Politique française : À gauche toute !

Politique française : À gauche toute !

Le week-end dernier a, une nouvelle fois, montré la puissance de la gauche en France.

Tout d’abord, le Parti socialiste réunissait ses secrétaires de section à la Mutualité. Et a donné aux observateurs un spectacle sur le thème : « Plus à gauche que moi, tu meurs ! ». Laurent Fabius a ouvert le bal, en réclamant une « opposition ferme, et non pas une opposition en caoutchouc » (sic). Son plaidoyer pour un ancrage à gauche est, pour partie, un calcul politicien. Mais il contribue à durcir encore le PS dans un collectivisme qu’il est désormais seul à défendre en Europe. D’autant plus que les autres leaders du parti ne veulent pas être en reste et en rajoutent encore…

Mais, c’est à droite que le spectacle est le plus inquiétant.

Alors que nous avons dépassé la moitié du mandat, il serait difficile de se faire encore la moindre illusion sur le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin et de Jacques Chirac.

Les deux années qui viennent étant pré-électorales, on voit mal comment on pourrait assister à une baisse des dépenses publiques. Au contraire, le plus vraisemblable sera une inflation des revendications catégorielles, auxquelles le Président s’empressera de donner satisfaction.

Beaucoup ont donc reporté leurs espoirs sur Nicolas Sarkozy. Nous avons eu l’occasion de dire ici à la fois l’intérêt que nous portions à l’action du nouveau président de l’UMP et nos craintes à l’égard de son positionnement idéologique – en particulier, devant son refus du clivage droite-gauche.

Son premier déplacement en province, dans le Nord, à la fin de la semaine dernière, n’a fait qu’augmenter ces craintes. Chacun aura pu entendre que le rival de Jacques Chirac « avait un cœur et qu’il battait à gauche ». Et de donner en exemple sa réforme de la prétendue « double peine », lorsqu’il était ministre de l’Intérieur…

Là encore, il est très probable que les calculs électoraux l’emportent sur le positionnement idéologique. Nicolas Sarkozy a sans doute pris acte de sa mauvaise image d’« ultralibéral ». Il paraît donc choisir la stratégie de Chirac : mainmise sur la droite et discours de gauche. Et il y sera d’autant plus contraint qu’il semblerait que Chirac essaie de le « border » sur sa droite, en particulier en traitant fort bien Villiers – avec peut-être en tête d’en faire un candidat de premier tour…

En tout cas, une absence de positionnement idéologique est déjà un choix : celui du plus fort. C’est-à-dire, aujourd’hui, le choix de la gauche…

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Comments (6)

  • t..larger Répondre

    10 % de chomeurs, un déficit abyssal, des prélèvements obligatoires confiscatoires, etc…etc…etc… C’est la pétaudière, la banqueroute, la quasi guerre de religion, et il se trouve encore des grincheux pour etre mécontents !

    7 février 2005 à 21 h 04 min
  • marc Répondre

    Où est la vérité ?: l’extrême gauche crie à un gvt ultra-libéral et l’extrême droite dit que Chirac est un gauchiste; et si la vérité était que nous ne sommes jamais content!

    7 février 2005 à 17 h 37 min
  • le baromètre Répondre

    Quand la gauche gueule c’est bon signe ! Etant donné que seule la gauche proteste, l’équation est simple, si elle gueule c’est qu’on va dans le bon sens. Pourquoi se formaliser ? Le jour où vous les verrez dire du bien d’un gouvernement la faillite sera assurée.

    7 février 2005 à 10 h 31 min
  • Christophe Pickett Répondre

    QUe les hommes de gauche se réclame de gauche quoi de plus normal nous ne pouvons leur en tenir rigueur. Mais que Chirac prone des idées d’éxtreme gauche que méme nombre d’hommes de gauche trouverait un peu radicale est inquiétant. On a eu droit à Chirac faisant l’apologie de la taxe tobin, du nom de l’économiste qui l’a proposé avant de revenir sur celle ci devant l’évolution des marché, réclamé par l’organisation trotkyste attac ou encore demandant qu’au nom de l’égalité hommes femmes que les salaires soient en partie controlé par l’état. N’oublions pas un anti américanisme bon teint et des liens tenaces avec des régimes moins démocratiques dirons nous. Bref un Chirac qui aurait toute sa place au PCF mais guére à droite.

    7 février 2005 à 9 h 38 min
  • Gaius Répondre

    c’est tout le probleme quel peuple celui du XVI ° ou celui du XX°

    6 février 2005 à 22 h 44 min
  • LESTORET Répondre

    Il est triste de voir que l’épouvantail vu par la gauche, c’est la droite et que celui vu par la droite, c’est la gauche. Quand les partis cesseront donc d’opposer gauche à droite et droite à gauche. Savez vous Monsieur que la France est peuplée de gens qui aspirent à la paix et à un emploi stable ? Plutôt que de se disputer ne serait-il pas mieux que les deux s’unissent pour tenter de satisfaire les justes et légitimes désirs du peuple français ?

    6 février 2005 à 19 h 42 min

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