Plans de relance : encore la pensée unique

Plans de relance : encore la pensée unique

Cette semaine, comme l’Allemagne vient d’annoncer un nouveau « plan de relance », comme le Président élu Obama met la dernière main au sien, la classe parlante française, en tête de laquelle les prétendus journalistes « économiques », se demande s’il ne conviendrait pas d’augmenter les doses du plan français… Même Nicolas Sarkozy en rajoute une couche, pour les banques.

Le constat est facile à faire : à ce jour, aucun plan de relance ne semble avoir convaincu ni les marchés, ni les opinions publiques que la croissance allait revenir, sous l’effet de ces remèdes.

Ces observateurs, inspirés par la pensée unique (socialiste, dirigiste et réglementariste), ne doutent pas un seul instant ni de l’analyse, ni de l’ordonnance. Ils proposent de jouer sur les quantités…

Mais ils sont dans le rêve. La destruction de richesses due à la crise est une réalité, et non pas virtuelle. Un tel sinistre a des conséquences qu’il est impossible d’effacer. Moins d’actifs immobiliers, financiers, bancaires, industriels, cela veut dire moins de production, moins d’emplois, moins de revenus.

La confiance est partie au galop. La destruction d’actifs a suivi. La confiance ne reviendra qu’au pas. Et la reprise économique aussi.
Il y a un point commun entre la situation précédente et celle de 1973, résultant du quintuplement du prix du pétrole brut. Dans les deux cas, les politiciens ont essayé de faire croire aux Français qu’ils disposaient de moyens secrets et de techniques magiques pour permettre de passer ce mauvais moment. Georges Pompidou, avant de mourir, conseillait à son gouvernement de « ne pas inquiéter les Français ».
De là à les endormir, à leur mentir, il n’y a qu’un pas, vite et souvent franchi. Cela évite à beaucoup de regarder la vérité en face…

La vérité est que le gouvernement n’a à sa disposition que les moyens qu’il va puiser dans les poches des contribuables, ceux d’aujourd’hui ou ceux de demain, sous la forme d’augmentations des impôts ou de la dette, qui n’est jamais que des impôts que paieront nos enfants.
Et le gouvernement n’a aucun autre moyen à sa disposition. On nous parle de concours par « caution », mais une caution est un engagement, hypothétique certes, mais qui peut coûter fort cher, qu’il soit ou non au bilan de celui qui la donne.

On nous parle de crédits engagés « par avance ». Tant mieux pour les bénéficiaires, qui sont en général des entreprises qui ont des créances sur l’État-mauvais-payeur. Mais pour financer en trésorerie ces pseudo-avances, l’État impécunieux doit emprunter, en France ou à l’étranger, ce qui augmente la dette, et assèche en outre l’épargne disponible.

Toute la question est donc de savoir si les ressources mobilisées sous forme de nouvelles dépenses engagées par le gouvernement au titre de ses plans de relance seront mieux allouées, du point de vue de la reprise, qu’elles ne l’auraient été par ceux qui se sont vu prendre ces ressources. Comme toujours il y a « ce qu’on voit » (ce sur quoi le gouvernement communique), et « ce qui ne se voit pas » (qui manquera à celui que Frédéric Bastiat appelait Jacques Bonhomme).

Non pas que les banques, l’automobile, le bâtiment ne doivent pas faire l’objet de plans de réformes et de développement, avec appel éventuellement à de nouveaux capitaux propres, issus de l’épargne générale, d’une façon ou d’une autre. Mais, dans une économie libre, cela doit se faire par appel direct à l’épargne. On dira que, dans ces conditions, l’épargne ne s’engagerait peut-être pas. Ce serait alors un moment de vérité.

Sans une telle épreuve, on est fondé à soupçonner que l’argent public est engagé dans des entreprises hasardeuses.
Or, il ne faut jamais s’obstiner à vouloir combler les trous sans fonds. L’argent qu’on y met manquera cruellement, quand le temps de la reconstruction sera venu. Je crains que la relance ne fasse qu’ajouter du temps à la crise…

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Comments (4)

  • Daniel Répondre

    Marc : Je ne pense pas avoir parlé de dévaluation et de plus je ne prétend aucunement connaitre suffisamment le sujet pour affirmer que telle recette est bonne ou mauvaise. C’est pourquoi je n’ai fait que poser une question. Sauf erreur de ma part, il y a un monopole réservé aux banques pour gérer la création monétaire. Ce monopole est encadré par des régles mais c’est bien un monopole qui ressemble à ceux dont bénéficient certaines "entreprises" soutenues par l’Etat. Je ne vois pas comment ce monopole là serait sans inconvénients pour les citoyens qui sont du côté des payeurs. Quand on connait la proportion des intérêts bancaires entrant dans le coùt de tous les produits ( de l’ordre de 30 à 40% en moyenne ) d’un côté, tout comme dans le coût de la dette publique qui ne pourra jamais être remboursée sauf changement de méthode, de l’autre côté, il serait bon pour les citoyens de considérer ce double problème (?).

    "Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n’hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimèe par la loi. Concrètement, elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents. " Dans "La crise mondiale aujourdhui" de Maurice Allais prix nobel de sciences économiques1988 . Ed. Juglar 1999.

    Cela n’empêche absolument pas les graves inconvénients du nombre de fonctionnaires qui répond plus à des critères mafieux qu’à des critères de civilisation. Mille fois d’accord avec votre analyse. Mais je constate que c’est l’union de ces 2 pompes à fric , à droite et à gauche, qui sont efficaces dans la destruction des personnes soumises à des contraintes de plus en plus démentielles. Les plus fragiles ou les moins averties qui généralement croient en l’honnéteté des règles n’ont quasiment plus aucune chance de s’en sortir.

    Toute information contradictoire m’intéresse.

    17 janvier 2009 à 21 h 49 min
  • Vincent Jappi Répondre

    Le monopole de la création monétaire est justement ce qui a causé la crise.
    C’est dans un système de banque libre  qu’aucun excès de crédit ne peut apparaître,  ce sont les systèmes bancaires libres  qui n’ont jamais engendré de crise.

    16 janvier 2009 à 19 h 18 min
  • Marc Répondre

    A  Daniel . Non mon vieux, ce n’est pas de dévaluation de la monaie dont la Franvce a besoin, mais de la baisse de moitié du nombre de fonctionnaires ! C"est de là que  vient le problême de notre pays ! 50% de la richesse produite par les travailleurs du privé, ne servent qu’à payer les fonctionnaires et les retraités de la fonction publique ! Cela n’existe dans aucun autre pays ! Aucune entreprise ne pourait survivre avec un tel coût de main d’oeuvre improductif ! La France est gouvernée depuis plusieurs décénies,par une armée pléthorique de fonctionnaires, ils sont partout, Toutes nos assemblées, de droite comme de gauche sont pour plus de moitié, issues de la fonction publique ! Comment croire dès lors que ces gens veuillent réellement changer quoi que ce soit, et diminuer le fromage, il est bien trop bon, et nous pauvres couillons de contribuables, nous continueront à payer cette armée de fainéants ! La France, c’est 11 fonctionnaires pour 100 habitants, l’Allemagne, c’est 6, l’Italie et l’Espagne, c’est 4 ! Sans commentaires !

     

    16 janvier 2009 à 14 h 35 min
  • Daniel Répondre

    " L’Etat impecunieux doit emprunter"   

    … avec des intérêts qui grossissent plus vite que la capacité à rembourser.  Quand nous expliquerez vous pourquoi personne, y compris dans les médias,  ne dit clairement pourquoi l’Etat ne reprend pas le monopole de la création monnaitaire? Est ce stupide, difficile ou inutile?

     

    14 janvier 2009 à 21 h 38 min

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