Uniforme à l’école et carences de l’État

Uniforme à l’école et carences de l’État

Je souhaite ajouter une réflexion à l’article « Allocation de rentrée scolaire et retour à l’uniforme », de monsieur le député François Jolivet, publié dans le numéro 1310 des « 4 Vérités ».

Je me limiterai à la deuxième partie : retour à l’uniforme.

Cet intitulé laisse supposer que l’uniforme fut jadis généralisé.

Pas dans le siècle écoulé en tout cas – sauf dans de rares écoles privées ou dans les lycées militaires.

Je fais partie des grands anciens qui ont porté une blouse grise en primaire, surtout parce que l’écriture à la plume trempée dans l’encre était source de salissures inévitables chez les petits.

On ne peut pas parler d’uniforme.

M. Blanquer et, avant lui, M. Debré ont eu la même idée.

Il y a quelques petites choses qui échappent à ces personnes.

D’abord, les jeunes ont déjà un uniforme auquel ils renonceront avec difficulté : le jean et les baskets.

Celui-là, en outre, est gratuit pour le contribuable – c’est assez rare pour être noté.

Ce ne serait pas le cas si on imposait un uniforme.

Et qui en ferait respecter un port correct ? Les instituteurs et les professeurs ? Dont même les meilleurs d’entre eux ont déjà bien du mal à faire respecter une discipline de base dans leur classe ?
Dans les « beaux quartiers », là où il y en a le moins besoin, bien sûr, ça peut marcher.

Cela suffirait à faire quelques belles émissions de télé.

Mais vous voyez ça dans les « banlieues » ?

On rêve une fois de plus.

Ce qui compte, ce n’est pas ce que les élèves ont sur le dos ; c’est ce qu’ils ont dans la tête.

Et, pour améliorer ça, il faut 15 ans au minimum.

Les couturiers ne compenseront pas les carences de l’État, de l’éducation nationale et des familles.

Pauvre Jules Ferry !

Partager cette publication

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *