRI n’est pas Roi des Juifs mais Roi des Judéens (lire St Jean dans le texte). Merci de m’avoir lu , je passais par là par hasard.

    1 avril 2004 à 16 h 06 min
  • Stephane Erler Répondre

    La presse française fait une critique massive et unanime du film « La Passion du Christ » de Mel Gibson. Même Pierre Lance dans les 4 vérites no 440 n’a pu éviter de joindre sa plume à l’inquisition de la pensée unique. Ces âmes sensibles n’ont pas aimé la violence bestiale de la mort de Jésus. L’indignation gagnerait du poids si elle était répétée à chaque film violent qui sort sur les écrans ! C’est loin d’être le cas comme le prouvent Pulp Fiction, Alien 4, Gladiator… portés aux nues par les médias et le public. L’autre critique concerne le risque d’antisémitisme car le spectateur pourrait croire que ce sont les juifs qui ont tué le Christ. Mais je veux croire que l’éducation de nos concitoyens a fait des progrès depuis qu’elle est devenu obligatoire et que l’on ne trouve plus tant de simplets pour faire une généralisation aussi grotesque. Sinon, il faudrait critiquer tout film sur la deuxième guerre mondiale pour ses risques de germanophobie et ceux sur Jeanne d’Arc qui pourraient nous inspirer la haine de l’Anglais. Pour les laïcs francais, la principale faute de Mel Gibson est d’avoir fait une lecture moderne et populaire de la crucification du Christ. La violence du supplice attache le spectateur au Christ comme au héros de film d’action qui « meurt à la fin ». Bref, Mel Gibson est surtout coupable de faire revivre le christianisme en Occident.

    1 avril 2004 à 11 h 41 min
  • theodore Répondre

    jean luc je partage votre avis sur jésus et l’église, mais avant un jugement trop hatif je vais aller voir ce film, après mon jugement…( j’ai déjà un avis intuitif sur la création de gibson mais je préfere me taire pour l’instant ) cordialement

    1 avril 2004 à 11 h 24 min
  • odysseus Répondre

    Comment peut-on juger un film qu’on a pas vu? Une fois de plus, l’article de Mr Lance n’a aucun intérêt.

    31 mars 2004 à 22 h 30 min
  • dolph Répondre

    quoi de plus risible que ces gens qui se satisfont des rumeurs, oui dire, pour se faire une opinion sur un film et qui ensuite nous pondent des centaines de lignes d’inepties alors qu’ils avouent eux meme ne pas savoir de quoi ils parlent, puisqu’ils n’ont pas vu le film? Monsieur lance fait donc partie de ces gens qui suivent, mais n’agissent pas eux meme de leur propre volonté, avec le desir de se faire une opinion eux meme. Une attitude bien francaise s’il en est. Encore une fois vous devriez vraiment aller ecrire au monde ou a l’huma, libé ou le figaro. PArler pour ne rien dire semble etre une la seule corde de votre arc. Decidement monsieur lance semble abonné aux articles rediges en dix minutes et mus uniquement par ses prejuges les plus basiques.

    31 mars 2004 à 21 h 25 min
  • Jean-Luc Répondre

    Monsieur, Je partage presque totalement votre analyse et je n’irais pas voir ce film pour les mêmes raisons que vous. Cependant, étant disciple de Jésus depuis plus de 25 ans, vous comprendrez que ce presque concerne la personne du Christ. Vous noterez que j’évite soigneusement de me proclamer Chrétien, de peur d’être associé à tous les hypocrites, menteurs, assassins et autres malfaisants qui tout au long de l’histoire ont salis le message de Jésus de façon abominable en se déclarants faussement Chrétiens. Je ne fais partie d’aucune Eglise, ne pratique aucun dogme et crois que la Bible présente beaucoup de faits de manière partielle et partiale pour la raison qu’elle a été écrite par des hommes, faillibles et limités par définition. Si je me permets de vous écrire, malgré le fait que je ne soit nullement docteur en théologie, c’est que vous avouez votre perplexité et demandez de la lumière pour votre lanterne. Je répond donc modestement à cet appel et vous présente mon témoignage, que vous méditerez peut-être. Tout d’abord, vous semblez suggérer que vous manquez d’humilité. Laissez moi vous dire que sans humilité, aucune vérité spirituelle ne pourra jamais vous être révélée. C’est le fondement même de toute compréhension de Dieu et malheureusement la pierre d’achoppement principale de l’humanité car elle doit accepter qu’elle est extrêmement limitée et donc ne peut tout comprendre dans sa totalité. Vous définissez Dieu en tant que pur Esprit et vous avez entièrement raison. C’est l’Esprit Créateur de toutes choses, l’Energie Etenelle de Vie ect…. Je pourrais donner de nombreux qualificatifs pour désigner Dieu, comme des millions d’autres personnes, mais ces définitions ne seraient que subjectives et ce Dieu resterait malgré tout lointain et incompréhensible. Mais ce que je SAIS par mon vécu, et non au cours d’études aussi brillantes soit-elles, c’est que ce Dieu mystérieux peut habiter notre âme et se faire connaître à nous sous une forme naturellement adaptée à notre condition humaine. Je le sais car j’ai cru que Jésus était pleinement remplit de cet Esprit, qu’il fesait totalement sa volonté et donc pouvait être considéré comme son Fils. Cette croyance au fil du temps et devenue certitude, car toutes les promesses faites par Jésus se sont révélée exactes. En effet, en mourrant à moi-même, ce qui revient à dire, en abandonnant mon ego et ses chaînes, j’ai accepté à l’âge de 18 ans de donner les rênes de ma vie à Jésus et suivre son enseignement. Or cet enseignement et “simplement” d’aimer son prochain comme soi-même, comme Jésus le fit chaque instant de sa vie terrestre. Losqu’on laisse cet Amour diriger sa vie, on devient également “Fils de Dieu”. Je ne saurais vous expliquer la pleinitude, la joie, le bonheur intense que celà procure. C’est une expérience personnelle unique et absolument inimaginable. Naturellement, notre désir et que chaque être humain puisse être relié à son Créateur par la grâce du Christ qui nous l’a révélé. Jésus est d’essence divine, il s’est humilié en prenant la similitude de la chair humaine afin de nous révéler que Dieu est avant tout Amour et que Amour veut dire don de soi. Pour terminer et illustrer mon propos, sachez que depuis 25 ans, et malgré les hauts et les bas de la vie, cet Amour vit en moi. Je ne sais littéralement plus ce que c’est que la peur, la jalousie, la haine, la vengeance,l’envie, l’arrogance, le mépris, la solitude. Je peux vivre chaque instant de ma vie dans le présent, avec la femme que j’aime depuis 22 ans (sans être marié) attendant la vieillesse et la mort avec sérénité. Pour revenir au film en question,en effet, Jésus a souffert dans son corps comme un homme, mais pas dans son Esprit, qui était celui de Dieu. Mais surtout, celà n’a qu’une importance secondaire. Le passage du Christ sur terre vaut par son enseignement, l’exemple lumineux qu’il a été et sa résurection et non ses souffrances réelles ou supposées qu’il a enduré. Faire un film sur cette réalité de Jésus eu été bien plus utile et intéressant. Quant à votre analyse concernent l’anti-semitisme et la soi-disant responsabilité des Juifs, je suis parfaitement de votre avis. De plus, Jésus a pardonné tous ses persécuteurs (ce qui était inévitable puisqu’il est Amour parfait)et donc que des gens qui parlent en son nom puissent ne pas le faire est naturellement incroyablement stupide et parfaitement inssupportable pour toute personne de bonne foi. Je vous remercie d’avoir eu la patience de lire mon message et vous salue cordialement.

    31 mars 2004 à 3 h 10 min
  • christophoros. Répondre

    Brillant mais creux. Monsieur Lance est perplexe c’est normal. Toute la Grandeur du Christianisme ( et souvent la Beauté ) sous ses trois espèces ( catholique, orthodoxe et protestante ) tient à ces deux mots en latin “Incarnatus est”. Ce film n’en constitue qu’une illustration – qui peut être jugée maladroite et/ou choquante, je le confesse ( c’est le cas de le dire).

    30 mars 2004 à 23 h 51 min

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