Une présidentielle de boutiquiers

Une présidentielle de boutiquiers

L es déclarations de nos désormais douze candidats à la Magistrature suprême omettent trois paramètres indispensables à la politique d’une puissance voulant compter sur la scène internationale : la défense, la politique étrangère et la politique européenne. Je n’aborderai pas le second, traité par Christian Lambert dans « Les 4 Vérités » N° 585 (« La politique étrangère pour la France »).

Concernant les affaires militaires, rares sont les candidats qui abordent le sujet, ou plutôt rares sont les journalistes qui osent poser des questions sur ce thème si peu populaire en France, et si peu côté dans notre presse, à part quelques rares périodiques spécialisés ! Avec un budget avoisinant les 32,8 milliards d’euros (2005), soit 17 % de celui de l’Union Européenne, la France y consacre donc à peine 2,1 % de son Produit Intérieur Brut (PIB), juste assez pour payer nos soldats, pour entretenir péniblement notre matériel – entraînant des taux de disponibilité d’à peine 60 % pour certains engins (hélicoptères par exemple) – et juste assez pour la RD (Recherche et Développement) afin que notre capacité militaire soit à peu près crédible au sein de l’OTAN.

Or, la chose militaire est une des principales tâches régaliennes. Elle assure la puissance de notre pays à travers le monde, synonyme de respect pour nos alliés et de crainte pour nos ennemis potentiels. De plus, cette aura ainsi affirmée a souvent, comme corollaire, des débouchées économiques à l’étranger.

De plus, la recherche militaire sagement et intelligemment menée entraîne également des retombées financières, scientifiques et sociales intérieures. Les aléas budgétaires de ces vingt dernières années ont conduit à des préjudices énormes à plus d’un titre. L’exemple du Char Principal de Combat Leclerc conçu dans les années 1980, absent durant la deuxième Guerre du Golfe (1990-1991) faute de crédits militaires suffisants, par la faute de François Mitterrand, n’a donc pu faire ses preuves à grande échelle et ainsi attirer de potentiels clients…
Des promesses de commandes étatiques non tenues, des Lois de Programmation Militaire (LPM) sinusoïdales, ne peuvent que conduire à des fiascos financiers malgré des performances de nos matériels reconnues par la plupart des armées mondiales !

Elle est loin, l’époque où nos Mirages III se vendaient comme des « petits pains », plébiscités par les Israéliens en 1967 lors de la Guerre des Six Jours, tout comme les Exocets mis en relief par l’Armada argentine face à la Task Force Britannique, pendant la Guerre des Malouines en 1982 !…

Si nos États Majors ne peuvent compter sur une politique de la Défense suivie, il leur est difficile d’émettre des projets à moyen et surtout à long terme, sous peine de les voir tomber à l’eau, comme l’avait affirmé, avant de se rétracter, la candidate du Parti socialiste, Ségolène Royal à propos de la mise en route du second porte-avions (PA2).

À propos de la politique européenne, nos douze « apôtres » craignent d’aborder un sujet qui les a remis à leur place un certain mai 2005 ! Or, notre avenir passe par l’UE. Avec seulement 0,5 % de la population mondiale, 5 % de la production économique globale, 6 % du commerce mondial et 32,8 milliards d’euros de crédits militaires contre 439,3 milliards d’euros pour les États-Unis d’Amérique, que peut espérer la France si ce n’est être seulement un « empêcheur de tourner en rond » sur la scène internationale… pour le moment… Le prochain président de notre république sera, dès la fin de juin prochain, le représentant de l’UE pour six mois. Avec désormais vingt-sept États membres, et si les institutions communautaires n’évoluent pas, Paris ne retrouvera pas la présidence avant au moins vingt ans !…
Il est essentiel de connaître les projets de nos présidentiables quand 80 % de nos lois émanent de Bruxelles. Tout comme les affaires militaires, il faut lire des magazines spécialisés pour en connaître le contenu…

Ainsi trois thèmes primordiaux ne sont pratiquement point examinés face au grand public : faute de journalistes compétents, faute d’intérêt des Français, faute de questions abordant ces thèmes dans les multiples sondages qui conditionnent les médias et les politiques ? Prix de l’essence, soldes à la fin du mois, sont, soi-disant, les soucis de nos compatriotes : or, dans un monde mondialiste, l’avenir de notre Nation se joue désormais aussi et surtout ailleurs…

Recommander cet article sur les sites de syndication d’information :

Partager cette publication

Comments (2)

  • SAS Répondre

    600 000 multiplié par 100(nombre de départements arrondi supérieur) égal 60 000 000 d’euros soixante millions d’euros ; voilà ce que nous coute cet apparat d’election, ensuite interviennent les legislatives et re belotte….

    toute cette mane n’est pas perdu pour les initiés et réseaux de france ….ca c’est sure

    sas

    14 avril 2007 à 13 h 18 min
  • sas Répondre

    a tous les ignares de ce site…….l election présidentielle une affaire de boutiquier ????

    les boutiquiers de martinique……manches à couilles de la fonction publique , franc maçon pour la plus part ont un budget de 600 000 euros pour le département…….je reprend 6 00 000 euros de fraîche…….160 emplois de "vaccataires" dont je me demande si les charges  et cotisations seront payées par quelqu’un…..embauché dans une opacité totale…..et peut etre même payé en espèce…..du vrai black en somme.

    Question de con de profane de sas……combien coute au pays la vraie fausse election populaire ?????

    car si ce budget est multiplié par le nombre de département…ca fait gros…très gros….une affaire d’initié quoi un fond de commerce au nez et à la barbe des gogos qui participe passivement et dans l’ignorance au festin ….electoral.

    on creuse le déficit ou ce sont des fonds "spéciaux "….

    la serait l’interet encore pour les méchant d’entretenir le mythe de la ripoublique…..dont chacun sait qu’il est faux.

    sas

    nb) comment sont choisis et comment sont passés les marchés avec les imprimeurs cooptés…decrocheurs de gros lots…

    13 avril 2007 à 3 h 10 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *