Primaires républicaines : les fausses valeurs

Primaires républicaines : les fausses valeurs

Tandis qu’Hillary Clinton s’inventait 3 grands-parents immigrés (le vote immigré valant bien un mensonge de plus !), Marco Rubio entrait officiellement en lice (à la suite de Ted Cruz et de Rand Paul) en clamant sa « qualification unique » à la présidence des États-Unis, en tant que « fils de deux immigrés cubains ».

Rubio reprend l’analyse de la gauche et des RINOs (Republi­can in name only : républicains de nom seulement) sur l’échec de Romney en 2012 : lui aurait manqué le vote hispanique.
Rubio, qui avoue avoir « versé des larmes de fierté pour son pays quand Obama fut élu en 2008 », se verrait donc bien en « premier président hispanique ».
Il fut porté au Sénat fédéral par la vague Tea Party de 2010, puis s’est embourgeoisé et ramolli au contact de l’establishment, jusqu’à devenir un RINO ne différant de Jeb Bush que par son charme juvénile et son ethnicité…

Il plaît à l’establishment, mais plus du tout aux vrais conservateurs qu’il a trahis avec sa position pro-amnistie.
Il vient de perdre ce qui lui restait de crédibilité, sa soi-disant maîtrise des dossiers de politique étrangère, en votant pour le projet de loi bi-partisan Corker-Menendez qui laisserait Obama ôter, une fois de plus, au congrès son pouvoir constitutionnel de ratifier ou non le marché de dupes qui va faciliter et légitimer l’accès au nucléaire des mollahs iraniens.
Le sénateur Rand Paul voudrait, quant à lui, attirer le vote des blancs laissés pour compte, aussi massif que le vote immigré, et les insaisissables indépendants, en plus du vote libertarien.
Il est le fils de Ron Paul, Monsieur libertarien en personne, et bénéficie donc d’un vaste carnet relationnel.

Il est aussi plaisant que son irascible père est déplaisant : jeune, décontracté, souriant, et typiquement américain, une sorte de Huckleberry Finn qui étale irrespectueusement les scandales récents d’Hillary (Benghazi, les courriels d’État soustraits, le trafic d’influence avec les dons reçus en faveur de la fondation Clinton de pays arabes…).
Il plaît infiniment quand il parle des libertés confisquées, de la constitution bafouée, de l’État qu’il veut faire reculer…

Mais, dans son obsession pour la préservation de la vie privée, il voit les services de sécurité comme l’ennemi n° 1.
Il voit aussi des drones partout, a soutenu le traître Snowden et estime inconstitutionnelle toute mesure de surveillance.

Cet isolationniste (l’Amérique n’a besoin de personne), qui se dit « non-interventionniste », in­carne l’utopie libertarienne : il n’y aurait pas d’ennemis à l’étranger, l’ordre et la paix régneraient si les économies du marché mondial n’étaient pas entravées par des ingérences étatiques. Nul besoin de force protectrice.

Cette vision naïve de la nature humaine et sa détestation pour toute intervention de politique étrangère, militaire, sécuritaire et même humanitaire, le placent à l’écart des républicains (pas seulement des faucons) et à la gauche d’Obama !

Cette position, l’égoïsme « Ayn-Randien » érigé en vertu, n’est pas davantage dans les textes fondateurs !
De plus, il déroge aux principes libertariens : il prône la déduction fiscale pour les études supérieures, ce qui va dans le sens de l’État-providence, pas dans celui de la liberté économique, et il vient de voter pour le projet de loi qui accorde une rallonge budgétaire de 140 mil­liards de dollars de plus à Obama et finance pratiquement tout l’Obamacare sur une clause selon laquelle l’État fédéral s’engage à payer les médecins à la place des assurés !

Lui-même est ophtalmologiste de profession, alors geste (désintéressé ou pas) envers les collègues, le doute s’installe.
Rand Paul n’a également aucun scrupule à signer pour 1 000 $ des exemplaires de la constitution, qu’il révère mais n’a tout de même pas écrite…
La blogosphère libertarienne a bien noté ces faiblesses et les frères Koch, milliardaires philanthropes libertariens, ont annoncé leur préférence pour Scott Walker…

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Comments (6)

  • BRENUS Répondre

    Pourquoi reprendre la formule “d’égoisme” a propos d’ Ayn Rand, comme le fait Télérama, cette mini bible bobo. Prenez la peine de lire totalement son livre (La grève) qui est un pavé de plus de 1000 pages. On a l’impression que cette femme était une sorte de visionnaire de notre situation française actuelle dans les descriptions de situations et de positionnement de politiques et stipendiés de toutes sortes qui mènent un pays à la ruine. Mais, malheureusement nous n’auront pas notre John Galt pour nous sortir de la merde, contrairement à ce qui est suggéré dans son roman prémonitoire.

    11 mai 2015 à 2 h 06 min
    • Jacky Social Répondre

      Bonjour Brenus. Ayn Rand est tres peu connue en France. Il n’existe meme pas de traduction francaise “officielle” et l’on peut effectivement se demander pourquoi (on se doute du pourquoi). Je possede Atlas Shrugged en anglais et en russe qui, dans une des adaptations en francais, est devenu “La Greve”. C’est son chef doeuvre. Cette philosophe de l’objectivisme qui presente des idees rafraichissantes, a eu et a toujours beaucoup d’influence aux USA et c’est tant mieux.

      11 mai 2015 à 6 h 07 min
  • lauranceau Répondre

    Le problème majeur de la pensée libertarienne est que cette dernière confond l’Individu et la Personne.
    Ils soutiennent que les individus sont égaux, ce qui est faux. Seules les Personnes sont égales en Droit.

    7 mai 2015 à 12 h 57 min
  • Jacky Social Répondre

    Ou en est Rick Perry, l’excellent gouverneur du Texas? Ca, ce n’est pas un RINO du tout. C’est un melange de Barry Goldwater et de Ron Reagan. Quand je pense que la France pourrait elire un Juppe comme president pour remplacer M’sieur Hollandouille. C’est a gerber. Les USA doivent etre repris en main. Si Rick Perry se presente, je le soutiens. Sinon, il y a Paul Ryan. Le reste, c’est de la branlette a la Jojo la Trollure.

    6 mai 2015 à 22 h 47 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Hé bien moi, si j’ étais un ( honnête ) citoyen Américain , je voterai sans le moindre doute de la moindre hésitation pour le fils de son père , c’est à dire pour Ron Paul n ‘en déplaise à Mr Guy Millière ( qui je pense est l’ auteur de cet article … ” anti-fasciste ” )

    Les raisons ? Ron Paul est libertarien et isolationniste , deux qualités qui font de lui un yankee moins nocif que n’ importe quel autre démocrate et/ou républicain ( l’ U.M.P/S. du coin ! ) … bref un Américain comme je les ai toujours aimés !

    6 mai 2015 à 13 h 53 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Below the Mason-Dixon line there ain’t no such critter called “yankees”.

      9 mai 2015 à 18 h 19 min

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