Principe de précaution

Principe de précaution

Alors que notre société produit de plus en plus de produits toxiques, chaque année, grâce aux progrès que fait la médecine, la durée de vie moyenne des Français augmente de 3 mois. Jamais, dans l’histoire de notre pays, une prolongation aussi spectaculaire de notre durée de vie et une amélioration aussi forte de notre santé n’ont été observées.
Mais, chaque fois que les hommes mettent sur le marché un nouveau produit, ce produit risque d’être dangereux.
L’amiante donne des cancers du poumon. On a donc retiré l’amiante du marché. D’autres produits semblant moins dangereux le remplacent.
Le tabac donne des cancers et des infarctus. Il tue beaucoup plus que l’amiante. Il serait tout aussi logique d’arrêter la production de tabac. Mais le plaisir que donne le tabac est si fort qu’aucun gouvernement n’a pris la décision d’en interdire la production.
Les troubles que donne le cannabis ne sont pas tous connus, sa toxicité est évidente et chaque jour un peu mieux évaluée. Mais le plaisir que procure le cannabis est tel que de nombreux Français demandent sa mise immédiate en vente libre sur le marché, sans aucune étude.
Le laboratoire américain Merck a mis sur le marché un anti-inflammatoire appelé Vioxx.
La mise sur le marché d’un médicament nouveau est aujourd’hui très difficile. Quand un laboratoire trouve une nouvelle molécule active contre l’arthrose ou contre le cancer, il prend un brevet. Puis pendant 10 à 12 ans, le nouveau produit est testé. On vérifie son efficacité, on vérifie sa toxicité. D’abord sur des animaux de plus en plus proches de l’homme, ensuite sur des hommes – sur un échantillon de 3 000 hommes en général, qui sont volontaires pour effectuer les tests.

Mise sur le marché


L’autorisation de mise sur le marché intervient enfin. Elle est donnée par un organisme étatique, qui étudie tous les tests effectués et prend sa décision.
La mise sur le marché permet une expérimentation à très grande échelle. On passe d’un échantillon de 3 000 à une prescription de près de 100 millions. On a ainsi découvert que le Vioxx pouvait être rendu responsable d’un infarctus du myocarde, une fois sur 3 300 cas environ. Une expérimentation sur 3 000 individus pouvait difficilement mettre en évidence une telle toxicité… Les laboratoires Merck ont retiré le produit de la vente. Un médicament qui calme la douleur ne doit pas exposer à la mort. De plus, tout infarctus survenant chez un malade se soignant avec du Vioxx aurait exposé le laboratoire à un procès.
Les très longues et très coûteuses procédures suivies actuellement pour mettre un nouveau médicament sur le marché font que le coût des médicaments est de plus en plus élevé. Mais, malgré cette augmentation du coût des médicaments, tous les risques ne sont jamais éliminés.
Le principe de précaution poussera les laboratoires et les organismes responsables de la mise sur le marché à augmenter encore la durée et l’étendue des expérimentations. Le prix de revient d’un nouveau médicament va être bien plus élevé. Cette situation n’est pas forcément un progrès.
Une nouvelle molécule empêchant de mourir du sida ou du cancer de la prostate sera testée, et prescrite, quel qu’en soit le coût et le risque encore inconnus. Mais les laboratoires ne prendront plus le risque de tester une nouvelle molécule calmant la douleur d’une arthrose. Son coût étant plus élevé et son risque potentiel encore non identifié, les médecins hésiteront à la prescrire. Une telle situation bloque le progrès et donne un monopole de fait aux vieux médicaments.
Le nouveau vaccin contre la poliomyélite présente moins de risque potentiels que l’ancien qui a été abandonné. Mais il est bien plus cher. Tellement cher que certains pays africains n’ont plus les moyens financiers de l’acheter pour vacciner leurs populations. Le nouveau vaccin fait finalement bien plus de morts, par la non vaccination…
Le principe de précaution est à manier avec beaucoup de précautions!

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Comments (3)

  • T.LARGER Répondre

    d’accord pour la légalisation, mais avec TVA, taxes sécurité sociale, et petits cadres se droguer tue sur le paquet; ça pourrait peut etre renflouer les buralistes

    14 novembre 2004 à 21 h 30 min
  • F&H Répondre

    Bonjour, Red, “la légalisation éviterait de devoir passer par les traficants, ce qui là, ferait “baisser” les tarifs. ” Impossible. Couts de production. Charges sociales. Impots. Même si l’on achète directement aux producteurs, le plus près de chez nous étant le Maroc, le problème serait le même. Frais d’importation. Charges sociales. Impôts. Ce qui est vrai pour tous les produits que l’on importe de la zone Asie ou Afrique le serait aussi pour la cannabis : l’Europe à des couts de productions et un taux de taxation qui rend la concurrence impossible. La meilleure solution reste d’avoir un esprit sain dans un corps sain… F&H

    14 novembre 2004 à 9 h 14 min
  • R. Ed. Répondre

    Deux petites corrections quand-même :le plaisir que procure le tabac, l’accoutumance plutôt et pour l’Etat les énormes taxes qui frappent le produit. Pour le cannabis ou le shit si vous préférez, là, c’est l’inverse :la légalisation éviterait de devoir passer par les traficants, ce qui là, ferait “baisser” les tarifs.

    13 novembre 2004 à 11 h 20 min

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