Travail le dimanche : une occasion manquée

Travail le dimanche : une occasion manquée

Depuis plus de sept mois, le Parlement débat d’un projet de loi sur l’extension du travail dominical. L’Assemblée vient de voter en première lecture. La parole est au Sénat. On aura peut-être bientôt un texte définitif… Ça fait long, pour un sujet qui, s’il prête aux affrontements farouches, n’est peut-être pas pour autant essentiel…

S’il s’agissait principalement de libéraliser le Code du travail, et de laisser les entreprises un peu plus libres d’organiser avec leurs salariés les conditions et les modalités de leur présence effective, il eût suffi d’élaguer à cette occasion, une législation déjà bien tatillonne.

Après tout, dans un pays où la durée légale est limitée à 35 heures par semaine, les heures supplémentaires étant strictement limitées, on pourrait très bien laisser les entreprises se débrouiller et faire comme bon leur semble, sous réserve d’accords avec les salariés concernés. On remarquera d’ailleurs qu’il suffit de travailler en famille, sans contrat de salaire, pour échapper à ce terrible Code. Et c’est ainsi qu’en ville l’épicier tunisien du coin de ma rue est ouvert tous les jours jusqu’au milieu de la nuit, à la grande satisfaction du quartier…

La question a évidemment une dimension culturelle forte. Elle renvoie aux préceptes religieux les plus anciens et quasi-unanimement enseignés : le repos hebdomadaire est de l’ordre de la morale universelle. Quand ce n’est pas le dimanche, comme pour les Chrétiens, c’est le vendredi pour les Musulmans, le samedi pour les Juifs.

Mais dans un pays devenu multiculturel (sans qu’on lui ait jamais demandé son avis, d’ailleurs…), le repos hebdomadaire doit-il rester « dominical ». Il devrait plutôt être « à la carte ». Autant que cela est compatible avec la gestion des entreprises concernées. Mais quand je vois la difficulté qu’il y a à obtenir un rendez-vous le mercredi avec un conseiller d’agence bancaire, par ailleurs mère de famille, qui ce jour-là est « en RTT », je me dis qu’il y a souvent des moyens de s’arranger…

Grand amateur des émissions du jour du seigneur sur France 2 le dimanche matin, je trouve un brin comique que les émissions sur l’Islam soient diffusées le même jour que celle du « jour du seigneur »…

En plus des 35 heures, on pouvait donc garder cette idée bien ancrée du repos hebdomadaire obligatoire, comme un hommage de plus de la loi républicaine à la sagesse biblique. Au fait, avez-vous remarqué que le parti communiste athée est en flèche dans la défense du repos dominical ?

Mais continuer à faire dépendre d’un préfet le droit d’ouvrir le dimanche, ou devoir lui soumettre la demande d’un maire, faire dépendre d’un classement, toujours contestable et révisable, le fait pour une commune d’être tenu pour « touristique », me semble parfaitement tatillon et archaïque.

La principale caractéristique du nouveau dispositif sera peut-être de permettre à un plus grand nombre d’entreprises d’être ouvertes le dimanche. Les consommateurs apprécieront, comme ils le font déjà, là où ils le peuvent, dans ces zones commerciales de banlieues où les parkings sont pleins sept jours sur sept. Tant mieux.

Mais une occasion a été manquée d’en profiter pour alléger carrément le code du travail en laissant, pour l’essentiel, les entreprises et leurs salariés faire leur affaire de cette passionnante question.

www.dumait.fr

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Comments (15)

  • sas Répondre

    Le repos est d’essence divine. Dieu ne se fatigue pas mais il se repose, comme l’indique la Genèse : Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite ; et il se reposa au septième jour de toute son œuvre qu’il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa.

    comme "ils" n ont de cesse de sapper tous les aspects du christianisme au pays de la fille aînée de l eglise…..

    les "frères" et autres subversifs attaquent le travail dominical…..etandant en cela l islamisation du pays voir sa laicisation…..

    c’est pathos…..

    SAS

    18 août 2009 à 14 h 13 min
  • IOSA Répondre

    Pi31416@……

    Maintenant voyons comment vont procéder les énarques pour adopter la loi imposant le travail du dimanche….

    1° Vanter les mérites du travailleur par le fameux "travailler plus pour gagner plus" qui selon la logique du politique/bureau devrait permettre au travailleur acharné d’accroître son pouvoir d’achat ( donc, de dépenser plus). Mais pour dépenser davantage il faut surtout avoir le temps nécessaire pour le faire ( tout le monde n’a pas la caisse du trésor public en guise de portefeuille, ni des larbins pour le faire à sa place).

    2°La suite logique du 1°…….faire croire que le travailleur acharné est un élément essentiel pour le bienfait de l’économie française ( là on se croirait en URSS ou en Chine, mais on y arrive bientôt ).

    3° Voter pendant les vacances d’ été ( c’est souvent le cas pour les mesures très peu populaires).

    4° Faire un référendum, mais le vote étant seulement ouvert à ceux qui font encore partie des travailleurs, ce qui exclut de droit, les retraités, les chefs d’entreprises, les fonctionnaires et ceux qui sont déjà décédés ( reste pas grand monde pour voter). 

    ps: pour dépenser plus, il faut surtout que votre patron trouve des clients pour sa camelote, ce qui engendra du travail pour vous dans le meilleur des cas et dans le pire…vous aurez droit à des appointements via l’assedic, mais pas pendant longtemps puisque vous serez inscrit dans la case feignant.

    IOSA

    31 juillet 2009 à 0 h 56 min
  • Magny Répondre

    Zyva IOSA mords-lui l’oeil à pi31416 , te laisse pas faire !

    Travail le dimanche en fonction des zones … mort de rire … et une usine à gaz incompréhensible en plus .

    Bientôt faudra appointer un expert pour lacer ses chaussures selon les directives européennes , et un autre pour choisir ses chaussures selon les normes françaises . 

    30 juillet 2009 à 14 h 26 min
  • IOSA Répondre

    pi31416@…..

    Ne soyez pas dépitez dans vos affirmations, celà se ressent et ne fait qu’infirmer vos propos.

    Maintenant détaillons davantage les employés se bousculant aux portiques du travaillez plus pour gagnez plus…qui sont ils ? Quel est leur secteur d’activité ? Et quel leur revenu supplémentaire découlant directement du travail du dimanche ?

    Je ne lis dans vos propos aucune réponse concrète aux questions légitimes que peuvent se poser les employés.

    Je vais donc y répondre à votre place :

    1° le code du travail interdit de travailler plus de 6 jours sans interruption ( un jour de repos obligatoire) et tout celà dans la limite des 35 heures travaillées hebdomadaire (sauf disposition contraire par convention d’entreprise et contingent d’heures supplémentaires/an).

    Les impératifs de production et délais de livraison sont tels que le patronat (pme et grosses entreprises) veulent en finir avec ce qui les gênent, à savoir :

    Le dimanche, qui est un jour de travail exceptionnel et doit être rénuméré au double d’un jour ouvré sans préjudice des heures supplémentaires.

    Le licenciement qui doit répondre à des règles strictes de procédures et de motifs.

    Mais comme les impératifs de production et livraisons demeurent du ponctuel et au grand jamais le quotidien de toutes les entreprises ( la crise actuelle en est la preuve), il devient interessant de procéder à la casse du Code du Travail afin d’ajuster les impératifs d’entreprises avec la liberté de travailler le dimanche qui devient alors un jour ouvré sans rénumération supplémentaire et la liberté de licencier sans autre motif que les impératifs d’entreprise.

    En clair, la possibilité de licencier selon la conjoncture du moment est la pratique qui était de règle au 18ème à début du 20ème siècle et que nos grands parents ont connu…..ne rien dire, ne rien faire sous peine de crever de faim, est le bâton pour nous faire travailler le dimanche et la carotte est pour le patronat qui économise ainsi l’équivalent d’une journée de travail à payer.

    Ajoutons à ceci, la repentance que Sarkosy veut imposer dans l’esprit du peuple et le transfert de la faute (celle de ne pouvoir nourrir sa famille, parce que nous n’acceptons pas d’être des esclaves soumis) et vous aurez tout les ingrédients de la nouvelle civilisation des "jacquou le croquant", autrement dit…..des serfs.

    D’autre part, dans votre logique du travail du dimanche, vous oubliez simplement que les gens achètent toujours en prévision du week-end, alors je ne vois pas en quoi travaillez le dimanche fera que la consommation sera exponentielle, puisque les sorties en familles seront moindre et que beaucoup de commerces vivants justement de ces sorties ne pourront plus en bénéficier ?

    Refléchissez davantage sur les causes et conséquences avant d’entreprendre des affirmations à mon encontre, merci.

     

    29 juillet 2009 à 14 h 54 min
  • Florin Répondre

    pi : "et en semaine de nuit, parce que ça paye beaucoup plus" … Ben justement, cela ne va plus être le cas, donc il n’y aura plus de volontaires comme aujourd’hui. Pas de volontaires ??? pas de problème !!! vous ne voulez pas ? on vous y oblige !!! vous résistez ??? on vous vire !!!

    MEDEF un jour, MEDEF toujours !!!

    29 juillet 2009 à 11 h 56 min
  • pi31416 Répondre

    IOSA :

    Sauf pour les employés, qui eux n’ont pas le choix….CQFD.

    Les employés, Môssieur-Je-Sais-Tout, ont le choix. Et beaucoup se bousculent pour travailler les week-ends, et en semaine de nuit, parce que ça paye beaucoup plus.

    29 juillet 2009 à 7 h 20 min
  • IOSA Répondre

    Papy et mamie ne travaillaient pas le dimanche, sinon ils ne se seraient jamais rencontrés et meetic n’existait pas encore…….

    ps: exemple de réflexion pour les inconditionnels du travail, surtout quand ils ne donnent que les ordres.

    Dicton de travailleur ( un vrai)……… "Certains finiront à la retraite avec les bras usés et d’autres avec des bras tout neufs et la langue usée."

    IOSA

    28 juillet 2009 à 23 h 32 min
  • IOSA Répondre

    "Je vis dans un pays où tous les commerces qui le désirent peuvent ouvrir le dimanche."

    Sauf pour les employés, qui eux n’ont pas le choix….CQFD.

    L’ouverture le week-end des commerces impliquent nécessairement un laxisme du client, qui ne prévoit plus le lendemain, mais vit au jour le jour.

    C’est surement ce que veut le gouvernement et le patronat, nous tenir par les cou…..en créant une société de consommation soumise aux dictats des plus gros, un retour en arrière au pays de jacquou le croquant…..

    IOSA

    28 juillet 2009 à 15 h 28 min
  • pi31416 Répondre

    Je vis dans un pays où tous les commerces qui le désirent peuvent ouvrir le dimanche.

    Cela n’a pas toujours été comme ça. Il y a 40 ans tout ou presque était fermé le dimanche et le samedi.
    En semaine les magasins ouvraient  à 9 heures, fermaient à 18 heures. Formidable pour les gens qui travaillaient de 9 à 17 heures !

    Moi, j’avais de la chance, j’étais prof et je terminais  à 15 heures. J’avais posé la question "comment ferais-je si je travaillais de 9 à 17 comme tout le monde ?

    La réponse : t’as qu’à te marier, ta femme fera les courses.

    Je suis heureux de voir que les cocos sont à fond contre le travail le dimanche. Cela prouve ce que Claire Bretecher faisait dire à un de ses personnages dans une BD : "Moi, c’est la haine de l’ouvrier qui me fera voter à gauche."

    27 juillet 2009 à 13 h 28 min
  • IOSA Répondre

    Rebelote et dix de der….

    Tel devrait être le titre de cet article et dont la vocation est sans aucun doute le contrôle total par  MEDEF/POGNON de nos vies par le travail et pour le travail sans l’horizon des temps de repos en famille durant le week-end, grand dilapideur des Bénéfices des Grosses Sociétés.

    La technologie engendrée par la civilisation est conçue pour que l’ homme puisse se libérer des chaînes ancestrales le liant aux Seigneurs des terres et voilà que l’auteur se propose ( à l’image de notre bien aimé Timonier/Sarko) de remettre la sauce sans beurre, par le répugnant et illogique leitmotiv du "Travailler plus, pour gagner plus".

    Une vie de labeur où le jour de repos n’existe pas, je connais déjà et je n’en suis pas plus riche si ce n’est moins qu’avant…. et ce n’est que le constat d’une personne.

    Au lieu de "vendre" la sauce Sarko, l’auteur devrait s’inspirer des sondages et pourquoi pas….faire de même que son illustre Maître à penser, des sondages à 1,5 ME, mais des vrais pour une fois.

    IOSA

    ps: bourrage de mou pour déglingués du cerveau

     

     

    27 juillet 2009 à 11 h 49 min
  • Lambda Répondre

    Il en va du travail le dimanche comme du crédit : une réelle diminution du pouvoir d’achat !
    En effet, le crédit augmente le prix du produit, et donc, diminue le volume des achats en besoins, une partie étant transformée en achat inutile, à savoir le prix payé à celui qui avance l’argent.
    Pour le travail du dimanche, il reviendra plus cher, car il faudra, soit payer en heures supplémentaires, soit trouver du personnel supplémentaire pour assurer toutes ces heures d’ouvertures. En conséquence, le tenancier n’aura d’autre solution que de reporter ce coût supplémentaire et inutile sur ses prix de vente, d’où, là encore, une réelle diminution du pouvoir d’achat du chaland.
    La seule parade pour annihiler le surcoût du travail le dimanche serait une durée légale hebdomadaire de 45 heures, peut-être 50, ce qui ne serait certainement pas du goût de tout le monde, même si c’est une hypothèse plus que probable à brève échéance (et avec diminution de salaire, crise providentielle oblige).
    Maintenant, est-ce que l’ouverture du dimanche est nécessaire ? Certainement pour des services comme la boulangerie ou autres nécessités, pas vraiment pour d’autres. Il y a sûrement d’autres solutions, comme par exemple, des ouvertures alternées : tel commerçant ouvre de 8 h à 16 h, tel autre – identique – ouvrirait alors de 12h à 20 h. Un supermarché qui ouvrirait à partir de midi par exemple jusqu’à 20 h, verrait ainsi son temps de service réduit d’un certain pourcentage, il n’est pas certain que son chiffre d’affaires serait réduit d’autant, les gens s’organiseraient autrement, c’est tout. Là où je vis, il n’y a qu’un boulanger le dimanche, et bien, nous faisons avec…
    A vrai dire, on s’habitue très vite à l’excès. Ainsi, quand on a une grande maison, avec beaucoup de place, on arrive très vite à trouver qu’elle pourrait être plus grande, et que cela est juste. Quand on a une augmentation de salaire, on a très vite l’impression que, finalement, on n’est pas plus riche. C’est un peu comme la carte de crédit en différé, où vous payez le mois suivant : en réalité, cela ne vous sert que le premier mois, après quoi, le "roulement" est établi, et tous les mois, vous continuez de payer, pour rien en définitive. Alors, quand le travail du dimanche sera légal, vous aurez un service différent, mais pas supplémentaire, et vous paierez plus cher pour quelque chose qui ne vous sert pas ou très peu. Il y a donc tout à perdre avec le travail dominical, et surtout la vie de famille, valeur que l’on ne peut absolument pas chiffrer.

    25 juillet 2009 à 12 h 01 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    L’argent disponible pour des achats étant limité dans sa quantité, je ne pense pas que faire travailler les gens le dimanche accroitra de beaucoup les ventes. Au lieu d’être dépensé sur 6 jours il le sera sur 7.
    Où est le gain? Où est la logique?

    24 juillet 2009 à 20 h 00 min
  • Florin Répondre

    Il aurait fallu faire comme en Belgique : laisser la liberté … mais la FAIRE PAYER CHER !!!!!

    Les conventions collectives belges imposent de payer le travail dominical à un taux de 300%.

    Résultat : les supermarchés restent fermés, pour la plupart.

    A la limite, d’accord pour ne pas sanctuariser le dimanche : dans ce cas, obliger chaque commerce à rester fermé deux jours CONSECUTIFS, jours choisis librement.

    Quand je vois le nombre de magasins ouverts le dimanche à Paris, je me dis qu’on fait du foin sur un faux problème – même si Paris n’est pas la France.

    23 juillet 2009 à 23 h 05 min
  • Beachbum Répondre

    Tout à fait d’accord!!! Espérons que ceci n’est qu’un début …

    23 juillet 2009 à 3 h 00 min
  • Stephane Carlier Répondre

    C’est vraiment nul, votre article. “on pourrait très bien laisser les entreprises se débrouiller et faire comme bon leur semble, sous réserve d’accords avec les salariés concernés” => à votre âge, M Dumait, synonyme d’expérience, on ne devrait plus croire à la fable du renard libre dans le poulailler libre. “Il devrait plutôt être « à la carte » ” : vous voyez le bordel dans les entreprises, si le personnel est absent par tiers ? “La principale caractéristique du nouveau dispositif sera peut-être de permettre à un plus grand nombre d’entreprises d’être ouvertes le dimanche.” => vous négligez complètement que ces grosses entreprises, ouvertes le dimanche, vont écrabouiller les petites. Vous vous en foutez, ou vous n’aviez réfléchi à rien avant d’écrire votre papier ? Franchement, vous en avez fait de meilleurs. Avant d’écrire à nouveau sur le sujet, allez donc lire les comptes rendus analytiques du sénat, vous y apprendrez des tas de choses.

    23 juillet 2009 à 2 h 25 min

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