Vous avez dit eugénisme ?

Vous avez dit eugénisme ?

Je dois l’idée de cet article à la lettre de Jean-Luc Boulard, publiée dans le « courrier des lecteurs » du numéro 420 des « 4 vérités Hebdo » du 1er novembre 2003, au sujet de l’euthanasie volontaire. M. Boulard nous parle en effet de « l’ancrage eugéniste de notre société ». Notre société serait devenue eugéniste ? Eh bien, ça, c’est une nouvelle ! J’avais pourtant cru discerner, au moins chez nos « élites », un consensus général pour considérer l’eugénisme comme une horreur absolue.

Voyons cela de plus près.

Comme j’ai pour vocation de douter de tout, et en priorité de ce dont personne ne doute, je doute fortement que l’eugénisme soit une horreur absolue, et même tout me porte à croire que si les démocraties s’avèrent incapables de le mettre en pratique, avec toutes les garanties qu’exige le respect de la liberté et de la dignité de chacun, notre civilisation courra inéluctablement à sa perte.

Discutons donc de « l’indiscutable » et reprenons pour commencer la définition du terme eugénisme. Le mot s’est constitué à partir du préfixe grec « eu », qui signifie bon, bien et de « gène », que tout le monde connaît, les deux se trouvant associés dans le prénom Eugène, qui signifie donc Bon-gène, autrement dit Bien-né, en grec Eugénios (je rappelle au passage que la quasi-totalité des prénoms traditionnels français sont d’origine gréco-celte, et non pas du tout biblique-hébraïque, comme des professeurs ignorants et conformistes continuent de le prétendre). Eugénisme, formé de « eu » et de « gennân » (engendrer) est ainsi défini par le Larousse : « Science des conditions favorables au maintien de la qualité de l’espèce humaine ».

Diantre ! S’agirait-il là d’un programme diabolique, justifiant de vouer aux gémonies quiconque ose parler d’eugénisme ? Quelqu’un aurait-il le front de déclarer en public qu’il est catégoriquement opposé au « maintien de la qualité de l’espèce humaine » ? On le tiendrait pour un fou criminel et on aurait raison. Mais alors d’où vient que tout semble fait en ce monde pour que la qualité de l’espèce humaine se dégrade continuellement ?

La cruelle vérité, c’est que les anti-eugénistes ont conquis le monde et ont intérêt à la détérioration de l’humanité, pour la raison qu’il est beaucoup plus facile de régner sur des masses d’êtres de piètre qualité que sur des individus réussis, qui sont autant d’obstacles agaçants et de rebelles possibles. La manipulation et l’exploitation (de préférence proclamée « altruiste » ou « sociale ») des avachis et des mal foutus est une sinécure des plus profitables.

Il faut toutefois reconnaître que le triomphe des anti-eugénistes a été grandement facilité par les pseudo-eugénistes à la sauce nazie qui, en dénaturant le concept par leur despostisme pathologique, ont fait office de repoussoir et ont en quelque sorte « vacciné l’homme contre lui-même », avec d’incalculables conséquences.

Ces pseudo-eugénistes ne sont pas nés d’hier, puisque leurs premiers exploits se déployèrent dans la cité de Sparte, prototype de toutes les dictatures militaires qui ont sévi en Occident. Le régime politique de Sparte (fixé par les lois de Lycurgue en 630 avant J.-C.), et que l’on peut définir comme une parfaite synthèse de fascisme et de communisme, pratiquait un « eugénisme d’État ». Tout nouveau-né était présenté à un aréopage qui l’examinait et qui, s’il présentait quelque malformation, ordonnait qu’il soit précipité du haut d’une falaise du mont Taygète. Les hitlériens, vingt-six siècles plus tard, reprirent à leur compte des pratiques analogues, constituant en outre des « haras humains » où de jeunes aryennes en belle santé devaient obligatoirement se faire engrosser par la fine fleur de la SS. On ne s’étonnera pas qu’un tel « eugénisme », aussi barbare que bureaucratique, ait inspiré le dégoût à tous ceux qui ne peuvent accepter de voir l’être humain ravalé au rang de produit d’élevage.

Mais le grand malheur, c’est que ces grossières caricatures d’eugénisme ont contribué à forger le tabou qui a projeté la civilisation dans l’excès inverse, lequel voue l’espèce humaine à l’extinction programmée, par la prolifération d’êtres mal conformés ou de santé précaire dont la survie est largement dépendante de ce que sont capables de produire ceux qui tiennent encore debout. Et s’il est vrai que le progrès technologique, en décuplant les capacités des bien portants, a masqué jusqu’ici l’ampleur du désastre biologique qui se développe, il serait vain d’espérer que la nature, en reprenant ses droits, ne nous fasse pas bientôt payer très cher la folle présomption des humains qui ont cru pouvoir se soustraire indéfiniment aux lois de la sélection naturelle.

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Comments (6)

  • Antoine Répondre

    100% d’accord cet article est monstrueux et surtout malhonnete.

    L’eugénisme ce n’est pas l’amélioration de la race humaine. Celle ci ne dégénère pas ! Il faudrait d’abord établir votre travail sur une étude scientifique quelquonque ! Vous ne faites que des affirmations péremptoire !

    André Pichot dans son livre "La société pure" de Darwin à Hitler" décrit très bien cette imposture qui conduit aux massacres d’innocents. La voilà votre prétendue "amélioration" de la société : pousser les hommes au meurtre de leurs frères les plus démunis ! Quel Progrès !

    L’unique fin de ces théories est de servir de fondement à la construction d’un ordre social totalitaire : Eugénisme et dicature 

    9 octobre 2007 à 16 h 45 min
  • tesson Répondre

    Votre article est monstrueux. je vous recommande un livre “Reussir sa mort, Anti-méthode pour vivre”. De Fabrice Hadjadj. Le doute érigé en principe de réflexion est une maladie de l’esprit…

    7 septembre 2006 à 8 h 25 min
  • lagorre Répondre

    Une fois qu’on a bien défini ce qu’on met dans un mot, on peut s’entendre. Le problème de l’eugénisme est qu’il s’attache à la qualité de l’espèce, alors que nous ne pouvons agir qu’à une échelle très restreinte: nous-mêmes, éventuellement nos proches. Un peu comme le socialisme qui vise à changer la société, aucune science ne peut améliorer l’humanité. Concrètement, l’eugénisme au sens scientifique pourrait être l’identification de tout ce qui nuit à l’épanouissement des personnes et à la conservation de leur bonne santé: le résultat risque d’être un long catalogue.

    4 janvier 2004 à 19 h 00 min
  • David Répondre

    Je crois qu’on se dirige vers une société où les maladies génétiques seront un cas d’eugénisme admis – même par Mattéi ! Par contre, la baisse du QI dû au plus faible taux de reproduction des gens intelligents par rapport aux subventionnés de l’argent-braguette risque de faire quitter aux pays occidentaux la zone > 90 qui, semble-t-il, permet seule de maintenir une société industrielle. Les Japonais ont choisi la bonne solution de l’automatisation, développant l’électronique lorsque nous avons l’immigration de bas QI moyen…

    15 décembre 2003 à 3 h 33 min
  • Pere Fouettard Répondre

    Il y a enormement de vrai dans cet article. Cependant la realite est encore beaucoup plus complexe. En effet la qualite biologique de l’espece humaine decroit apparemment bien avec la puissance des moyens mis en oeuvre pour maintenir en vie les plus faibles et inadaptes et leur permettre d’avoir une descendance a l’heredite “negativement chargee”. C’est donc dans les pays occidentaux que se trouveraient les plus mauvais specimens humains. Cependant rien ne permet de penser que le progres scientifique ne pourra pas tenir tres longtemps, voire eternellement, tete a une selection plus naturelle. Surtout on ne voit guere comment dans la pratique fixer administrativement et arbitrairement des limites a l’ usage de la technique pour repousser les limites de la selection naturelle. Enfin, qui acceptera pour soi-meme de ne pas beneficier de toute la pharmacopee ou technologie connue et accessible par ses finances personnelles ou autrement disponible. Comment interdire a un milliardaire perclus de tares genetiques d’avoir 15 enfants encore plus handicapes que lui et de creer ainsi egoistement une dynastie de gens medicalement fragiles. C’ est exactement ce qui se passe partout dans nos pays. Pourtant je n’ai personnellement aucun souci car la nature a toutes facons toujours le dernier mot. A tout instant et partout elle trace elle-meme la “limite du jour” comme au restaurant pour le plat. La vie est comme le sport “une glorieuse incertitude”. Tant mieux pour les trompe-la-mort. De meme quand on voit l’etat physique stupefiant (et angoissant pour les ames sensibles) de Stephen Hawkins , l’astro-physicien anglais qui doit beaucoup a la science pour pouvoir seulement encore respirer, on peut penser que l’eugenisme meme “soft” ne doit pas etre envisage. Hawkins a personnellemnt du couter des millions a sa mutuelle medicale, mais ses ouvrages scientiques geniaux (ecrits electroniquement, puisqu’ il ne peut bouger que 2 doigts), contribuent a repousser les limites de la science qui le soutient. La certitude de la mort etant totale pour tous, est-ce une raison pour ne pas vouloir vivre coute que coute?

    21 novembre 2003 à 21 h 48 min
  • vandome Répondre

    Il faudra bien qu’un jour on se penche sur la question. Une société qui ne veut pas aller dans le sens de la bonification ou amélioration globale de la santé de tous, va tout droit à sa perte. On le voit déjà par le taux de fertilité des hommes reduit à 50%. Depuis 1950 environ on nourrit les individus avec des produits non biologiques. Ne croyez-vous que l’on ne va pas un jour en payer le prix ? Quand les dernières générations de souches nourris au sein et au produits biologiques dès leur naissance auront disparus que se passera-t-il ? Ce n’est pas etre anormal que d’étre responsable par anticipation de la qualité biologique des etres humains et des animaux que l’on aide bien avant qu’ils ne mettent le pied sur terre. Bruno Vandome

    16 novembre 2003 à 13 h 16 min

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