Réduire les charges des entreprises est prioritaire

Réduire les charges des entreprises est prioritaire

Le 30 août, Nicolas Sarkozy est l’invité de l’Université d’été du Medef. Il annonce qu’il va réduire les charges des entreprises. Il demande en échange aux entreprises d’investir. Donnant-donnant.

Le 30 août 2007, il installe la commission sur la libération de la croissance. Il insiste sur trois points qui lui semblent essentiels : Libérer le travail, augmenter la concurrence et accroître la compétitivité des entreprises.
Nous ne pouvons qu’approuver ces cinq prises de position.

Il faut réduire les charges de nos entreprises pour qu’elles redeviennent compétitives
. C’est absolument indispensable et très urgent. Depuis l’euro, depuis 1999, les charges salariales, fiscales ou légales écrasant les entreprises françaises augmentent bien plus rapidement que celles des autres pays de l’Euroland. Les coûts de production français augmentent bien plus rapidement que les coûts de production européens. Les Français achètent donc de moins en moins de produits français et de plus en plus de produits étrangers. Les entreprises françaises n’investissent plus en France, mais à l’étranger, là où l’on peut faire des bénéfices. Or, sans investissement de productivité, il n’y a pas d’augmentation possible du pouvoir d’achat.

La situation s’aggrave tous les mois et devient très dangereuse, car lorsque le chômage dépasse la barre des 20 %, des troubles sociaux apparaissent systématiquement dans tous les pays, parfois jusqu’aux émeutes. Or, le chômage des jeunes dans nos banlieues est de 24 %. La situation est explosive. Il faut donc réduire très rapidement les charges des entreprises françaises et imiter sans hésiter ce qu’a fait l’Irlande en 1985 ou l’Allemagne en 2004.

L’exemple irlandais est le plus démonstratif des deux. (Voir les statistiques de l’OCDE, reprises et analysées par <www.workforall.org>)
L’Irlande a abandonné en 1985 la politique keynésienne qu’elle suivait et, pratiquement, aujourd’hui, la France est le seul pays développé du monde à s’accrocher à cette politique, sous la pression des archéo-socialistes.

La part de l’État dans l’économie irlandaise atteignait alors 50 %, (France actuelle 53 %). Or toutes les fois que la part de l’État atteint 50 %, la progression du PIB se situe en dessous de 2 % (travaux de Armey, Gwartney ou Laffer). La croissance du PIB irlandais était donc en 1985 inférieure à 2 % (France actuelle 1,7 %). Avec une croissance aussi faible, le chômage est inévitable et il atteignait 16 % en Irlande (France actuelle 9 % + le RMI).

De 1985 à 2001, en 16 ans l’Irlande a radicalement modifié sa politique fiscale.
Elle a baissé de 37 % à 19,3 % l’impôt sur les salaires et de 50 % à 16 % l’impôt sur les bénéfices, deux impôts payés par les entreprises. Sans augmenter par ailleurs les autres impôts du pays.

En toute logique comptable, le déficit budgétaire irlandais aurait dû augmenter. C’est l’inverse qui s’est produit car, à partir d’un certain seuil -30 % – une augmentation de l’impôt aboutit à une diminution des recettes fiscales, pour de multiples raisons (effet Laffer).
La progression du PIB est immédiatement repartie et elle s’est située aux environs de 5,6 % par an. Le chômage a disparu et l’Irlande importe aujourd’hui de la main-d’œuvre française, y compris par Internet.

La dette publique de l’Irlande est passée de 111 % du PIB en 1986 à 30 % en 2002
. Les rentrées fiscales irlandaises ont pratiquement doublé depuis 1985 (x 1,9) Comme les ressources fiscales ont fortement augmenté, les dépenses sociales ont suivi. Les allocations familiales irlandaises ont augmenté de 184 % en 8 ans, de 1989 à 1997. Ce qui explique en partie la natalité irlandaise.
Le chômage des jeunes Français atteignant 24 % et les entreprises françaises étant de moins en moins compétitives, il est urgent d’abaisser brutalement et fortement les charges des entreprises françaises. On pourra ensuite voir quelles autres réformes économiques mettre en place pour pousser les entreprises à investir.

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Comments (11)

  • MESSIAH Répondre

    Quand Jaures nous parle des réussites du socialisme en matière économique, de son ton si docte….

    11 septembre 2007 à 14 h 47 min
  • MESSIAH Répondre

    Florin, en voyant Michael Moore, j’ai appris avec bonheur, que le français moyen gagne 8000 € par mois et qu’en cas de coup dur, il a un cuistot et un torche-cul gratos à domicile pendant sa convalescence.

    Dans le style caricature soviétique, on fait pas mieux !

    Je préfère revoir les infos de 39-45 commenté par Marc Ferro dans le même style, c’est plus vintage !

    11 septembre 2007 à 14 h 47 min
  • MESSIAH Répondre

    Quand Jaures nous parle des réussites du socialisme en matière économique, de son ton si docte….

    11 septembre 2007 à 14 h 45 min
  • Florin Répondre

    Mancney : J’ai pris l’exemple du célibataire pour simplifier. Certains, ici et ailleurs, ne sont pas à l’aise avec les chiffres, et aiment la propagande pure. Moi, quant on essaie de me raconter des bobards, je vérifie (en plus, c’est tellement simple de nos jours).

    si vous savez manier Internet, je vous laisse le soin de vérifier les impôts pour la famille de 2-3-4-5 enfants, plus la belle-mère si vous en avez une. Sachez que très peu de pays pratiquent le quotient familial à la française, donc plus la famille est nombreuse, plus l’écart d’imposition est grand (en faveur des Français).

    PS : J’ai vu hier SICKO – le dernier Michael Moore. A votre place, je serais plus modeste. Avant de nous abreuver de propagande à la soviétique, parlez-nous assurance-maladie aux USA …

    10 septembre 2007 à 11 h 34 min
  • Anonyme Répondre

    Florin : " Comme d’hab, plein d’imprécisions, d’approximations et demi-verités (…)"

    De qui parlez vous? De votre propre texte? Le celibataire N"EST PAS l’exemple standard d’une société humaine ( car, comme les couples de PD, il ne se reproduit pas!). L’exemple précis et de "vérité entiere" est celui de la famille avec deux ou trois momes, que vous etes most welcome de nous offrir. Thanks.

    Best,

    Mancney

    10 septembre 2007 à 2 h 54 min
  • Florin Répondre

    Comme d’hab, plein d’imprécisions, d’approximations et demi-verités, alors que tout un chacun peut vérifier sur Internet cette histoire d’impôts irlandais. Regardons de plus près (sur deux sites, impots.gouv.fr et irishlinks.co.uk) :

    Prenons le cas d’un célibataire qui gagne, dans un premier cas, 34 000 euros / an, dans le deuxième, le double, 68 000. En Irlande, il aura à payer dans le premier cas, 3280 euros, dans le deuxième, tenez-vous bien, 17 220 euros d’impôts. En France, pour les mêmes revenus et même situation familiale, on doit payer 3940 euros et 13 120 euros (bien loin des 17 220 irlandais).

    Un quart des actifs irlandais ne paie pas d’impôt, car gagnant trop peu. En fait, il n’y a que deux tranches d’imposition, particulièrement lourdes, 20% jusqu’à 34 000 euros de revenus, 41% (!!!) au-delà. Sur le résultat brut, il faut retrancher deux tax-crédits de 1760 euros chacun. D’où l’impression d’impôts bas, valable EN BAS DE L’ECHELLE SEULEMENT. Et justement, je n’ai pas le sentiment que B. Trémeau vise à brosser le smicard dans le sens du poil. Les riches Irlandais paient davantage que les riches Français, à revenu équivalent et ISF à part.

    Les "bas impôts" irlandais sont un mythe – un de plus, la liste est longue.

    7 septembre 2007 à 15 h 36 min
  • Jaures Répondre

    Contrairement à ce qui est dit, les charges des entreprises ont baissé depuis 10 ans. Avec les derniers allègement de l’ex-gouvernement, les entreprises sont exonérées de charges jusqu’à 1,2 fois le smic.

    Alléger encore les charges alors que l’on baisse les impôts signifierait soit l’augmentation de la dette (l’état compensant comme actuellement le manque à gagner des organismes sociaux), soit augmenter la tva, soit baisser les prestations sociales (maladie,retraites, allocations familiales,…). Evidemment, le MEDEF se fiche comme d’une guigne de ce qui sera choisi: les  patrons n’ont guère besoin d’allocations et se serviraient de la TVA pour arrondir leurs marges comme ils l’ont fait avec l’euro. Malgré les dizaines de milliards d’allègements de charges la France garde une croissance atone, un chômage élevé et un investissement faible. Là n’est donc pas le remède.

    Enfin, cessez de nous en rabattre avec l’Irlande! Si la France avait reçu de l’Europe la même subvention par habitant, elle aurait touché l’équivalent de 0,6% de croissance. Imaginez 30 milliards d’euros investis chaque année dans la recherche, la formation, les infrastructures: tout le monde parlerait du miracle français. Alors si l’Irlande va si bien, qu’elle rembourse!

    6 septembre 2007 à 18 h 54 min
  • Anonyme Répondre

    On a déjà baissé la taille du président (mais on a augmenté celle des talonnettes)et vous voulez aussi baisser les charges Cette marionnette a un gros défaut qui se voit de plus en plus ,Il parle beaucoup et ne fait rien.Il pense surtout à ses représentations médiatiques.Sinon il est évident que si on gagne plus,on dépense plus dans les commerces,qui eux dépenseront plus et une chaîne de consommation démarre ,et tout le monde est content. Mais plus haut,ils on tant peur de perdre des avantages, qu’ils ne veulent surtout pas changer les choses comme par exemple l’état qui ne paye pas ses charges (J’imagine un huissier qui va frapper a la porte de la hutte de MOI-JE 1er ,bon courage!)

    6 septembre 2007 à 17 h 44 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    06/09/07   – "Les 4-Vérités"

    L’article de TREMEAU Bernard amène de ma part les commentaires suivants:

       – sans contester les chiffres qu’il cite à propos de l’IRLANDE, je pense qu’il est bon de rappeler que ce pays   – comme d’ailleurs l’ESPAGNE – a décollé grâce aux aides massives de l’UNION EUROPEENNE et qu’ensuite ses (leurs) dirigeants, moins dirigistes et moins prisonniers de la Gauche fondamentale, des Syndicats et des lobbies en tous genres que les nôtres, ont su pratiquer le "AIDE-TOI, LE CIEL T’AIDERA" en desserrant les carcans socialo-étatiques qui, en FRANCE, tuent l’esprit d’entreprise et les entreprises.

       – en ce qui concerne le discours de Nicolas SARKÖZY, largement applaudi, certes, par les patrons habitués à la "claque" (au sens théâtral du mot), lors de l’Université du MEDEF, je constate   – une nouvelle fois –   qu’un politicien soit disant de la "droite libérale", fait dans le dirigisme. A quoi cela servira-t-il de continuer à aider les entreprises, notamment en baissant leurs charges, tant que l’on n’aura pas mis un barrage ou plutôt des "écluses" pour endiguer et réguler le flot des marchandises de toutes sortes qui, fabriquées à très bas pris dans des pays dont la main d’oeuvre largement sous-payée ignore les "35-heures", les cinq semaines de congés payés, la retraite à 60 ans, noient de plus en plus la France ? Même en supprimant la part de toutes les charges sociales qui pèsent sur nos entreprises, on n’arrivera pas à combler la différence des coûts de fabrication entre la FRANCE et, par exemple, la CHINE. Les partisans de MAASTRICHT et de l’OMC (au nombre desquels tous les "éléphants" socialistes et tous les "caciques" de la – fausse – Droite, dont Nicolas SARKÖZY, François BAYROU) ont joué aux apprentis sorciers en ouvrant toutes grandes les portes d’un pays qui n’était pas préparé  – aussi bien les entreprises que les salariés – à affronter une concurrence sans lois (je n’ose écrire "sans foi") ni règles. On en voit les résultats aujourd’hui avec la multiplication des fermetures et/ou des délocalisations d’entreprises (particulièrement celles qui fabriquent des biens de consommation !) et le chômage qui va avec…

        – La politique préconisée par l’actuel Gouivernement (si tant est qu’il ait véritablement une "politique" !) me rappelle bizarrement celle d’une campagne du P.C."F" de naguère préconisée par Georges MARCHAIS : "PRODUISONS FRANCAIS". Alors que rien ne sert de produire si, parce que l’on produit bien plus cher que le "marché", on ne vend pas ses produits. Il est vrai que, à leur décharge, les communistes avaient comme modèle l’URSS qui vivait pratiquement en autarcie … Tandis que Nicolas SARKÖZY, lui, a choisi les ETATS-UNIS, dont on sait qu’eux aussi, ils croûlent sous le poids de l’endettement et de la concurrence internationale, pas seulement chinoise…

        – Ceci étant dit, je pense que, pour peu que la Providence lui en laisse le temps, l’esprit d’ititiative et d’entreprise, ainsi que la créativité qui sont le propre du "génie français", la FRANCE pourra encore s’en sortir. L’exemple donné par DECATHLON (publicité gratuite !) qui vient de décider de rapatrier en FRANCE (dans une usine près de LILLE) la fabrication de ses bicyclettes montre une "ouverture". Cette grande enseigne s’est aperçue qu’en faisant fabriquer en CHINE, elle permettait à la concurrence qui, elle aussi, fabrique en CHINE, d’être IMMEDIATEMENT au courant de ses innovations techniques ou autres, et de les copier aussitôt en exigeant au passage de leur fournisseur chinois ou autre de meilleurs prix que ceux accordés à DECATHLON.

        –  J’aurai tout dit, ou presque, lorsque j’aurai indiqué que les "vélos" made en France de DECATHLON ne coûteront guère que 5,oo euros de plus que ceux, identiques, produits en France. Ceci pour le consommateur. Mais si l’on pense aux contribuables qui n’auront plus à payer les indemnités versés aux chômeurs reconvertis en "fabriquants" de bicyclettes ‘"DECATHLON", je pense que, pour peu que cette intiviative d’une enseigne "sportive" se multiplie, CE SERA TOUT BENEFICE.

    Alors, quel crâne d’oeuf parmi la multitude de "conseillers" du nouveau président (des conseillers qui "doublent" (1)- à tous les sens du mot – ceux de François FILLON et de ses ministres concernés par la question – saura tirer les leçons de cet exemple "décathlonien" et mettre en oeuvre un plan qui aidera  toutes nos entreprises innovantes à se remettre à flot ?

    Pour l’instant, on ne les voit "conseiller" que des mesurettes "dirigistes" qui, jusque-là, n’ont servi à rien, si ce n’est à permettre à certains dirigeants "bien en cour" ou à fdes petits malins de profiter d’aides financières payées par le contribuable. Nous sommes dans un pays dont la plupart des soit disantes "élites" ont été façonnées sinon par l’ENA, du moins par le marxisme rampant. Et quand, d’aventure, quelque "crâne d’oeuf" se prétend  "libéral", il est du genre défini par Léon DAUDET, c’est-à-dire qu’ "IL CROIT QUE SON ADVERSAIRE (politique) A RAISON". Ce qui veut dire qu’il va chercher ses idées chez les "grands libéraux" que sont assurément les STAUSS-KAHN, les ATTA.LI, et autres "économistes".de la "gauche libérale", comme si les deux mots étaient faits pour cohabiter. Cohabiter ? nous sommes en pleine "cohabitation" lorsque l’on voit  – sous couvert "d’ouverture" – le nouveau champion de la Droite (toujours "la plus bête du monde") – choisir ses hommes (et femmes) liges auprès d’une Fadela AMARA, d’un ERIC BESSON, d’un Claude ALLEGRE, d’un Jean-Marie BOCKEL, d’un Jean-Pierre JOUYET et d’un Bernard KOUCHNER. Ou encore auprès d’un (D)Jack LANG, d’un Michel ROCARD, d’un Dominique STRAUSS-KAHN et autres socialistes de moindre acabit…

    Je crains qu’avec de pareils conseillers les "sarköcus" (et nous avec), ne soyions pas encore sortis de l’auberge. Pas seulement dans le domaine économique et financier, hélas !

            Cordialement, Jean-Claude THIALET

    (1) il y a là, me semble-t-il, un "gisement" d’économies à réaliser par L’ETAT, sans parler de toutes les résidences "présidentielles" que  l’on pourrait vendre après avoir constaté que le "nouveau président" préférait passer ses vacances sur le yatch d’un ami(2) ou dans une résidence huppée appartenant à d’autres amis (2). Sans parler du restaurant de l’Elysée que l’on pourrait fermer en constatant que Nicolas SARKÖZY préfère inviter ses hôtes dans les restaurants voisins … 

    (2) j’aime à croire que ces "amis" auront le bon goût de ne pas demander au nouveau président un quelconque passe-droit en échange de leurs "civilités" …

       

    6 septembre 2007 à 17 h 34 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    06/09/07   – "Les 4-Vérités"

    L’article de TREMEAU Bernard m’amène aux commentaires suivants:

       – sans contester les chiffres qu’il cite à propos de l’IRLANDE, je pense qu’il est bon de rappeler que ce pays   – comme d’ailleurs l’ESPAGNE – a décollé grâce aux aides massives de l’UNION EUROPEENNE et qu’ensuite ses dirigeants, moins dirigistes et moins prisionniers de la Gauche, des Syndicats et des lobbies en tous genres que les nôtres, ont su pratiquer le "AIDE-TOI, LE CIEL T’AIDERA" en desserrant les carcans sociallo-étatiques qui, en FRANCE, tuent l’esprit d’entreprise et lres entreprises.

       – en ce qui concerne le discours de Nicolas SARKÖZY, largement applaudi, certes, par les patrons lors de l’Université du MEDEF, une nouvelle fois, un politicien soit disant de droite, fait dans le dirigisme. A quoi cela servira-t-il de continuer à aider les entreprises, notamment

     

    6 septembre 2007 à 16 h 26 min
  • Anonyme Répondre

    Thanks, Bernard Tremeau, de rappeller encore et encore, ce que tout le monde DEVRAIT savoir.
    Il faudrait lire votre article tous les soir a 20 heures sur TF1 (ou whatever).
    Best,
    Mancney

    6 septembre 2007 à 15 h 19 min

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