Sarkozy ou pas, ça n’a plus d’importance

Sarkozy ou pas, ça n’a plus d’importance

Il y en a encore des Français favorables à Sarkozy et tout à fait estimables. Ils figurent parmi les 30 % de ceux qui restent acquis au Président de la République, c’est-à-dire que 70 %, mesurant la différence entre les discours, les promesses et la réalité, lui sont maintenant hostiles. Ils sont à tout le moins résignés.

Eh bien, à vrai dire, tout ceci, qui donne lieu à des commentaires sans fin, n’a plus guère d’importance parce que les fondamentaux de la situation de notre pays sont désormais tellement mauvais qu’un homme seul, même doté de larges pouvoirs, n’est plus en mesure de redresser la situation. Ceci dit, Nicolas Sarkozy n’est pas entièrement responsable de cet état de choses.

En accédant en 2007 à la magistrature suprême, il a hérité de presque 30 ans de mauvaise gouvernance. Il faut en effet dater du départ de Raymond Barre de ses fonctions de Premier ministre en 1981, la transformation de la démocratie en France en démagogie. Jusque-là, le pays était dirigé de façon plutôt convenable. Tout, assurément, n’était pas parfait, mais enfin la dette était maîtrisable ; l’insécurité était contenue dans des limites supportables ; l’immigration existait sans doute, mais il ne s’agissait pas encore d’invasion de peuplement. Avec Mitterrand en 1981, tout a commencé à dériver pour en arriver à la situation d’aujourd’hui, c’est-à-dire à un bilan globalement négatif.

Une nouvelle fois, quitte à être répétitif, il me faut rappeler, parce que c’est la vie de tous les jours, que l’insécurité est générale. Il suffit d’ouvrir son poste de télévision et son journal pour être informé sur l’état du pays où les jeunes – beaucoup d’entre eux étant issus de la « diversité » – incendient 50 000 véhicules par an sur la voie publique ; où les batailles entre bandes ethniques défraient la chronique ; où les professeurs sont poignardés, frappés, insultés ; où les forces de l’ordre sont attaquées au fusil de guerre, tuées ou blessées à coups de pierres ; où plus de 5 milliards d’euros – je dis bien milliards – sont volés chaque année dans le commerce…

200 000 « jeunes » sortent tous les ans de l’Éducation nationale (aux 1,2 million de fonctionnaires) quasiment illettrés, futurs vendeurs de cocaïne et de cannabis.
4 millions de chômeurs vivent comme ils peuvent d’allocations qui creusent chaque jour davantage une dette gigantesque. La balance commerciale est lourdement déficitaire. Submer­gées d’impôts, de taxes et de paperasserie les entreprises françaises produisent trop cher et ne pensent donc qu’à se délocaliser. Je connais ainsi un chef d’entreprise qui, ayant franchi le pas, réside maintenant à l’étranger. Il est florissant et heureux comme un pape. Il fait des envieux. Tout le monde connaît aussi ces quelques artistes renommés maintenant domiciliés en Suisse, l’un d’entre eux ayant même acquis la nationalité helvétique, ce qui lui permet de vivre en France sans contrainte. Il n’est plus Français.

Beaucoup de PME sont en difficulté malgré l’aide que l’État (le contribuable) leur apporte : 65 milliards d’euros par an, soit un peu plus que le budget de l’Éducation nationale et près de 2 fois le budget de la Défense. S’agissant des grandes entreprises, 90 % des projets de Lafarge et 80 % d’Air Liquide se sont délocalisés dans les pays émergents où la fiscalité est supportable.

Quant au monde agricole, il a perdu 50 % de son pouvoir d’achat en 3 ans. Les agriculteurs sont partagés entre désespoir et colère. Ne parlons pas du formidable gaspillage de l’argent public.
On pourra se reporter à cet égard au livre que viennent de publier Robert Colonna d’Istria et Yvan Stefanovitch aux éditions du Rocher (autant dire une enquête de l’inspection des finances !) et je ne résiste pas à l’envie d’en citer une page (p. 38) : « Georges Frêche, président de gauche de la région Languedoc-Roussillon depuis 2004 est un homme de goût. Dans le cabinet de toilettes de son hôtel de fonction, il a fait acheter une ligne d’objets créés par Philippe Stark, décorateur à la mode pour clients riches : 165 euros pour le dérouleur de papier hygiénique, 396 € pour le porte-balayette, 663 € les deux porte-serviettes… » Au total, les contribuables ont payé plus de 17 000 € pour que Georges Frêche soit à l’aise dans ses toilettes. Pour autant, cet élu ne manque pas de lucidité. Diplômé d’HEC, docteur de 3e cycle ès lettres, docteur en droit, agrégé des facultés de droit et de sciences économiques, il déclare tout de go : « Ceux qui votent pour moi sont des cons (sic). » Expression d’une vérité qui le rend sympathique. On peut supposer que ceux qui ne votent pas pour lui sont aussi des cons. Donc tous des cons qui sont aussi des contribuables – qui, en outre, ont payé des deniers qu’on leur a soutirés une statue de Lénine à installer place du XXe siècle à Montpellier (achetée d’occasion, il est vrai, pour 170 000 euros). Une précision encore : la taxe foncière à Montpellier est la plus haute de France (cf Le Figaro 27/09/2009, p. 18) !

Mais on trouve d’autres Georges Frêche parmi les présidents de région. Celui de Picardie, par exemple, a fait payer par les contribuables 5 976 euros de cigares en 2005, 5 234 e en 2006, 3 567 e en 2007 (cf la revue Capital de juillet 2008). Mais lui, bien que socialiste, n’avait pas de statue de Lénine sous la main.

C’est cela la réalité. Comment voulez-vous que, dans ces conditions, le chef de l’État puisse redresser la barre ? Tout ce qu’il peut faire, c’est durer tant bien que mal, en faisant des discours. Ceci étant, il est stupéfiant que, dans un pays de 63 millions d’habitants, on ne trouve pas un seul candidat honnête, intelligent, pragmatique, compétent, pour diriger la France. En fait, c’est quasiment impossible car le système est tel que ne peut être élu à la tête de l’État qu’un candidat présenté et soutenu par l’un des deux partis dominants, les partis de gouvernement, l’UMP et le PS. Seules ces deux formations peuvent dépenser les douzaines de millions d’euros que coûte une campagne présidentielle, remboursée d’ailleurs finalement par le contribuable. Il faut payer les salaires du marketing, les rédacteurs des programmes et des discours, le coût de la publicité électorale à la télévision et dans la presse parlée et écrite, le coût des sondages orientés… La communication, ça coûte cher. La politique, c’est une entreprise payée par les contribuables et, quand les lampions sont éteints, il faut les rallumer pour les prochaines élections. En 2008, élections municipales ; en 2009, élections européennes ; en 2010, élections régionales ; en 2011, élections cantonales ; en 2012, élections présidentielles et législatives…

Puis-je me permettre de dire que ce n’est pas ce cirque géant qui va augmenter notre pouvoir d’achat et diminuer notre feuille d’impôt ?
Pour terminer, j’en reviens au titre de cette chronique, si l’actuel chef de l’État est réélu en 2012 (et ce sera très difficile), les mêmes causes produiront les mêmes effets négatifs et, si c’est son adversaire socialo-communiste, ce sera pire encore !

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Comments (14)

  • Geo Répondre

    Que l’on me permette de remettre en mémoire ces simples faits oubliés après les discours électoraux : Mr Sarkozy a été ministre des finances. Je me souviens avoir lu dans cette revue que les syndicalistes CGtiste de son ministère sont restés sans voix après que leur Ministre, Mr Sarkozy leur ait proposé plus d’avantages que ce qu’ils s’apprétaient à réclamer ! ! ! ! Mr Sarkozy Ministre de l’intérieur chargé de la sécurité des Français s’est satisfait ders 1250 qurtiers de non droit où ni la police, ni la gendarmerie, ni les gardes républicains etc… ne peuvent entrer, et ces mêmes forces de polices chargées de l’ordre se contente de regarder bruler environ 50.000 voitures en France. Et les Français ont élus Mr Sarkozy Président de notre République qui contnue de voir les quartiers de non droit proliférer et les voitures et autres bien publiques ou privés quelque fois partir en fumée ? ? ?

    6 avril 2010 à 5 h 01 min
  • SAS Répondre

    le prochain pilleur s  appelera strauskhan ou cohn-bendit…..il aura les mêmes atours, les mêmes missions, la même stratégie puisant aux mêmes sources….

    …..droite/ gauche : 2 faces d une même médaille pilleuse et dévastatrice au service de qui on sait…..le ruban et la vaseline étant la franc maçonnerie…..

    ….ouvrez les yeux, comprenez…et votez utilement…agissez utilement…

    Il peuvent tout vous prendre, intelligence, instruction, argent, liberté, nationalité……mais la seule chose à laquelle ils echoueront à voler : VOTRE LIBRE ARBITRE

    sas qui se rejouit de voir que de plus en plus de gens comprenent……et donc que la guerre est éminente.

    3 avril 2010 à 16 h 35 min
  • Anonyme Répondre

    Les démocraties ont les gouvernants qu’elles se donnent … et qui se situent même, par une mansuétude incompréhensible, généralement bien au-dessus de ce qu’elles méritent

    3 avril 2010 à 8 h 53 min
  • meisch Répondre

    Je lis toujours, avec interêt, les articles de Monsieur Lambert.Ils sont clairs et plein de bon sens.Ses constatations sont réalistes et devraient inspirer nos décideurs s’ils n’étaient pas si compromis et profiteurs de la situation de ce Pays qui s’appelle pour quelque temps encore la France.

    Je crois que ,comme les retraites, rien ne changera depuis l’intérieur.Seul la pression des évènements mondiaux poussera à agir,sinon nous disparaitrons en tant que Nation.

    Le processus est déja engagé!

    2 avril 2010 à 16 h 47 min
  • Paulot Répondre

    Tout à fait d’accord avec vous sur le cancer socialiste qui a ruiné la France depuis 1981. Et qui est à l’origine d’un nombre impressionnant de scandales, au point qu’on peut être certain qu’ils ne sont pas tous découverts, et que d’autres ne le sont que partiellement, Crédit Lyonnais ou Air Liberté par exemple pour prendre des affaires récentes.

    Quand je repense à tous ces ministres de la Ville…

    Mais il faudrait aussi tailler un costard à Jacques Chirac qui a continué pendant 12 ans la sape de son prédécesseur.

     

    2 avril 2010 à 11 h 04 min
  • petitjean Répondre

    comme d’hab le salut viendra d’une poignée de résistants

    des Hommes et des Femmes de talent il y en a des tas

    C’est juste qu’ils sont ostracisés et censurés par notre belle dictature

    C’est la superclasse mondiale qui choisit les candidats au poste" suprême", pas nous !

    relire les excellentes analyses sur le site http://www.polemia.com

     

    et à propos de lecture je nous invite à faire une large pub et à dupliquer un livre qui n’a pas trouvé d’éditeur en France:

    "l’assassinat de la France expliqué à ma petite fille", c’est sur http://www.libertyvox.com

    1 avril 2010 à 18 h 33 min
  • Magny Répondre

    OrangeOrange : Sarko qui démissionne c’est obligatoirement un poisson d’avril  ( on est le 1 avril faudrait pas l’oublier … )

    1 avril 2010 à 18 h 05 min
  • michel Répondre

    Enfin un peu de lucidité !!!

    Nous sommes en phase terminale d’un cancer généralisé.

    Bien (dans la mesure du possible) à vous,

    Michel

    1 avril 2010 à 17 h 47 min
  • Barbour Répondre

    A noter le hors série du Cri du Contribuable sur les gaspillages de l’argent public :
    http://www.observatoiredessubventions.com/2010/le-livre-noir-des-gaspillages-de-largent-public/

    1 avril 2010 à 17 h 19 min
  • richa83 Répondre

    """
    Ceci dit, Nicolas Sarkozy n’est pas entièrement responsable de cet état de choses.
    """

    Mouais!

    Mais ça fait combien d’années qu’il grenouille dans le monde politique?? de plus ayant été ministre, il savait dans quel état se trouvait le pays… il n’ a donc aucune excuse!

    1 avril 2010 à 17 h 10 min
  • ozone Répondre

    Toujours les mémes lubbies libérales….

    PARTOUT ils ont délocalisé,soyons donc plus competitifs en couts de production que les chinois a voir ce que cela donne a l’arrivée…….
    Les heureux patrons français a l’étranger batissent leur bonheur sur le travail d’ésclaves de fait,il y en a méme qui redélocalisent d’un de ces paradis si un petit couac syndicale se produit,et s’ils prosperent ce n’est que parce qu’ils vendent leurs produits chez nous,ou les gens ont encore des moyens de se les payer.
    Pour eux le bénef,pour nous le chomage……..
    Quant aux artistes,grand récipiendaires de royaltys pareil,ils vendent ici,et touchent la-bas,facile,si on avait pris l’habitude de taxer leur production a hauteur de ce qu’ils ne payent pas ici…..
    On semble déja avoir oublié le scandale de tous ces revenants de l’Angleterre liberale et qui ne se sont pas géner de demander des allocations chomage ici alors qu’ils sont partis en pestant contre les prélevements…
    Qu’ils y restent,eux si prompts a gloser de la "résponsabilité individuelle",qu’ils y prechent par l’éxemple…

    1 avril 2010 à 15 h 16 min
  • isocrate Répondre

    Conclusion immédiate, en 2012, il ne faut ni Sarkozy, ni l’un de ses adversaires… ça va être dur à trouver, mais je ne désespère pas que ça existe.

    1 avril 2010 à 14 h 13 min
  • OrangeOrange Répondre

    Jeudi 1er Avril 2010, 9h10: coup de blues au Palais de l’Elysée, Sarkozy va-t-il démissionner ?

    http://www.youtube.com/watch?v=SuMAJvn2yCA

    1 avril 2010 à 13 h 07 min
  • sas Répondre

    Paul de naguy bocsa a été installé sur le trône de france, par ces mains invisibles qui nous gouvernent….sa mission telle que notifiée par lui même : FAIRE QUE LA FRANCE ET LES FRANCAIS SOIENT PLUS ENDETTES…..

    …..c’est donc fait……et il l avait déclaré un soir de prélection au 20h00 avec Cécilia……

    en quoi êtes vous  ce jour surpris ?

    ….ce même soir, cécilia nous avait avoué en directe etre fière de  ne point avoir de sang francais dans les veinnes(espagnole/russe)…….

    Aujourdui la dette représente 80% du PIB…..on paye difficielement juste les intérêts….

    En clair on est failli….

    sas qui dit que c’est simple a comprendre non…a flot nous ne siomme enrien indépendant alors endetté imaginez seulement.

    1 avril 2010 à 12 h 36 min

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