Merci aux AAAgences de notation !

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L’annonce du vendredi 13, jour de chance pour la France, est une excellente nouvelle !

La perte d’un célébrissime « A » , ce 3ème dans le label de qualité emblématique, va enfin obliger à la réduction drastique des gabegies innombrables et incontrôlées qui minent les caisses de l’État depuis 35 ans !

Transposons une gestion similaire dans une famille « ordinaire ».

Jean et Françoise Dastier ont 55 ans . Lui travaille depuis 35 ans , elle s’occupe de la maison. Ils hébergent leurs 4 enfants, dont 2 sont encore scolarisés. L’un travaille au département comme agent d’Animation socio-culturelle dans la médiathèque récemment inaugurée, à côté du magnifique Hôtel du Département érigé en 1995. L’autre est à la recherche d’un job, après des stages peu valorisants en entreprise. Les Dastier contribuent au soutien de deux de leurs parents dépendants, dont le père de l’épouse qui vit chez eux.

Ils ont acheté leur maison à crédit qui n’est pas encore à son terme. Pour assurer les études et diverses dépenses, dont les vacances aux sports d’hiver, ils ont contracté 5 autres crédits « revolving » successifs à la consommation. En héritage, ils ont reçu un petit 2 pièces qu’ils louent à une mère-célibataire avec deux enfants qui n’a pas honoré son loyer depuis cinq mois. Membres d’une association, ils hébergent dans leur grenier des sans-papiers qu’ils nourrissent peu ou prou et transportent en ville pour une recherche éventuelle de petit boulot.

D’un autre héritage, ils sont propriétaires d’une modeste résidence à la campagne à laquelle ils tiennent particulièrement pour des raisons sentimentales. Ils ne l’occupent que très épisodiquement, surtout depuis l’adolescence des enfants, mais ils renoncent à louer pour les mêmes raisons, espérant qu’un jour ceux-ci y retrouveront la joie nostalgique de leur jeunesse.

Les revenus cumulés de la famille l’obligent aux impôts et taxes locales qui ont augmenté de 25% depuis leur acquisition. Ils acquittent aussi les frais de cantines des deux derniers.

Jean est cadre dans une entreprise portuaire qui risque la liquidation suite à une grève prolongée des 40 grutiers qui opèrent en monopole sur le site. Grâce à son père qui était agent à Air France, il peut voyager de temps à autre avec toute sa famille à un tarif bien inférieur aux « low cost ». Il en profite pour rejoindre des destinations lointaines où les coûts de résidence sont moins élevés.

Le père de Françoise était cadre à EDF, l’abonnement de l’habitation est à son nom, ce qui leur vaut un prix spécifique très réduit qui les a fait opter pour du tout- électrique, y compris une petite annexe qu’ils louent en gîte de vacances.

Habitant une banlieue de grande ville, Jean emprunte le TER pour se rendre au travail. Mais les grèves et interruptions fréquentes au titre du « droit de retrait » ont affecté ses performances et notoriété dans l’entreprise, menacée par ailleurs d’un plan social qu’il redoute. Certains des ses collègues, représentants syndicaux ou délégués du personnel, ne sont que rarement à poste, la gestion du CE et de ses établissements de montagne étant très exigeante et consommatrice d’attention et de temps…

Pour célébrer dignement le mariage de sa fille aînée, Jean se rend à sa banque pour solliciter un nouveau crédit consommateur. Mais la proposition qui lui est faite par son nouveau et jeune « Relation client » ne laisse pas de l’étonner : «  AAH, Monsieur Dastier, le taux du crédit a considérablement augmenté ces temps-ci. Cependant, comme vous êtes un très bon et ancien client, nous vous proposons un taux exceptionnel à 15,5% » !

La dette publique de la France est celle d’une nation qui vit au dessus de ses moyens depuis 35 ans et qui abuse du crédit « revolving » avec la complicité de toute une population qui a bien voulu croire à l’invulnérabilité d’un État-paternaliste et protecteur.

Merci à Standard & Poors de nous ouvrir enfin les yeux et les oreilles !

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Comments (4)

  • L'AUTEUR Répondre

    Chère(e?)Ozone, Mon roman familial n’est pas antinomique du votre, mais moi je vois plus large! Les faits rapportés ont véridiques et j’ai encore oublié les billets pour les cheminots avec leur retraite de “gueules noires” façon “Bête humaine” ou Zola!! Nous ne sommes plus au 19 ème siècle. Oui je crois à l’effort individuel et non l’assistanat généralisé et obligatoire, sinon laïque, désormais!

    25 janvier 2012 à 13 h 28 min
  • HOMERE Répondre

    La France vit au dessus de ses moyens,de ses petits et de ses grands.C’est la taille critique d’un pays gavé et qui ne redemande.Nous avons importé une classe de prolos qui a reconstitué le panel des cocos et socialos leur servant d’argument pour justifier la France des pauvres.

    Jamais les français n’ont été aussi riches,jamais ils n’ont fait autant pour que nous croyons qu’ils soient pauvres.

    Ozone à partiellement tort et Gizardin à partiellement raison…..une fois passé la faucheuse Hollande ils auront raison tous les deux.

    25 janvier 2012 à 10 h 02 min
  • ozone Répondre

    Roger est cadre supérieur dans une grande entreprise du CAC40,l’année précédente il a décidé avec l’aide du conseil d’administration d’augmenter ses émoluments de 50%,quelqu’un lui rétorque que cela est peut être pousser le char un peu loin,Roger  rappelle au quidam que lui aussi est membre du conseil d’administration de l’entreprise que préside cet importun par le biais des participations croisées,ainsi que la plupart des présents,qu’a cela ne tienne,il est décidé de délocaliser une partie de la production pour augmenter les marges ainsi que de pouvoir rémunérer d’avantage les actionnaires,ce qui n’est pas une mauvaise affaire pour les stocks options que détiennent tous les présents,après tout plusieurs ne sont pas loin de la retraite et le carburant pour les yatchs ne cesse de monter.
    Et puis on est pas des sauvages, pas de soucis pour les employés licenciés,l’état va financer une partie du plan social,il empruntera pour boucher les trous des assedics de cette opération ainsi que de celles des autres décisions a prendre dans les conseils d’administration qui suivrons dans les autres entreprises de ce conclave,il rappelle au passage a un autre des participants qu’au vu de l’état dans lequel il a mis son entreprises qu’il faudra faire une provision pour financer son parachute doré,alors pas de couacs,on lève tous la main.
    On laisse pour la prochaine réunion la décision a propos de l’achat d’actions de l’entreprise pour en réduire le nombre,très bon pour créer de la valeur pour l’actionnaire,avec les délocalisations tous ces magnifiques projets vont devenir faciles,de plus avec cette augmentation du chiffre d’aff  fait a l’extérieur on payera moins d’impôts en France,il n’y a pas de petits profits.
    Pour célébrer toutes ces juteuses décisions rien de mieux qu’aller se restaurer au Fouquet’s,on est si bien entre nous.

    L’article de Mr Gizardin?,totalement partiel et bien représentatif du "libéralisme a la française".

    24 janvier 2012 à 18 h 26 min
  • LORRAINE Répondre

    J’attendais cette dégradation et je souhaite même la banqueroute du pays car ce sera la seule façon de rompre avec la politique d’achat de la paix sociale.
    J’imagine bien l’embrasement dans les banlieues dès qu’on va mettre fin à tous les revenus de transfert et aux soins gratuits mais avant d’en arriver là, ne va-t-on pas ponctionner encore plus les Français qui financent depuis 50 ans la reproduction lapinesque des africains présents sur notre sol ? La question mérite bien d’être posée. Cependant, l’issue est inévitable avec la suppression de :
    -la CAF
    -le RSA
    -l’AME
    -la CMU
    …etc…
    En même temps, il faudra prendre des décisions politiques de grande ampleur qui touchent directement au principe de nationalité.

    24 janvier 2012 à 13 h 46 min

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