Mettons un tigre dans notre moteur

Mettons un tigre dans notre moteur

Quand on augmente la création monétaire, on met plus d’argent à la disposition des entreprises ou des particuliers. Cet argent donne un pouvoir d’achat supplémentaire à tous ceux qui en disposent, la consommation et les investissements augmentent. Le PIB grimpe. Cet argent nouveau est le tigre qu’on met dans le moteur de l’économie.
Mais cet argent nouveau, cette création monétaire, peut avoir un inconvénient majeur. Quand la demande est supérieure à l’offre, l’inflation apparaît. L’argent perd alors de sa valeur. Le tigre qui faisait progresser le PIB de 6 % en rugissant, devient un chat qui fait progresser le PIB de 2,5 % en miaulant…
Quand le tigre rugit, les revenus de tous les individus, donc des pauvres, augmentent de 6 %. Quand le chat miaule, ils n’augmentent que de 2,5 %.
Quand la monnaie nouvelle n’est injectée que dans le porte-monnaie des ménages, elle n’augmente pratiquement que la demande. Elle est donc très inflationniste, le tigre se transforme automatiquement en chat. Quand la monnaie nouvelle n’est injectée que dans les caisses des entreprises, elle est utilisée de différentes manières. Le capitaliste peut en mettre plein ses poches ou les salariés peuvent obtenir des salaires plus élevés. La demande va encore augmenter sans que l’offre n’augmente : l’inflation apparaît. Mais quand les entreprises utilisent l’argent nouveau mis à leur disposition pour acheter des machines plus performantes, pour investir, il n’y a pas d’inflation. Au contraire les prix baissent sous l’influence de la concurrence. Et aujourd’hui, avec la mondialisation, la concurrence des Allemands, des Américains ou des Chinois, ça existe ! L’argent ne perd plus de sa valeur, il en gagne au contraire. Le tigre peut rugir encore plus fort.
Quand le tigre reste dans le moteur, le PIB grimpe, le chômage diminue, et les revenus progressent. Quand le PIB stagne, le revenu des pauvres stagne et le chômage augmente.
Dans la démocratie répartitive à la française, les gouvernements ont un objectif majeur : corriger les inégalités issues du Marché, pour introduire plus de « justice sociale ». Toute une série de lois contraignent en France l’entreprise à donner plus d’argent à ses salariés. Le SMIC ou le 1 % du chiffre d’affaire d’EDF en sont les exemples symboliques. Quand l’entreprise dispose de la monnaie nouvelle, celle-ci est automatiquement canalisée vers le porte-monnaie des salariés. Seule la demande augmente. Quand la loi contraint les entreprises à ne travailler que 35 heures payées comme 39, l’offre baisse de 11 % alors que la demande reste stable. Quand, par tous les impôts qui frappent les riches, on fait fuir les capitaux, les entreprises ne disposent plus des capitaux. Elles n’investissent plus. L’offre stagne au lieu d’augmenter.
Dans tous ces cas, l’État contraint le tigre à rugir moins fort. La démocratie répartitive à la française est un non-sens économique. Elle augmente la demande, tout en réduisant les capacités de l’offre. Il est normal qu’elle échoue lamentablement.
Il est une façon plus efficace d’augmenter les revenus des pauvres. Levons sans hésiter toutes les contraintes inflationnistes qui pèsent sur notre économie. Deux exemples :
– le SMIC transforme en chômeurs tous ceux qui rapportent moins que le SMIC à leur employeur. Supprimons le SMIC et remettons au travail tous les chômeurs créés par le SMIC. L’offre va augmenter plus que la demande, les prix vont baisser. Le tigre va rester dans le moteur.
– l’ISF pousse en dehors de France les capitaux. Supprimons l’ISF. Les capitaux reviendront, les entreprises investiront, les salariés auront un outil de travail plus performant, donc des salaires plus élevés. Les effets pervers du SMIC ou de l’ISF sont bien supérieurs aux effets espérés. Ces deux lois sont, finalement, des lois anti-sociales.

Partager cette publication

Comments (2)

  • chevalier de la Liberté Répondre

    Ce que les économistes keynésiens ne veulent pas avouer, c’est que la création monétaire qu’ils réclament au nom de l’état, c’est l’unique solution pour faire augmenter les prix sans augmenter les salaires lorsque toute flexibilité a été bloquée. ” Avant la guerre, une crise limitait toujours l’oscillation de la conjoncture entre la dépression et la prospérité. Ce qu’il fallait espérer, c’est que l’ampleur des oscillations fût aussi faible que possible. Pour qu’il en fût ainsi, il fallait que la crise ne fût pas différée. Un jour, la crise a éclaté et elle a été ce qu’elle avait toujours été : une tendance au réajustement, entraînant baisse des coûts de production, réduction de salaires, faillites et toutes les mesures habituelles de réadaptation à un niveau d’équilibre permanent. Nous avons pensé que ces réadaptations étaient très désagréables. C’est pourquoi nous avons décidé de les supprimer et inventé une foule de méthodes, de dispositifs servant à empêcher les mouvements de prix. Le résultat en est que le processus d’adaptation n’a pas entièrement disparu, mais qu’il s’est considérablement ralenti. Il s’opère très lentement et la crise qui se résorbait, avant la guerre, en un an ou dix-huit mois est maintenant beaucoup plus mongue, parce que les prix ne se modifient qu’avec une grande lenteur. ” J. Rueff, conférence prononcé le 2 mai 1935 En 1939, 10 ans après le début de la crise, les Etats-Unis d’Amérique étaient toujours… en crise. Merci Roosevelt !

    17 octobre 2004 à 13 h 58 min
  • F&H Répondre

    Bonjour, “- le SMIC transforme en chômeurs tous ceux qui rapportent moins que le SMIC à leur employeur. Supprimons le SMIC.” Pourtant, le SMIC, a été crée en 1950 (SMIG), et, pendant des années et des années, il n’a envoyé personne au chômage… “- l’ISF pousse en dehors de France les capitaux. Supprimons l’ISF.” Pendant l’entre deux-guerre, sous le gvt Blum, les capitaux fuyaient tout autant, et il n’y avait pas d’ ISF… Vous comprendrez donc que je ne sois pas d’accord avec votre analyse, que je trouve purement factuelle, démentie par les faits, qui, eux, sont tétus. Il me semble donc que le problème est ailleurs : – Le SMIC, auquel je rajouterais les prestations sociales, ne sont pas un problème. C’est le nombre immense de personnes, d”ayant-droit”, non-Françaises et non-employées, qui en bénéficient qui sont un problème. – Dans le même sens, payer l’ISF pour construire des écoles ou des hôpitaux ne gênerait personne. C’est la destination finale de cet argent qui, à mon avis, fait fuir ces capitaux. Je rajouterais qu’en France, il n’y a pas que des gens qui ne veulent pas, il y a aussi des gens qui ne peuvent pas, et qui ont besoin de la solidarité nationale. Et, enfin, que tous les chefs d’entreprise ne sont pas des Saint… F&H

    17 octobre 2004 à 8 h 09 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *