Entre super-classe et immigration-invasion

Entre super-classe et immigration-invasion

Après mon article contre l’égalitarisme (n° 729), un lecteur m’a objecté que les inégalités so­ciales n’avaient jamais été aussi fortes et que je pourfendais donc des moulins à vent. Mon premier mouvement a été de répondre que les principes égalitaristes n’étaient nullement contradictoires avec une réalité profondément inégalitaire.

Il est bien connu (enfin, bien connu des lecteurs des « 4 Vérités », car je n’ai pas l’impression que l’information circule très bien dans le grand public…) que l’écart entre les plus riches et les plus pauvres est moins important aux États-Unis qu’en France, malgré tout le matraquage fiscal redistributeur que notre pauvre pays a mis en place.
Même si cela paraît, de prime abord, paradoxal, ce n’est pas si aberrant : en refusant de surfiscaliser les classes moyennes supérieures, on permet l’élévation progressive du niveau de vie pour tous. L’égalitarisme est le plus solide ennemi des pauvres !

Pourquoi parler des « classes moyennes supérieures » et non des classes les plus riches ? Parce que l’on sait bien que ces classes moyennes supérieures sont le meilleur soutien d’un véritable capitalisme d’épargne (et non de ce pseudo capitalisme d’endettement qui est la cause principale de la crise actuelle). Et parce que l’on sait que les milliardaires échappent très largement à l’impôt, du fait de la grande mobilité de leur patrimoine et de leurs revenus. C’est ainsi que les très riches, en France, ne paient pas l’ISF et s’acquittent rarement de l’impôt sur le revenu.
Bref, on peut fort bien à la fois se battre contre le très réel égalitarisme que la Révolution de 89 et surtout la Terreur de 93 ont inoculé aux Fran­çais (et dont la passion de la redistribution fiscale et la haine des patrimoines anciens sont les signes les plus évidents) et constater les très fortes inégalités, qui ne cessent effectivement de se creuser.

Je précise que ce qui me choque dans ces inégalités, ce n’est pas l’inégalité comme telle, mais l’hypocrisie qui fait d’un Fabius, pourtant très grande fortune, l’un des instigateurs de l’ISF.

Cependant, l’objection de ce lecteur m’a fait réfléchir à un autre aspect de la question : celui qui concerne la « super-classe » (pour reprendre l’expression de David Rothkopf, ancien sous-secrétaire d’État de Clinton et lui-même familier, sinon membre, de cette super-classe).
Un des dangers les plus graves qui menacent nos sociétés, c’est effectivement le déracinement. Sous deux formes, aux deux extrémités de l’échelle sociale : l’immigration de masse, du côté des plus pauvres ; la super-classe, sans patrie ni racine, du côté des plus riches.
Là encore, le problème n’est pas, en soi, que des très riches se refusent à tout attachement patriotique. Le problème, c’est que nos politiques publiques et nos vies privées sont régies par des gens pour qui nous ne sommes rien et qui ne nous sont rien non plus.

Prenons un seul exemple, emblématique : George Soros, célèbre spéculateur, a réussi, pratiquement à lui tout seul, à faire sombrer la livre sterling à la fin des années 1990 et à obtenir que celle-ci quitte l’union monétaire européenne. Personne ne verrait le moindre inconvénient à ce qu’un Britan­nique, peu satisfait du système économique et politique de l’Union européenne, agisse pour en sortir son pays. Mais, là, il s’agissait d’un homme qui n’avait rien à voir avec le Royaume-Uni et qui se moquait comme d’une guigne des conséquences politiques de sa petite opération ! Ce n’est pas tout à fait la même chose…

L’immigration nous pose un grave problème, car désormais une large partie de nos dépenses publiques est consacrée à entretenir sur notre sol des populations qui refusent, avec la dernière énergie, de s’adapter à nos coutumes et à nos lois, ou de s’intégrer à notre histoire. Notre problème n’est pas leur couleur de peau ou leur origine ; notre problème, c’est que cette couleur de peau, cette origine, cette religion, nous soient renvoyées dans la figure pour nous dire : « Vous êtes coupables envers nous, payez et laissez-vous coloniser ! »

Mais, en face, ne perdons jamais de vue que nous avons également un gros problème avec cette super-classe, mondialiste, sans davantage de racine que nos immigrés, qui nous dit : « Vous n’êtes que des moutons à tondre. Nous nous engraissons sur votre dos, en accumulant les profits et en vous laissant payer les dettes… »

Pas davantage que nous ne pouvons tolérer l’invasion par l’immigration, nous ne pouvons tolérer que cette super-classe, que nous n’avons pas choisie et dont nous connaissons à peine les membres, nous dicte nos conditions d’existence !

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Comments (7)

  • ozone Répondre

    Mais bon sang,laissez un peu de coté le reve americain a la Dick Rivers,elles sont finies les années cinquante,de nos jours le capitalisme d’acaparation est roi,ils se sont acheté tous les politiciens au kilo de barback,un gouvernement de milliardaires pour des milliardaires.

     

     

    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2987

    C’est sur,bientot plus de pauvretée a ce tempo……..

    8 mars 2010 à 20 h 48 min
  • Daniel Répondre


    "Pas davantage que nous ne pouvons tolérer l’invasion par l’immigration, nous ne pouvons tolérer que cette super-classe, que nous n’avons pas choisie et dont nous connaissons à peine les membres, nous dicte nos conditions d’existence !"

    A mon sens un article excellent, un rappel des bases.

    6 mars 2010 à 19 h 12 min
  • Daniel Répondre

    Arnold:

    J’apprécie votre intervention avec le rappel de la parabole,  qui cependant ne touche que ceux qui sont déjà ouverts à une échelle de valeurs respectant l’autre et qui sont sensibles à la "compassion".

    "Bien évidemment, aimer Dieu c’est haïr l’argent et aimer l’argent, c’est haïr Dieu."

    Là ce n’est plus la parabole, c’est le religieux.  Là, je mettrai quelques conditions: aimer Dieu et l’argent est tout à fait possible et j’affirme qu’il est même souhaitable que quelques uns parmi nous soient passionnés par ce double rôle pour compenser le manque de foi en eux mêmes et/ou l’incapacité de leurs compatriotes à prendre leur vie en main et à créer leur avenir.  
    Envisager de réussir en gérant son avenir sur des bases morales de respect des autres demande des motivations exceptionnelles  à ceux qui n’ont rien dans nos contextes sociaux. 

    Encore la notion de mérite réduite et récupérée pour servir et justifier la victimisation selon la vision simpliste de gauche pour acheter les voix et exploiter confortablement la misère qu’il ne faut surtout pas tarir ; 
    … ou à l’autre bout, des individus qui se goinfrent et jouent avec la vie des autres,  selon la justification morale qu’ils ont "pris des risques"  … donc ils ont mérité leur fric! .  Peu exigeants, donc satisfaits de leur non pensée personnelle: c’est le fric qui pense à leur place; et quand le fric produit directement le fric, plus de risques personnels à assumer, donc aucun mérite.
    A gauche, pas de pensée individuelle non plus: c’est le petit droit acquis qui pense à leur place  et surtout pas la construction de l’avenir, leur avenir.   Bien trop peur de la responsabilité de décider
    Gauche … droite… gauche… droite: ça boite mais ça marche encore.

    Qui peut me montrer la différence d’intérêts (fric et pouvoirs) pour le développement de la pauvreté entre la gauche et la droite?  

    Ca ne boitera plus quand les analyses pertinentes des uns sauront intégrer les valeurs indispensables des autres.  C’est au peuple de le faire. 
     

    6 mars 2010 à 19 h 00 min
  • Dubouillon Répondre

    Cette page est indiscutable, et précise la situation.

    Les dépenses publiques sont énormes,

     les chomeurs nombreux ,

     l”invasion dévastatrice alors que les Chrétiens sont égorgés en terre d’Islam et doivent fuir-

    Par simple bon sens , consultons le peuple : un Référendum , clair, juste , efficace.

    Trop peut-être.

    5 mars 2010 à 23 h 17 min
  • Para Bellum. Répondre

    Les Français aiment tellement l’Egalité qu’ils là préfèrent à la Liberté ! (Auteur oublié)

     

    5 mars 2010 à 16 h 34 min
  • Pierre Audabram Répondre

    Il fallait un certain courage ou plutôt un courage certain pour présenter les choses de cette façon. Tout simplement bravo et félicitations.

    Pierre Audabram

    4 mars 2010 à 21 h 48 min
  • Arold Répondre

    La super classe mondiale dit à tous les damnés de la terre, à tous les damnés du Temps : « D’ailleurs, il y a entre nous et vous un GRAND ABÎME, afin que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous, ou de là vers nous, NE PUISSENT LE FAIRE. »

     

    Le capitalisme mondial à mis un abîme infranchissable entre l’argent qu’il détient et les pauvres. Cette super classe sert Mammon, méticuleusement, consciencieusement avec fidélité, amour et vénération. Mammon le lui rend bien, avec cette exactitude et cette précision qui n’appartient qu’aux esprits angéliques.

     

    Étant donné que nous sommes le jeudi 4 mars 2010, après Jésus-Christ, il me semble opportun de rapporter le jugement et la mise au point du maître de l’Ère : « Nul ne peut servir deux maîtres ; car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre; ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. »

     

    Ce qui m’a toujours impressionné dans le capitalisme, qui sévit depuis 150 ans sur la troisième planète du système solaire, c’est que ça fait150 ans que le capitalisme fait de Jésus-Christ un menteur. Le capitalisme a toujours affirmé qu’on pouvait servir Dieu et l’Argent, qu’aimer l’Un, c’est aimer l’autre.

     

    Bien évidemment, aimer Dieu c’est haïr l’argent et aimer l’argent, c’est haïr Dieu.

     

    Le capitalisme n’est QUE de la haine de Dieu.

     

    Ce qui m’a toujours impressionné dans le capitalisme, c’est le courage des capitalistes face au feu. Bien plus grand que celui des pompiers.

     

    Voici la parabole de Jésus-Christ rapportée par saint Luc (16:19-31). On peut remarquer que le riche est innommable, il ne porte pas de nom. Autrement dit, Dieu ne le connait pas :

    «  Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie.

    Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d’ulcères,

    et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche ; et même les chiens venaient encore lécher ses ulcères.

    Le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli.

    Dans le séjour des morts, il leva les yeux ; et, tandis qu’il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein.

    Il s’écria : Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue ; car je souffre cruellement dans cette flamme.

    Abraham répondit : Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne ; maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres.

    D’ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire.

    Le riche dit : Je te prie donc, père Abraham, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père ; car j’ai cinq frères.

    C’est pour qu’il leur atteste ces choses, afin qu’ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments.

    Abraham répondit : Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent.

    Et il dit : Non, père Abraham, mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront.

    Et Abraham lui dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait. »

     

    4 mars 2010 à 13 h 42 min

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