Religion et politique : La visite du pape en France

Religion et politique : La visite du pape en France

La visite du pape en France est un événement religieux et politique d’importance qui appelle les observations et réflexions ci-après :

1. L’organisation de cette visite a été remarquable. Elle a nécessité des mois d’un travail extrêmement minutieux qui a été mené à bien par les ministères des Affaires Étrangères et de l’Intérieur ainsi que la ville de Paris. Dans une telle manifestation, autour de l’une des personnalités les plus en vue de la planète et qui réunit des foules de plusieurs centaines de milliers de personnes, le souci sécuritaire est obsessionnel. Nul n’a oublié la tentative d’assassinat du pape Jean-Paul II, le 13 mai 1981, par un Turc, Mohammed Ali Agça, manipulé par le KGB à qui le bureau politique du comité central du parti communiste soviétique avait, à la majorité, donné l’ordre d’assassiner le pape polonais. Aujourd’hui, en matière de terrorisme, l’islamisme sous l’influence d’Al Qaïda a succédé au KGB. La vigilance doit donc être extrême. Il faut savoir gré à Nicolas Sarkozy d’avoir donné des instructions pour que l’accueil réservé à Benoît XVI soit exceptionnel.

2. On ne peut qu’approuver le nouveau concept de « laïcité positive » développé par le Président de la République dans le but de mettre fin ou du moins d’atténuer la tradition anticatholique des pouvoirs publics en France mais, jusqu’ici, force est de constater que la laïcité a surtout été positive pour l’islam (menus spéciaux dans les cantines scolaires, salles de sport réservées aux femmes musulmanes, tribunaux tenant compte du Ramadan, construction de mosquées aux frais du contribuable alors qu’une partie du patrimoine architectural français est à l’abandon – j’y reviendrai). Espérons que cette nouvelle laïcité sera aussi positive pour l’Église catholique.

3. La tradition d’hostilité à l’égard de l’Église est l’une des constantes de la politique française.
La Révolution de 1789 est entachée de crimes et de massacres commis contre le catholicisme et son clergé. Des livres d’historiens les ont énumérés et décrits. Je me bornerai ici à rappeler l’assassinat en une seule journée de 115 prêtres au couvent des Carmes à Paris en 1792 et surtout le génocide vendéen.
Le représentant du peuple Garnier écrit en 1793 au comité de salut public : « L’armée de Brest a tué 3 000 femmes. Les enfants ont été jetés dans la rivière du Pont aux Baux et tout le pays dans les environs est jonché de leurs morts… »
Rendant compte des opérations qu’il mène en Vendée, le général Turreau fait rapport à la Convention en 1793 : « Nous avons placé les femmes et les enfants dans les églises et nous y avons mis le feu. Tout ce qui peut être brûlé est livré aux flammes… » Ainsi la Révolution française a-t-elle « montré l’exemple » aux unités SS de la division Das Reich qui a commis ce que l’on sait à Oradour en août 1944. Et, comme il ne fallait pas publier ce sinistre passé, on a célébré en grande pompe le bicentenaire de la Révolution, en prêchant sans discontinuer les droits de l’homme à travers le monde !

Puis, ce fut la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l’État dans un esprit, non pas de neutralité, mais d’hostilité contre l’Église. La IIIe République en fut imprégnée où il était bon de « bouffer du curé ». On arrive à Jacques Chirac qui s’est opposé avec opiniâtreté et efficacité à la mention des « racines chrétiennes de l’Europe » dans la constitution de l’Union européenne, ce qui a fort déplu à la majorité des chefs d’État de l’UE et bien sûr au Vatican. Et le 12 septembre dernier on a pu lire dans « Le Monde » Jean-Luc Mélenchon, sénateur socialiste de l’Essonne, qui, relatant la visite du pape dénonce « l’hébétude du spectacle qui risque d’éteindre la vigilance laïque… » sic !

C’est que la religion est « l’opium du peuple » (de gauche), dans un pays où plus de 50 % de l’opinion est toujours à gauche. La totalité des régions, sauf une, est administrée, je le rappelle, par des élus socialo-communistes – et mal administrée avec, là aussi, une dette publique de 125 milliards d’euros à ce jour.

4. Il est vrai que l’Église catholique connaît une profonde désaffection. La société française est l’une des plus déchristianisées d’Europe
. La proportion des croyants qui fréquentent les églises au moins un dimanche par mois plafonne à moins de 5 % des quelque 60 à 65 % des Français se déclarant encore de « culture » catholique. Alors, où vont les non-croyants ? Eh bien, ils vont vers d’autres croyances : les sectes par exemple, où la stratégie est la même que dans le socialo-communisme : « Donne-moi ta montre et je te donnerai l’heure. » Ils deviennent adeptes du bouddhisme, une religion certes éminemment respectable mais qui ne figure pas parmi les racines de l’Europe qui sont grecques, romaines et chrétiennes.
On peut ajouter à cela les nombreuses conversions à l’islam avec des candidats terroristes qui recherchent le martyre et ainsi peuvent rejoindre Allah le tout-puissant et le miséricordieux. Mais le plus grand nombre adore le veau d’or, c’est-à-dire la société de consommation, dont le grand-prêtre est la télévision, une école de perversion pour qui manque de discernement.
Bref, le pape Benoît XVI aura du mal, je le crains, à obtenir que la « Fille aînée de l’Église » fasse davantage preuve de religion et aussi d’un peu de bon sens…

Christian Lambert
Ancien Ambassadeur de France

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Comments (4)

  • UN chouka Répondre

    Pourquoi, ne placerait’on pas la trahison avec la puissance du fric au sommet de la piramide ?

    30 septembre 2008 à 8 h 18 min
  • soutanivore Répondre

    MON BON F… ECCLESIOPHAGE

    ON SE FAIT UNE PETITE BOUFFE?

    salut et fraternité

    26 septembre 2008 à 18 h 22 min
  • Ecclésiophage Répondre

    La visite du pape en France est un événement religieux et politique d’importance qui appelle les observations et réflexions ci-après :

    1. L’organisation de cette visite a été remarquable. Elle a nécessité des mois d’un travail extrêmement minutieux qui a coûté au contribuable une bonne pincée de millions d’euro ce qui, pour un pays " en faillite (FILLON) dont " les caisses sont vides (Sarko) est un véritable scandale ! Tout cela pour recevoir le gourou d’une secte qui a les faveurs de l’Elysée dont le locataire affiche son plus grand mépris de la constitution et de la loi républicaine.
    2. On ne peut qu’approuver le nouveau concept de « laïcité positive » Qu’un ex haut fonctionnaire puisse proférer de telles âneries, ça dépasse l’entendement. La laïcité n’est ni positive ni ouverte ni tolérante ni… Elle est REPUBLICAINE et n’admet aucun adjectif modérateur n’ayant d’autre intérêt que de la dénaturer. La laïcité, c’est la liberté de conscience, l’égalité devant la Loi et la fraternité entre les citoyens. Remettre en cause la laïcité c’est également  remettre en cause les autres concepts qui sont les piliers de la République. Et les largesses accordées à l’islam par Sarko sont anti laïques !

    3. La tradition d’hostilité à l’égard de l’Église est l’une des constantes de la politique française.

    La maladie d’Alzheimer vous guette ! Vous vous souvenez des faits anciens et vous oubliez les événements plus récents. Laissez moi vous rafraîchir la mémoire. Le moine bénédictin Miroslav Filipovic Mastorovic, sous le haut patronnage de l’archevèque de SARAJEVO dirigea de 1941 à 1943 le camp de concentration de JASENOVAC où périrent 50000 personnes. Ça ne vous rapelle rien ? Got mit uns non plus ? C’est quand même 10 millions de morts ! Et une bonne partie des ordures responsables de ces horreurs ont pu échapper à la justice grâce aux fillières d’évasion vers la SYRIE ou l’ARGENTINE organisées par les religieux. L’acte fondateur du Vatican lui même est signé de…MUSSOLINI, c’est dire ! Vous avez la mémoire sélective. Je vous rappelle également que la Révolution se battait contre les royalistes pour l’établissement de la RÉPUBLIQUE grâce à laquelle vous avez pu largement profiter de tous les avantages qu’elle accorde à ses ambassadeurs…Ce n’est pas un hasard si les royalistes sont également calotins. Les rois se gobergent aux frais du peuple et engraissent la curaille , laquelle est chargée de maintenir le peuple dans une bêtise crasse qui le pousse à se prosterner devant les rois. Un genre de ménage à trois où le pauvre est le cocu.

     Ainsi la Révolution française a-t-elle « montré l’exemple » aux unités SS de la division Das Reich qui a commis ce que l’on sait à Oradour en août 1944. NAVRANT ! A moins que vous ne soyez complètement idiot…


    4. Il est vrai que l’Église catholique connaît une profonde désaffection. La société française est l’une des plus déchristianisées d’Europe
    .

    Saint Augustin recommandait que l’homme ne cherche pas à percer les secrets de la nature. Ça ne pouvait que lui nuire. Tu parles,Charles ! Ça risquait surtout de montrer au pauvre citoyen que l’église lui racontait des salades. La terre est plate, le soleil tourne autour, quand on est mort on récussite, les premiers seront les derniers, j’en passe et des pires. La religion est comme les étoiles : pour briller elle a besoin d’obscurité. Fort heureusement, les savants ont fait fi des exigences monacales et, au fur et à mesure des découvertes, les lumières de la raison éteignent les étoiles de la religion. Ajoutez à cela les scandales à répétition des affaires de pédophilie dissimulées au plus haut niveau de la secte (rapport Maura O’Donohue) viols de nonnes, avortement charcutiers clandestins et vous aurez l’explication de la profonde désaffection. Le bon sens fini toujours par l’emporter.

    Avec votre mentalité, qui transparaît dans votre article, vous ne devriez avoir aucne peine à décrocher un poste de nonce ou d’ablégat. A défaut, essayez garde suisse.

    Salut et fraternité !

    24 septembre 2008 à 23 h 38 min
  • Magny Répondre

    Et c’est reparti : encore une couche de massacres que l’on s’envoie à la figure les uns les autres . Et oui les armées de la république ont massacré des hommes et des femmes , et les nazis aussi , et les catholiques aussi pendant la Saint Barthélémy ( entr’autres ) . Pendant une guerre les protagonistes veulent gagner , parfois à tout prix , sans aucune considération , en se cachant derrière leur conception du "bien" , c’est aussi simple que ça . Bien sûr nous sommes super-évolués à notre époque et les massacres sont toujours le fait des non-occidentaux … sauf que si notre sol était menacé , et notre mode de vie ou notre famille également , il se pourrait bien que notre cerveau repasse en mode "nettoyage par le vide" , quitte à s’excuser après . "Plus jamais ça" c’est une contine pour enfants sages : malheureusement nous savons tous comment les hommes ont du mal a dominer leurs émotions .  

    Le bon sens en France c’est plutôt mal parti , ou plutôt ça dégringole toujours autant . Pourquoi ? Mais parce qu’une société est comme un poisson , ça pourrit par la tête . En 1248 Saint Louis part en croisade avec son fidèle Sire de joinville , qui racontera cette belle épopée dans un livre . On n’imagine pas le roi s’arrêter à Chypre et décider de faire demi-tour parce qu’il ne le sentait plus , tout compte fait . Cela serait mal passé dans la chrétienté , et comment aurait-il pu imposer du respect à son peuple et à ses vassaux ? Les intellos de gauche ne comprendront jamais cette grandeur du Moyen-age , ce respect de la parole , cet honneur entremêlé avec la foi . Du vilain au roi il y avait toute une chaine de respect et de devoirs , temporels et spirituels , qui formaient une civilisation rayonnante , malgré ses défauts et ses faiblesses .

    Mais nos hommes politiques contemporains se permettent de promettre pour se déjuger dès que ça les arrange , continuellement , et en infantiles finis accusent toujours les autres de ce qui ne va pas . Comme disait mon père << la parole vaut l’homme , quand la parole ne vaut rien …>>. Et après on se plaint que le peuple se décourage et grogne !

     

    24 septembre 2008 à 18 h 31 min

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