Reprise ou croissance molle ?

Reprise ou croissance molle ?

Il semble que la reprise soit là aux États-Unis. Mais à dire le vrai, la reprise paraît se dessiner sur tous les continents, ce qui permet à Olivier Blanchard, chef économiste du FMI, d’assurer que « la reprise économique mondiale a commencé ». L’OCDE, dans son dernier rapport de conjoncture de septembre 2009, adopte le même point de vue.

Force est de reconnaître que le « commencement » de cette reprise – si c’est confirmé sur les prochains mois – est une « surprise », une « bonne » surprise. Car le rebond serait en effet d’une rapidité historique sans précédent.
Souvenons-nous – ce n’est pas si vieux – de la sévérité de la crise fin 2008-début 2009… Par suite, on voyait nos pays s’enfoncer dans une dépression forte et longue.

Pourquoi la reprise a-t-elle été beaucoup plus précoce et rapide que ce que l’on pouvait envisager raisonnablement face à la sévérité de la dépression ? La réponse à cette question est quasiment unanime chez tous les commentateurs : ce sont les mesures gouvernementales qui ont limité l’ampleur de la dépression et accéléré la reprise.

On peut donc affirmer avec assurance que c’est bien l’action très forte des pouvoirs publics lancés dans une course de vitesse contre la dépression qui a conduit, à coups de milliards (100 milliards d’euros pour le plan de relance français), à amortir l’ampleur « normale » du recul économique sur le seul jeu des forces de marché et à avancer la reprise.
Bien sûr, l’interrogation qu’on ne peut éluder à ce point de la réflexion est la suivante : si la reprise a bien commencé, ce rebond va-t-il être durable ? La majorité des experts incite à la prudence en reconnaissant que les signes de la reprise sont « timides », que les fondations de la reprise sont « fragiles », bref que rien ne garantit vraiment qu’il ne s’agira pas d’un simple rebond…

Le mur de la dette et la croissance molle

La reprise actuelle est en grande partie « dopée » par l’intervention des pouvoirs publics. Lorsque l’économie privée aura moins de soutien public, sera-t-elle prête à prendre le relais et à assurer une croissance auto-entretenue, sans « béquille » ? On comprend les hésitations des gouvernements face à la situation actuelle. C’est ainsi que, chez nous, les mesures exceptionnelles qui devaient s’arrêter au 31 décembre 2009 (prime à la casse, dispositif « zéro charge » dans les TPE…) ont été prolongées au-delà et on essaiera – pour citer le ministre de l’Économie, Christine Lagarde – de sortir de ces dispositifs « sur la pointe des pieds » !

Il s’agit bien en effet d’éviter une rechute de l’activité dès mi-2010, compte tenu du fait que l’investissement, la production, la consommation privés paraissent trop « plombés » pour assurer dès cette époque une croissance auto-entretenue suffisamment robuste. D’autant que se prépare, semble-t-il, sur les prochains mois une détérioration significative du marché du travail et donc du pouvoir d’achat.

« L’avenir » de la reprise – on le perçoit – est loin d’être définitivement assuré. On semble bien s’orienter vers une période de croissance « basse », de faible ampleur avec un scénario qui pourrait ressembler à celui des années 30 ou à celui du Japon des années 1990-2000.
Si l’on veut éviter absolument la référence aux années 30, le scénario japonais paraît pour beaucoup devoir s’imposer sur les prochaines années : la croissance annuelle moyenne japonaise n’a pas dépassé les 1,6 % de 1990 à 2002, avec pourtant pas moins de 12 plans de relance durant cette période.

Vision trop pessimiste, objecteront certains. Et, pourtant, une telle phase descendante est possible, sinon inéluctable. Dans nos pays, le privé ne peut plus se permettre longtemps les délices pervers d’une croissance à crédit. Et les États ne pourront malheureusement pas régler les difficultés par la croissance indéfinie de l’endettement public : ce serait trop simple, trop miraculeux.

La croissance par endettement privé infini est terminée, et le relais par endettement public infini est impossible. Les années que nous vivons, celles qui s’annoncent, seront donc pour les États-Unis et nos pays (les pays émergents seront proportionnellement moins touchés par ce ralentissement) des années de croissance « molle », les particuliers, les entreprises, les États étant confrontés au « mur de la dette ».

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Comments (2)

  • Anonyme Répondre

    *** L’effondrement probable des Etats Unis ***

    Cause première

    La confusion entre le pouvoir politique et la haute banque.

    A partir du moment où le pouvoir d’émission monétaire est entre les mains de la Fed, sans contrôle du pouvoir politique, la cause première de l’effondrement des Etats Unis est là.  Le plus étonnant est que cela ait tenu pendant si longtemps sans s’écrouler.

     Que des banques privées à  intérêts privés gèrent l’émission monétaire cela laisse rêveur partout dans le monde sauf aux Etats Unis. Qu’une banque privée ait le monopole des transactions sur l’émission des bons du Trésor, et donc des commissions sur ses transactions, cela laisse aussi sans voix les économistes européens. Autrement dit, plus l’Etat américain s’enfonce dans les besoins de financement, plus Goldman Sachs s’enrichit. Celui qui a acheté des actions de cette banque en décembre a multiplié sa mise par trois (au dernier coup d’oeil que j’ai donné sur le cours de cette organisme de bienfaisance). On ose y croire, les prédateurs vont pouvoir provisoirement se goinfrer sur la ruine du pays.La planche à billets fonctionne au profit des banques privées qui achètent  gratuitement le pays. C’est fou.

    Que le président de la Fed se contente de répondre "non" quand on lui demande où est passé l’argent débloqué en direction des banques, cela laisse rêveur l’économiste que je suis. Dans ma probité candide je croyais que la Fed était audité tous les ans. On m’explique que cette structure est opaque et qu’il n’y a jamais eu d’audit. Incroyable! le pharaon peut donc acheter par cartel de banques interposé tous les médias, chouchouter (financièrement) les membres du congrès les plus batailleurs et imposer un pouvoir discret mais omniprésent aux autorités élues. Les Etats Unis ont la démocratie plein la bouche et la ploutocratie au sommet.

    Conséquences

    Le peuple américain peut se voir saisir ses biens immobiliers sans que la haute banque manifeste la moindre émotion. Le chômage est salué par des hausses boursières. La purge des effectifs a évidemment  pour la banque un intérêt boursier évident. Les déficits publics monstrueux rapportent des intérêts sur les bons du trésor. Les vampires de Wall Street ont donc gagné. A la limite le pays peut sombrer, la haute banque reste prospère et il suffit d’une bonne armée pour maintenir l’ordre ploutocratique. Je caricature à dessein. Ce qui est émouvant c’est l’égalité devant le dépôt de bilan, les grosses banques sont trop grosses pour tomber, les petites gens et les petites banques sont à liquider. Quel ordre régalien! Ce n’est pas tout à fait Saint Louis sous son chêne, mais le président prête serment sur la Bible avec la main sur le coeur. In Go(l)d we trust.

    Remèdes

    Dans un pays qui tient debout, le roi émet la monnaie.  On me dit qu’Abraham Lincoln et John Kennedy ont été assassiné après avoir voulu reprendre le pouvoir sur l’institut d’émission. Si c’est vrai, les Etats Unis sont en fait sous l’empire des banquiers et la fin des Etats Unis serait alors liée à la maffia qui a pris le pouvoir depuis très longtemps. On n’ose y croire, car cela sent trop les thèses complotistes, mais ce qui est curieux, c’est que plus le temps passe plus le congrès est acculé par la situation à interroger Ben bernanKe qui apparait comme le vrai président des Etats Unis. Mister Obama est un charmant garçon, s’il peut auditer la Fed je croirai à son pouvoir, pour l’instant je regarde avec ironie le discours sur la relance. Je ne suis que le cours de l’once d’or en dollars et la courbe du chômage. Ces deux paramètres sont truandés mais finissent par l’emporter sur les manipulations.

    L’effondrement est certain, ou alors le roi fait son coup de majesté, avec ou sans gilet pareballes.

    La monarchie se venge de ses simulacres.

     

     

     

     

    13 novembre 2009 à 11 h 29 min
  • Anonyme Répondre

    Il n’y a pas de reprise aux Etats-Unis. Seule l’administration socialiste americaine est source de croissance. Le prive est en panne. On punit le prive. Le credit est en panne. On embauche plus. Apres un stimulus de 850 billions de $$$ en fevrier pour eviter un chomage de 8.5%, le chomage a atteint un niveau de 10.2% en Octobre et  va continuer a augmenter dans les mois qui viennent. Notre marxiste-community-organizer-ideologue nous propose une nouvelle conference sur le chomage en decembre prochain. La bonne nouvelle est que de moins en moins d’Americains l’ecoutent et n’ont qu’une hate: retourner aux urnes en 2010 pour arreter cette abomination, aider les entrepreneurs, reduire les impots et creer des emplois prives. Alors seulement nous pourrons parler de possibilite de reprise.

    Constitutionnellement votre.

    13 novembre 2009 à 1 h 20 min

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