Sarkozy, les résultats ne sont pas au rendez-vous

Sarkozy, les résultats ne sont pas au rendez-vous

On ne peut qu’être frappé, et même sidéré, par la fougue permanente de Nicolas Sarkozy (voir page 6 l’article de Pierre Lance). Ce qu’il a encore démontré le jeudi 20 septembre en direct à la télévision.

Pour l’instant, les résultats ne sont pas au rendez-vous. On dira, comme François Fillon : c’est normal, le gouvernement n’est là que depuis trois mois. C’est méconnaître que, si tous les entreprenants de ce pays croyaient à la rupture et au renouveau, ils anticiperaient, ils investiraient et ils embaucheraient. Et c’est ce qu’ils ne font pas.

Le président de la République renouvelle son engagement de réaliser tout ce qu’il a promis. Ce qui exclut, pour commencer, tout ce qui est hors du champ strict de son programme de campagne. Par exemple, il n’a jamais dit qu’il supprimerait l’ISF et encore moins l’impôt sur les plus-values. Il a bel et bien mis en œuvre ce qu’il a appelé lui-même un « bouclier fiscal ». Celui-ci peut avoir un intérêt pour quelques milliers de gros contribuables résidant en France
Il n’empêche pas la reprise de l’émigration fiscale, un moment suspendue dans l’attente des premières décisions du nouveau gouvernement. En même temps que les fortunes, d’ailleurs de plus en plus modestes, fuient l’enfer fiscal français, nos jeunes diplômés, ou en voie de l’être, vont chercher massivement sous d’autres cieux les chemins de leur avenir.

Également hors du champ du programme présidentiel : un véritable contrôle de l’immigration. D’un côté, avec son ministre Brice Hortefeux, le gouvernement s’efforce de montrer une forte détermination. Les préfets, convoqués en grande pompe, sont priés d’afficher de meilleurs résultats quant aux reconduites aux frontières des immigrés clandestins.
Mais strictement rien n’est fait pour réduire la puissance de la pompe aspirante de notre État-providence, avec ses délices empoisonnés, école publique/couverture santé universelle/droit au logement social pour tous… Et voilà que maintenant, alors que l’on parle d’augmenter dans des proportions considérables l’immigration de travail, on va parallèlement accélérer l’immigration par le regroupement familial, grâce à l’introduction de tests ADN qui vont permettre, n’en doutons pas, à tout homme immigré régulièrement installé en France d’y faire venir rapidement non seulement ses enfants, issus peut-être de plusieurs femmes, mais aussi de nombreux cousins ou cousines, qui satisferont parfaitement aux tests en question.

Certes, le chef de l’État s’engage à réformer les régimes spéciaux.
Il a promis de le faire en prenant pour modèle la réforme dite Fillon qui a permis d’aligner la durée de cotisations des fonctionnaires sur celle des salariés du privé. Mais ce qu’on ne dit pas suffisamment, c’est que cette réforme a été une belle esbroufe ! En échange d’un allongement de deux ans et demi de la durée de la période travaillée, les intéressés ont obtenu de nouveaux avantages autrement plus coûteux pour le système, en particulier, le calcul de la pension sur la base du salaire des six derniers mois d’activité. Si bien qu’au total, les inégalités, en matière de retraites, entre les salariés du privé et les salariés du public, loin d’être réduites par la réforme Fillon, ont été encore accrues.

On devine que c’est un coup du même type qui se prépare pour les régimes spéciaux. Il faudra être très attentif aux contreparties qu’obtiendront certainement les intéressés, en échange des fatidiques quarante années de cotisations pour une retraite à taux plein.
« Rupture » répétait le candidat Sarkozy. « Faillite » ose même maintenant déclarer le Premier ministre Fillon. Mais, quelle révolution pour l’État-providence ? Ni hier, la détaxation des heures supplémentaires, ni aujourd’hui la super taxation des retraites anticipées. Comme le notait déjà Henry de Montherlant « C’est quand la chose manque qu’il faut en mettre le mot ».
….

PS : Le jeudi 20 septembre, alors qu’il intervenait à la télévision à 20 h, Nicolas Sarkozy avait tenu à remettre solennellement, à 18 h, à l’Élysée, les insignes de chevalier de la légion d’honneur à Patrick Buisson. À 58 ans, l’impétrant n’est pas seulement le journaliste, spécialiste des sondages d’opinion, qui anime plusieurs émissions sur LCI, c’est aussi un « conseiller », qui a longtemps travaillé pour Philippe de Villiers.
Les échos parlant de lui comme le conseiller de l’ombre du candidat de l’UMP, étaient très en deçà de la vérité. C’est lui, tout simplement, qui a élaboré, pour le futur Président, sa stratégie de séduction vis-à-vis des électeurs du Front National. Bien sûr, ni le chef de l’État ni les invités du 20 septembre n’ignoraient le passé parfaitement incorrect de Patrick Buisson : ancien dirigeant de la FNEF en mai 68 à Nanterre, directeur de « Minute » et du « Crapouillot »… Qu’importe, le Président tenait à dire publiquement sa reconnaissance. Il est comme ça…

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Comments (9)

  • charles e Répondre

    "C’est méconnaître que, si tous les entreprenants de ce pays croyaient à la rupture et au renouveau, ils anticiperaient, ils investiraient et ils embaucheraient. Et c’est ce qu’ils ne font pas."

    Il faut etre fonctionnaire pour soutenir une idee pareille. Une entreprise investie quand les circonstances ont commencees a s’ameliorer de facon visible, pas quand il y a simplement une possibilite qu’elles s’ameliorent.
    La preuve est facile a faire : on constate, que en observant l’evolution des stocks industrielles constitues par les entreprises, qu’ils gonflent et se degonflent en leger decale avec la croissance economique. Ils la suivent, non la precede. C’est bien sur parfaitement logique et facile a comprendre. Un investisseur joue avec son propre argent. Il prefere donc etre sur avant de le depenser et prefere ne pas faire de plan sur la comette. Pour une petite ou moyenne entreprise, un mauvais investissement signifie souvent la faillite. Quand on est chef d’entreprise, on se familiarise avec certaines realites du genre "aucune affaire n’est sur tant que rien n’est signe". Ce qui rend mefiant par rapport a toutes les promesses politiques.

    La confiance ou la mefiance sont les deux moteurs de l’economie, et ils ont une certaine inertie par rapport aux phenomene economique proprement dit.  Par exemple pour l’immobilier, les prix sont surevalues depuis des annes, mais les gens ont continue d’invertir, pourquoi? La confiance fait qu’ils prennent conscience des bulles avec retard. En revanche juste apres le crack de 90 , ils ont mis du temps avant de se remettre a acheter, pourquoi?  La mefiance fait qu’ils voient les opportunites avec retard.

    Si il y a des bulles et des cracks, c’est uniquement parce que les acteurs economiques reagissent avec retard.

    Les entreprises n’ont aucune raison d’investir, meme si elles croient au reformes de sarko. Elles reagiront apres.

    Essayer de voir dans leur comportement le signe que les reformes seront ou non mises en place, qu’elles reussiront ou non, n’a pas de sens.

    1 octobre 2007 à 18 h 21 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    01/10/07    – "Les 4-Vérités"

    N’en déplaise aux propos de certains "posteurs", Alain DUMAIT, en décrivant le numéro d’illusionniste de Nicolas SARKÖZY à la Télévision (ce n’était pas la première fois, et ce ne sera pas la dernière) ne se déjuge pas par rapport à son précédent article dans lequel il considérait le nouveau président de bluffeur.

    Mieux que tous les autres politicien(ne)s, Nicolas SARKÖZY a fait sienne cette formule de Napoléon BONAPARTE (auquel, certains commentateurs ont la naïveté de le comparer, ce qui est lui faire bien trop d’honneur !) : "UN GOUVERNEMENT NOUVEAU-NE A BESOIN D’EBLOUIR, d’ETONNER : DES QU’IL NE JETTE PLUS D’ECLAT, IL TOMBE !" Comme un cycliste dès qu’il s’arrête de pédaler(1)… Au fait, à quand un contrôle anti-dopage pour nos gouvernants ? Particulièrement les "hyper-actifs" !

    (1) on le sait, nos gouvernants ont l’habitude de pédaler … dans le yaourt !

    1 octobre 2007 à 18 h 09 min
  • jacques Répondre

    Chers français,

    Auriez-vous l’obligeance d’aider vos cousins canadiens?

    Nous avons un problème. Comme vous le savez nous avez un régime très libéral. Ici, on peut renvoyer les gens quand on veux. Ici, l’état laisse les gens prendre leur prorpe décision de gré à gré. Mais voilà, cela cause un problème. J’enumère notre liste de problèmes:
    1) Nous souffrons de la mondialisation: la prospérité est telle que nos jeunes ont perdu tout sens de l’effort et de la privation, avec comme résultat que le discours religieux de "sacrifice" ne fait plus aucun sens et que les églises se vident
    2) Comme le gouvernement laisse les gens trop libres, ils sont trop heureux, avec le résultat que les ventes d’anti-dépresseurs souffrent (on pourrait demander à votre grand économiste Sarkozy, des "trucs" pour relancer la demande, car il doit sûrement s’agir d’une "demande insuffisante" d’anti-dépresseurs de la part des consommataeurs)
    3) Nous avons une pénurie de main d’oeuvre: avec le taux de chomage le plus bas des 30 dernières années (sinon de notre histoire), nos entreprises doivent presque délocalisé à cause d’une main d’oeuvre insuffisante. La situation est critique. On me dit que la France est une spécialiste du chomage. Quel est votre secret? Seriez-vous assez généreux pour nous le dévoiler? On me dit que c’est votre réglementation: pourriez-vous être plus spécifique?
    4) Nous avons encore une fois cette année des surplus budgétaires monstres et nous ne savons plus quoi faire avec. Sûrement en manque d’idée, le gouvernement a décidé de diminuer nos impôts. On me dit que votre gouvernement ne manque jamais d’idées pour trouver de nouvelles façons de dépenser: seriez-vous encore une fois assez aimable pour nous donner des idées?

    "Le gouvernement fédéral continue de nager dans l’argent. Le premier ministre Stephen Harper a annoncé ce matin qu’Ottawa a enregistré un imposant surplus de 14,2 milliards de dollars au cours du dernier exercice financier qui a pris fin le 31 mars."
    (un surplus de 14 milliars pour un pays de 25 millions équivaudrait à un surplus d’environ 30 milliards pour la France)
    http://www.cyberpresse.ca/article/20070927/CPACTUALITES/70927068/6488/CPACTUALITES

    27 septembre 2007 à 19 h 48 min
  • sas Répondre

    ouai…….les résultats pas au rebdez vous……mais les enculades et les bassesses………oui

    vive le roi

    sas

    27 septembre 2007 à 17 h 03 min
  • EIFF Répondre

    A David972.

    Tout le monde souhaite que Sarkozy réussisse, le problème n’est pas qu’il reste 5 ans, 10 ans ou même 6 mois à l’Elysée, le problème est la situation de la France, un pays en faillite, c’est désormais admis par la partie clairvoyante de la classe dirigeante  dont le premier ministre, bravo, mais concrètement pourquoi les réformes ne viennent pas, pourquoi les réformes annoncées sont édulcorées ( dégraissage de la fonction publique, immigration, charges sur les entreprises, retraites ..etc..) ou ajournées pour 2010-2012 ? Sarkozy attend-il le moment où des millions de boeufs viendront beugler dans la rue pour défendre leurs privilèges zaquis alors qu’en 3 mois de présidence il aurait pu éviter la chienlit, accélérer la mise en oeuvre de son programme et libérer le travail ? Pour l’instant c’est le flou artistique, une équipe gauchie, des effets d’annonce sans lendemain, de la gonflette, des opérations séduction qui commencent à devenir assez lassantes voir pathétiques, et le début des reniements comme pour l’entrée de la Turquie dans l’Europe et le vaste projet immigrationniste euro-méditerrannéen.

    27 septembre 2007 à 16 h 06 min
  • MINUX75 Répondre

    Bonjour Alain DUMAI a raison sur toute la ligne. Aux éléctions présidentielles je suis venu rejoindre les rangs des abstentionnistes, sachant déja que le Nicolas allait décevoir sur toute la ligne, les résultats sont conformes aux prévisions. Malheureusement, la plupart des gens sont incultes en économie, ce qui fait que n’importe quel ventilateur les impressionne souverainement. à bientôt

    27 septembre 2007 à 12 h 32 min
  • Observateur Répondre

    Bravo M. Dumait pour cet article et toutes les révélations que vous avez révélées et dont j’en ignorais certaines. Je note en particulier :

    – la "belle esbroufe" sur la réformes des régimes spéciaux

    – l’accélération de "l’immigration par le regroupement familial, grâce à l’introduction de tests ADN"

    – la "reprise de l’émigration fiscale" de tout le monde désormais  (étudiants comme "riches")

    26 septembre 2007 à 13 h 32 min
  • MAGNE Répondre

    "On ne peut qu’être frappé, et même sidéré, par la fougue permanente de Nicolas Sarkozy (voir page 6 l’article de Pierre Lance). Ce qu’il a encore démontré le jeudi 20 septembre en direct à la télévision."

    Arrêtons , sans vouloir fâcher personne , de dire qu’on est " ffrappé par la fougue permanente de Nicolas Sarkozy " .

    Il travaille , tout simplement et ce qui étonne , c’est que cela étonne . Que tout le monde en fasse autant quel que soit son niveau , et la France ira mieux .

    Cela s’appelle la conscience professionnelle .

    26 septembre 2007 à 10 h 33 min
  • Anonyme Répondre

    Monsieur Dumait, seriez-vous un de ces comiques de service qui caractérisent si bien la France? J’en viens à me le dire!

    Soyons sérieux, je vous prie. Le bouclier fiscal n’est pas LA mesure qui règlera tout. Il s’agissait de créer un choc de confiance. De permettre aux Français de bénéficier de baisse d’impôts en particulier… La vraie réforme viendra plus tard. Vous savez quand entrera en fonction le paquet fiscal? En octobre… Vous devriez le savoir. On n’en verra pas les effets tout de suite. Pourtant, la consammation des ménages français est au plus haut, statistiques à l’appui. Si les Français étaient si déprimés que cela, consommeraient-ils autant? Non! Alors vo us n’êtes déjà pas crédible.

    Il est ensuite faux de dire que Sarkozy ne se contente que d’appliquer son programme. C’est même archifaux. Dois-je vous rappeler la commission Attali. Or, les premières fuites de cette commission montrent un traitement de choc… Je ne peux pas parler précisément de cela mais il y aura une véritable politique de l’offre, une réévaluation des politiques publiques… Si il appliquait autant son programme que cela, il n’y aurait pas la commission sur les institutions… Pour le reste, Sarkozy a dit qu’il ferait ce sur quoi il s’est engagé… Il le fait ainsi. Pourquoi le lui reprocher? N’est-ce pas cela que l’on a reproché à ses prédécesseurs? Alors arrêtons la crétinerie.

    De plus, Sarkozy a été clair. Son vrai budget sera celui de 2009. 2008 en effet est plus celui de Villepin que celui de Sarkozy… C’est pour cela qu’il faudra inventer un nouveau système avec un décallage comme aux Etats-Unis où le budget 2009 sera préparé par le gouvernement 2008 notamment quand ce budget 2009 sera utilisé par le nouveau gouvernement. Mais nous n’en sommes pas là. Tous les experts sont clairs : le traitement de choc que prévoit Sarkozy (fin des préretraites, 41 puis 41,5… années de cotisations sociales, fusion ANPE-Unédic, facilités de licenciement, sécurisation des parcours professionnelles, rigueur budgétaire… mais aussi une nouvelle forme de TVA sociale qui sera présentée bientôt car pl us acceptable) ferait gagner des centaines de milliers d’emplois à la France… Pour simple exemple, en fusionnant l’ANPE et l’Unédic en une seule instance mieux organisée, les experts sont formels : la France gagnerait plusieurs dizaines voire même centaines de milliers d’emplois. Alors où est votre problème?

    Mais il y a pire. Le nouveau chiffre du chômage sera vraisemblablement de 8,2%. Mais cela ne changera rien. Là aussi les experts sont formels : sauf gros et peu probable accident économique, la situation démographique de la France fait qu’on arrivera de toute manière à 5-6% de chômage en France vers… 2012. Or qu’y a-t-il en 2012? L’élection présidentielle française. Sarkozy a été élu avec 53% des suffrages. Avec de tels chiffres du chômage, ce chiffre risque bien d’être porté à 55% des suffrages…

    Alors je comprends que votre gauchisme vous pousse au risible. Mais il faudra vous y faire : sauf peu probable accident, vous vous taperez 10 ans de Sarkozy pour mon plus grand bonheur!

    26 septembre 2007 à 1 h 49 min

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